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Monte en l’air au presbytère en 1852

Petite histoire bretonne où l’on retrouve deux enfants exposés

Le vendredi 20 novembre 2020, par Pierrick Chuto

Après la réédition très enrichie en 2019 d’un livre déjà publié en 2013 sur le sujet ô combien passionnant et méconnu des enfants trouvés, exposés dans le tour de l’hospice de Quimper, je pensais en avoir fini. Mais en travaillant sur un futur livre à paraître en 2021, j’ai retrouvé deux de ces enfants. Évidemment, ceux pour qui leurs contemporains n’avaient guère de considération, sont accusés d’un vol au presbytère de Landudec, commune du pays bigouden (Finistère). Faut-il chercher le coupable parmi eux ?
Voici en première mondiale... pour les lecteurs de la Gazette une des histoires d’un futur livre qui racontera les affaires jugées en cour d’assises en Pays bigouden.

Le dimanche de la Passion

Le 6 avril 1852, dimanche de la Passion, le jeune Yves flâne dans le bourg de Landudec. Catholique, il devrait actuellement prier à la grand-messe avec l’immense majorité des paroissiens. Mais le temps est clément et il sera toujours assez tôt pour aller assister aux derniers moments de l’office divin avant de tendre la main, posté sous le porche. Car Yves vit de la charité publique depuis plusieurs années. Plusieurs, certes, mais combien ? Inutile de lui poser la question, car il ne connaît pas son âge. En raison de sa petite taille (1 m 42), on lui donne douze ou treize ans.
En réalité, personne n’en sait rien et même pas son ancienne nourrice, Marie Hélias, veuve de Gabriel Le Goff. En avril 1836, le couple a la douleur de perdre leur fille Anne, âgée de dix mois. Parents de deux autres enfants, la vie est difficile pour le tailleur d’habits et son épouse qui vont implorer le commis aux entrées de l’hospice de Creac’h-Euzen à Quimper, afin qu’il leur confie en nourrice un enfant exposé récemment au tour. Marie, qui a donné jusqu’au dernier jour le sein à sa fille, pourra le nourrir. Sollicité, M. Le Gall, maire de Landudec, atteste que les Le Goff sont des gens très sobres et de bonne conduite. Ils s’engagent à nourrir l’enfant, à l’entretenir, à lui apprendre à gagner sa vie et à pratiquer la religion.
En conséquence, la supérieure de la congrégation des Filles du Saint-Esprit accepte de leur remettre un garçon exposé le 6 juin, déclaré de père et mère inconnus, et baptisé sous le nom d’Yves Calta. Pourquoi ce patronyme ? Deux solutions sont envisageables : Çalta est un village turc et les religieuses appliquent la directive gouvernementale qui recommande de donner aux enfants trouvés des noms de ville ou de pays. À moins qu’il ne s’agisse du verbe calter (décamper) au passé simple ! Quelle que soit l’explication, Yves ne connaît pas bien son nom et, en 1851, le recenseur l’inscrit sous le nom d’Yves Caltos.

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Vieille église et place de Landudec
Association du patrimoine

Une famille de mendiants

Jusqu’en 1844, le jeune garçon n’est pas malheureux, même s’il ne mange pas tous les jours à sa faim. La clientèle de Gabriel Le Goff, son père nourricier, se raréfie et le tailleur, sans ressources et malade, devient mendiant. Le 25 septembre 1845, à cinquante-cinq ans, il quitte ce monde, laissant une femme, deux garçons et un enfant de l’hospice. Lorsque, en 1848, ce dernier atteint l’âge présumé de douze ans, Marie Hélias touche une prime de cinquante francs et accepte contre une somme du même montant de le garder à titre gratuit jusqu’à sa majorité. Le contrat passé avec l’hospice stipule qu’elle doit lui apprendre un métier ou l’appliquer aux travaux de l’agriculture. Les administrateurs quimpérois ne sont guère regardants car, devenue mendiante puis fileuse, la signataire de cet engagement n’a aucun bien. Elle rend régulièrement visite à toutes les fermes de Landudec, accompagnée de son fils Jean-Marie et d’Yves, recensés aussi comme mendiants. Un enfant de l’hospice fait toujours pitié, et rares sont ceux qui ne les acceptent pas à leur table. Monsieur le recteur ne prêche-t-il pas que Dieu est sensible à la charité accordée aux plus pauvres ? Si un quignon peut assurer le salut éternel, les miséreux de Landudec ne mourront pas de faim !

Yves pourrait en vouloir à la veuve Le Goff de cette vie misérable. Il semble qu’il n’en soit rien, car il vit dans le monde que, peu à peu, il s’est forgé. Pauvre, certes, mais libre d’aller où bon lui semble, de braconner sur les terres du château du Guilguiffin, propriété du comte Conen de Saint-Luc. Analphabète, cela ne l’empêche pas de s’inventer de belles histoires, où, héritier d’une famille aisée, il parcourt ses terres sur un cheval fougueux. Dans Landudec, il passe pour un doux rêveur mais, comme il traîne parfois où il ne le faudrait pas, on s’en méfie !

Un recteur fatigué

Qui pourrait dire où son imagination l’emporte en ce dimanche 6 avril ? Alors que Marie-Thérèse et Marie-Louise [1] sonnent le Sanctus, Yves longe l’enceinte du presbytère. Soudain il voit un homme, qui, après avoir fait quelques pas sur le mur, s’accroche aux branches d’un châtaignier, puis saute dans la rue. Ne serait-ce pas Jean Vigouroux, garçon tailleur ? Mais l’homme s’enfuit avant qu’Yves ait pu le reconnaître. De toute façon, il est plus que temps pour lui de se rendre devant l’église.

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Château du Guilguiffin (Landudec)

La collecte va être médiocre, car de nombreux fidèles, déjà sortis, discutent sur le parvis, tandis que d’autres se précipitent vers l’auberge de Jean Bosser. L’homélie de monsieur le recteur leur a donné soif ! Ce dernier, Guillaume Loison, sort à son tour, précédé par Marie-Louise Le Borgne, sa carabassen [2] . Elle presse le pas, car le prêtre aime dîner à l’heure. Après avoir bavardé avec quelques paroissiens, il s’achemine lentement vers le presbytère. Âgé de soixante-six ans, notre homme est fatigué ; levé ce matin de très bonne heure, il est allé visiter un malade à trois quarts de lieue de Landudec. Rentré à six heures et demie, il s’est rendu ensuite à l’église, avant de revenir au logis se préparer pour célébrer la grand-messe de dix heures.

Un voleur audacieux

Arrivé dans le jardin, il remarque qu’un carreau de la fenêtre de la salle à manger est brisé. Sans doute un chat, pense-t-il. Après le repas qu’il prend seul, Marie-Louise vient lui annoncer avec ménagement qu’un individu s’est introduit dans la maison pendant la messe et semble avoir fait main basse sur différents objets dans sa chambre à l’étage. Le voleur a fracturé le dessous de la caisse de la fabrique fermée à l’aide de trois serrures et y a soustrait cent francs environ, laissant bizarrement une somme équivalente. Ne s’arrêtant pas là, il a pris dans un tiroir non fermé à clé la somme de six cents francs en pièces de cinq, deux et un francs, plus quelque menue monnaie en billon [3] .
Prévenus rapidement, deux gendarmes à pied de la brigade de Pont-l’Abbé font les premières constatations : après avoir escaladé le mur du jardin du presbytère en s’aidant d’un arbre jouxtant ledit mur, le malandrin s’est laissé tomber sur une plate-bande fraîchement bêchée où il a laissé des empreintes de pas. Il est ensuite entré dans la maison déserte à cette heure en brisant un carreau et a accompli ses larcins, avant de repartir en s’aidant de l’espalier du pêcher. Sans d’autres éléments probants, les recherches piétinent jusqu’à début juin. Et ce n’est pas la déposition de Louis Rolland qui fait avancer l’enquête. À la même heure, ce domestique a aperçu un homme courant les mains dans les poches de son gilet, habillé d’un pantalon de toile, d’un chupen [4] bleu, et coiffé d’un chapeau en feutre très usé. Mais comme il n’a pas vu sa figure, il ne sait pas s’il s’agit d’un jeune homme ou d’un homme du moyen-âge !

Fausse piste

Appelés par le recteur, les gendarmes reviennent au presbytère le 9 juin, car M. Loison a des soupçons. Des fidèles lui ont dit que le nommé Yves Gueltas, mendiant âgé de treize ans, fait des dépenses au bourg. Avant le vol, il ne possédait rien et, depuis cette époque, il trouve tous les jours de l’argent à dépenser. Les pandores retrouvent le nommé Gueltas dormant dans un grenier, au-dessus du cabaret de Jean Le Bras. Le jeune garçon commence par leur dire que l’argent dépensé est celui des aumônes qu’il reçoit. Non, il ne connaît pas les noms des gentils donateurs. Oui, les cinquante centimes trouvés dans sa poche lui ont été donnés par un homme, en échange de la garde de son cheval. Les gendarmes le pressent tant qu’il finit par avouer qu’il dirait bien la vérité s’il n’avait pas si peur. Quelques instants plus tard, il raconte que, le 6 avril, il a vu un homme sauter du mur du presbytère, mais qu’il ne peut dire son nom, sous peine de représailles. Le rapport officiel ne précise pas s’il a fallu utiliser la force pour le faire passer aux aveux.

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Un beau gendarme
(Gallica : gendarme sous la Monarchie de Juillet)

Son récit est bien embrouillé, d’autant que la traduction du breton en français n’en facilite pas la compréhension. Selon Yves, le voleur s’appelle Jean Vigouroux, vingt-trois ans, originaire de Plogastel-Saint-Germain, apprenti-tailleur au village de Kerennal. Après avoir sauté du mur du presbytère, il a vu Yves et lui a donné soixante centimes pour le prix de son silence. Depuis, il lui a offert à plusieurs reprises de l’argent et même récemment un franc. Yves parle même de menaces de mort prononcées par Vigouroux à son encontre.

Déjà connu de la justice

Les gendarmes arrêtent Yves Galtas, alias Gueltas, alias Calta, et vont interroger le nommé Vigouroux. L’homme, déjà condamné en 1851 pour le vol d’un drap à vanner [5], est le coupable idéal. Ses vêtements correspondent à ceux du voleur. Ce sont d’ailleurs les mêmes qu’il porte lors de son interpellation, car il ne possède que ceux-là. De plus, les empreintes de pas laissées sur la plate-bande correspondent aux siennes. L’affaire semble résolue, mais Jean Vigouroux se défend énergiquement et nie tout en bloc. Le dimanche 6 avril, il se souvient qu’il a rendu visite à François Guennec et à son frère au village de Coumoullec où il a passé tout le temps de la messe. Il n’a jamais donné le moindre centime à Yves Galtas et se demande pourquoi celui-ci l’accuse. Il assure n’avoir jamais fait de mal au jeune mendiant et confirme ses dires au juge de paix, puis au juge d’instruction. S’il est vrai qu’il s’est déjà rendu au presbytère, c’était en compagnie de son maître, Philibert Le Bolzer, pour acheter à la fabrique cent kilos de seigle [6] .

Une perquisition dans l’armoire de Vigouroux et dans le courtil [7] attenant à la maison Le Bolzer s’avère infructueuse. Différents témoins corroborant les déclarations du suspect, il est remis en liberté, et le juge d’instruction s’acharne désormais sur Yves Le Galetas (sic), fils de Gabriel et de Marie Hélias (re-sic), ne possédant aucun bien, ne sachant ni lire ni écrire, non repris de justice. Le jeune garçon finit par avouer que, s’il a cru reconnaître Vigouroux sautant du mur du presbytère, il a inventé tout le reste, et il ne peut dire pourquoi. Remis en liberté, le jeune mendiant va devoir éviter de se trouver en présence de celui qu’il a mis en cause injustement.

Un autre enfant trouvé est soupçonné

L’enquête s’oriente désormais vers Jean-Louis Farel qui, au début de 1850, a été journalier au presbytère, avant que M. Loison ne le renvoie, de mauvais renseignements circulant à son propos. Ce Farel n’est-il pas aussi un enfant exposé à l’hospice de Quimper [8] ? Il est préférable de se méfier de ces mauvaises graines corrompues dès l’enfance. Regardez son collègue Calta qui ment comme il respire ! Mais Farel a un alibi solide et la perquisition faite chez lui ne donne rien. Les gendarmes s’intéressent ensuite à Henry Gourlaouen, un cultivateur né à Plozévet, il y a quarante ans. Pendant longtemps journalier au presbytère de Landudec, il est monté fréquemment dans la chambre du recteur pour toucher le prix de son travail. Marie-Louise, la carabasenn, l’a bien connu et elle raconte au juge d’instruction qu’elle l’a revu le dimanche 14 mars dernier, lors d’une tentative de vol. Surpris, le magistrat la presse de questions. Marie-Louise finit par dire qu’à l’heure des vêpres, elle était seule au presbytère, la porte de la maison fermée intérieurement à l’aide d’un verrou. Vers trois heures et demie, entendant des pas dans la cour, elle est sortie et a vu un homme quitter précipitamment l’écurie, en abandonnant l’échelle qu’il venait d’y prendre. Se voyant découvert, il est devenu pâle et, d’une voix tremblante, il a déclaré s’appeler Louis Quenaec. Comme la domestique lui demandait ce qu’il faisait dans la cour, il a pris ses sabots, laissés près de la porte du jardin, avant de sortir en toute hâte. Marie-Louise confirme au juge qu’elle a parfaitement reconnu Henry Gourlaouen.

J’ai peur des voleurs

Comme il est fort probable que c’est le même homme qui est revenu le 6 avril, sachant que, cette fois, tout le monde était à la messe, les gendarmes se mettent à sa recherche et l’arrêtent. Après l’audition de quelques témoins, son emploi du temps est reconstitué avec facilité : le dimanche 6 avril, Gourlaouen a quitté Pouldreuzic vers neuf heures du matin et ce n’est que vers deux heures et demie qu’il est entré dans le cabaret Le Gall à Lababan (Pouldreuzic). Il a parfaitement eu le temps de se rendre à Landudec, commune distante de sept kilomètres, et d’y accomplir son forfait. À la surprise de l’aubergiste, il a proposé de lui régler une dette ancienne et lui a remis dix-sept pièces de cinquante centimes. Ce n’est pas tout, car il a remboursé aussi son beau-frère et confié à Le Gall cent quarante-quatre francs à garder en lieu sûr car, a-t-il ajouté : J’ai peur des voleurs. Le même jour, il a proposé à Pierre Le Berre de lui acheter au comptant sa ferme. Dans plusieurs débits, il a payé à boire à qui voulait et c’est fort éméché qu’il a frappé à la porte de son logis le mardi 8 avril vers onze heures de la nuit. La domestique qui lui a ouvert l’a vu tirer de sa poche une grande quantité de pièces qu’il a aussitôt rangées dans son armoire. Puis, sans ménagement, il a réveillé sa femme Jeanne et, après lui avoir demandé si elle n’avait jamais manqué d’argent, il a ajouté : Quand celui-ci sera fini, je t’en procurerai d’autres.

Un beau diable

Confronté au suspect, Yves Calta affirme que l’homme qu’il a vu sauter du mur avait la même taille et portait un costume identique. Louis Rolland, un autre témoin, confirme ses dires, mais Gourlaouen se défend comme un beau diable. Qu’importe la similitude des empreintes de pas avec sa pointure ! Il jure qu’il n’était pas à Landudec ces deux dimanches. Niant tout en bloc, il menace des pires représailles les auteurs de faux témoignages.
Pour la justice, il n’y a plus aucun doute et Gourlaouen est conduit à la maison de justice dans l’attente de son procès pour vol à l’aide d’escalade et d’effraction extérieure et intérieure dans un édifice. Il est accusé primo d’avoir soustrait frauduleusement une somme d’argent au préjudice de la fabrique de Landudec et secundo une autre somme au préjudice du desservant (le recteur). Sa première tentative du 14 mars manifestée par un commencement d’exécution a été suspendue ou a manqué son effet par une circonstance indépendante de la volonté de son auteur.

Le 29 juillet 1852, devant la cour d’assises du Finistère siégeant à Quimper, Me Dumarnay, avocat d’Henry Gourlaouen, a bien du mal à défendre un homme que tout accuse. Parmi les douze jurés, se trouve un prêtre pour qui, sans doute, voler de l’argent dans un presbytère est un péché mortel.
Condamné à huit ans de travaux forcés, Gourlaouen arrive au bagne de Brest le 17 août et meurt dès le 1er mars 1853 aux hôpitaux de la Marine qui comprenaient une section réservée aux forçats malades. Pour avoir eu le tort de cambrioler le presbytère de Landudec, il est probable que son corps a servi pour les expériences des étudiants en médecine. Triste fin !

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A l’arrière plan, l’ancien bagne de Brest
Archives municipales de Brest

Épilogue

Jeanne Le Corre, épouse Gourlaouen, est décédée à Pouldreuzic le 16 mai de la même année. Elle n’a peut-être pas supporté l’opprobre pesant sur la famille !
Lorsque, en 1876, à Peumerit, leur fille Anne a épousé Pierre Canévet, tailleur d’habits, nul ne savait plus ou ne voulait plus savoir, où était mort Henry Gourlaouen, et l’employé d’état civil a noté Pouldreuzic. L’honneur est sauf.
Yves Caltos, Galtas, Galta, Le Galetas, retrouve son patronyme de Calta quand, jardinier, il se marie le 29 mai 1872 à Redon avec Julie Juhel. Lors de son décès le 4 novembre 1888, il est inscrit sur le registre : né vers 1835.
Si Jean Vigouroux a été injustement suspecté dans cette affaire, il est condamné en septembre 1855 pour le vol d’un pantalon au sieur Le Corre, maréchal-ferrant à Pouldergat. Marié à Mahalon quelques mois après l’affaire, il y décède le 2 décembre 1878.
Quant à Guillaume Loison, le recteur cambriolé, il a sans doute trouvé des cachettes plus sûres avant de quitter la paroisse pour prendre un repos bien mérité. C’est son successeur qui, en 1864, a célébré les obsèques de Marie Hélias, veuve Le Goff, ancienne nourrice de Calta.

Merci à Michel Guironnet pour son aide technique et amicale

Sources
Archives départementales du Finistère : 4 U 2 129
RECIF : Base de données du Centre généalogique du Finistère (C.G.F)
Archives du diocèse de Quimper et Léon
Géneanet
Pierrick Chuto, Les exposés de Creac’h-Euzen. Les enfants trouvés de l’hospice de Quimper au XIXe siècle.

Sur la page d’accueil du site : www.chuto.fr : préface et introduction
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Les exposés de Creac’h-Euzen

[1Nom de baptême des cloches

[2C’est la domestique employée au presbytère. Elle ne doit pas être âgée de moins de quarante ans, sauf s’il s‘agit d’une nièce

[3Petite monnaie faite d’un alliage pauvre en métal précieux

[4gilet breton

[5Condamné le 21 août 1851 à 2 mois de prison pour avoir, alors qu’il confectionnait des vêtements chez les époux Bourdon à Plozévet, volé un drap à vanner. Ce vol date de deux ans environ. Il a rendu le drap après avoir coupé dedans de quoi faire un jupon

[6Pour entretenir l’église et ses dépendances, les fabriciens revendaient les offrandes en nature des fidèles

[7Petit jardin clos de murs ou de haies

[8Jean-Louis Farel a été exposé le 4 septembre 1817 dans le tour de l’hospice de Quimper

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21 Messages

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 19 janvier 2021 16:12, par Matejicek Helene

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cet extrait fort intéressant. J ai dans ma lignée une certaine Marie née en 1852 qui fût déposée à l hospice de Quimper. Son nom de famille acté est Jafer mais il semble qu il y est un doute sur son nom comme sur son jour et mois de naissance. Avez vous dans vos recherches trouvé quelconques informations sur mon ancêtre ?
    En vous remerciant par avance pour votre attention.
    Bien cordialement,

    Répondre à ce message

    • Monte en l’air au presbytère en 1852 19 janvier 2021 17:11, par Pierrick Chuto

      Bonjour et merci pour votre message.

      Oui, j’ai Marie Jafer dans mon livre Les exposés de Creac’h-Euzen , avec son parcours, ses nourrices et maitres d’apprentissage.

      C’était l’année où tous les enfants exposés, nés de père et mère inconnus, portaient un patronyme avec la lettre J, patronyme inventé par la supérieure de l’hospice de Creac ’h- Euzen.

      Pour en savoir bien plus sur la façon dont ces enfants étaient élevés, je ne peux que vous encourager à lire mon livre.

      Allez sur mon site, regardez le livre d’or et vous pouvez le commander.

      http://www.chuto.fr/
      Bien cordialement
      Pierrick Chuto

      Répondre à ce message

      • Monte en l’air au presbytère en 1852 19 janvier 2021 21:37, par Matejicek Helene

        Merci infiniment pour ces precieuses informations !
        J ai commandé votre livre sur votre site internet ce jour.
        J ai hate dans apprendre plus sur elle !
        Je ne manquerai pas de vous faire un retour après ma lecture. Merci énormément pour tout votre travail un des frères de mon grand-père avait tenté de trou et des informations sur elle sans succès. Ce sera un complément précieux pour ma famille.
        Excellente soirée,
        Bien cordialement,
        Hélène

        Répondre à ce message

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 22 novembre 2020 16:10, par Sonia Landgrebe

    Voici à nouveau un récit très bien mené. Plusieurs histoires s’y entremêlent, entre celle d’un enfant trouvé qui doit mendier au quotidien pour suivre, celle d’un pauvre condamné qui ne résiste pas bien longtemps à la dure condition de forçat ... Le récit est bien structuré et rédigé, les personnages sont bien campés, bref, un vrai plaisir de lecture !

    Répondre à ce message

    • Monte en l’air au presbytère en 1852 22 novembre 2020 16:46, par Pierrick Chuto

      Merci Sonia. Venant d’une spécialiste dont j’ai le plaisir de lire les articles dans La Gazette, vos compliments me touchent beaucoup.
      Je mets la dernière main au futur livre sur les affaires criminelles en Pays bigouden (17 histoires dont celle-ci), mais vu ce qui se passe actuellement, je ne sais quand je le ferai paraître.
      Bien cordialement
      Pierrick

      Répondre à ce message

      • Monte en l’air au presbytère en 1852 23 novembre 2020 19:29, par Sonia Landgrebe

        Bonsoir Pierrick,
        "Une spécialiste", c’est très flatteur mais je n’ai écrit que quelques articles, et mes recherches sont très loin d’être aussi fouillées et abouties que les vôtres ...
        Concernant votre futur livre, il est certain que cette drôle d’année a mis un frein à nombre de projets. Il vous reste néanmoins pour le moment le plaisir de l’écriture ; croisons les doigts pour que celui du partage ne se fasse pas attendre trop longtemps !
        Bien cordialement,
        Sonia

        Répondre à ce message

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 21 novembre 2020 08:27, par jacques

    Bonjour et merci pour votre récit.
    Votre Yves Calta figure dans les registres des enfants exposés et recueillis par l’hospice de Creac’h-Euzen à Quimper. Vous avez dû aussi trouver son acte de baptême dans les archives diocésaines. Mais Yves a-t-il été enregistré dans l’état civil de Quimper ?
    Bien cordialement.

    Répondre à ce message

    • Monte en l’air au presbytère en 1852 21 novembre 2020 11:21, par Pierrick Chuto

      Bonjour Jacques et merci pour l’intérêt que vous portez à mes histoires.
      Malheureusement, le registre des baptêmes que j’ai retrouvé aux archives du diocèse ne commence qu’en mai 1838. Et Yves Calta a été exposé en 1836.
      Il figure bien à l’état civil de Quimper. C’est d’ailleurs ainsi que ma femme et moi avons retrouvé les 3816 enfants exposés, car le registre de l’hospice n’est pas archivé. j’ai établi une fiche pour chacun de ses enfants où j’ai consigné toutes mes recherches .
      C’est ainsi que j’ai pu écrire le livre et depuis, j’avais bien oublié ce Calta dont, à l’époque, je ne savais pas grand chose. C’est en faisant des recherches pour un futur ouvrage sur les affaires criminelles en Pays bigouden que j’ai eu le plaisir de le retrouver.
      Le monde est petit...
      Bien cordialement
      Pierrick

      Répondre à ce message

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 20 novembre 2020 10:09, par loic lebreton

    Bonjour,je pensais que c’était à l’élévation que l’on faisait sonner les cloches mais pas au sanctus ,kénavo

    Répondre à ce message

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 20 novembre 2020 10:07, par colette Boulard

    La dureté des temps, le mode de vie très humble de ces familles. Un homme vole un pantalon ...à un autre homme, le pantalon n’est sans doute pas neuf. Cela aussi est parlant.

    Répondre à ce message

    • Monte en l’air au presbytère en 1852 21 novembre 2020 11:39, par Pierrick Chuto

      A cette époque, Colette, les pantalons étaient ce que l’on nomme en breton des bragou-bras, genre de culotte bouffante.
      Bien cordialement
      Pierrick

      Répondre à ce message

      • Monte en l’air au presbytère en 1852 21 novembre 2020 12:45, par colette Boulard

        Bonjour Pierrick,
        Je vois ce dont vous parlez : ces larges pantalons resserrés à la taille et au niveau approximatif de chaque genou. C’est pour le vol d’un bragou-bras, donc, que Jean Vigouroux avait été condamné. Ce vêtement avait été volé à un maréchal-ferrant, et non dans la boutique d’un commerçant ou à un colporteur. J’en déduis , peut-être un peu vite, que ce vêtement n’était pas neuf. Cette situation ne montre pas un signe de richesse. Qui, de nos jours,en France, sauf si très pauvre, volerait un vêtement usagé (sauf vintage ou grande marque, bien sûr) ?
        Il est vrai que j’ai trouvé, dans le testament d’une femme de ma famille, vers 1870 et à la campagne, le don de ses "vêtements et hardes de corps" à sa nièce, j’écris cela de mémoire. Il n’y en avait pas tant, et rien de luxueux. La nièce pouvait donc être amenée à porter les vêtements de sa tante. Le milieu était modeste, mais pas pauvre.

        Répondre à ce message

        • Monte en l’air au presbytère en 1852 22 novembre 2020 06:11, par bodenan anne-marie

          Bonjour toujours intéressant de lire les récits avec les conditions de vie de nos ancêtres. Leurs vies etaient difficiles, ils étaient pauvres et beaucoup de voleurs par nécessité. Ici sur Bordeaux, depuis de nombreuses années nous côtoyons des personnes vivant dehors, mendiant et se contentant de vêtements donnés. Peu importe qu ils soient usagés, ce qui fait la différence avec le récit c est que nous , nous possédons plus qu un seul change, et du coup ce que nous donnons est moins usé.

          Répondre à ce message

  • Monte en l’air au presbytère en 1852 20 novembre 2020 09:34, par Sandrine Faichaud

    Belle enquête qui laisse place à un récit historique passionnant. Depuis toujours, on apprend l’histoire des rois, des reines de France et d’ailleurs... L’heure est à l’histoire de nos ancêtres les plus humbles, les plus pauvres, eux qui ont eu la force de vivre, sans le sou, sans châteaux ni apparats, sans même la reconnaissance dans tous les sens du terme.
    j’aime bien le proverbe qui dit : « On descend tous d’un roi ou d’un pendu »
    Merci pour ce bel écrit sous l’œil bienveillant de Michel😉 !
    Sandrine

    Répondre à ce message

    • Monte en l’air au presbytère en 1852 21 novembre 2020 11:36, par Pierrick Chuto

      Merci Sandrine
      Vous avez bien raison. Pendant de longues années, je ne me suis intéressé qu’aux personnages illustres, mais depuis que j’ai découvert l’histoire de la Bretagne, je me passionne pour les gens comme vous et moi et, dans mes 7 livres déjà publiés, je raconte une multitude d’histoires, grâce aux recherches aux archives et dans la presse ancienne.
      L’ami Michel m’aide pour placer les photos. Nous avons fait plus ample connaissance lorsque, en grand spécialiste de la guerre 14-18, il a beaucoup complété les articles que j’ai écrits pour La Gazette à propos de mon oncle René, infirmier pendant la grande guerre.
      Bien cordialement
      Pierrick

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  • Monte en l’air au presbytère en 1852 20 novembre 2020 08:40, par martine hautot

    Encore un beau récit ,plein de vivacité ,on se prend à jouer les enquêteurs ...et on voit vivre la petite communauté.Je ne connaissais pas la cabarassen ,mais en Bretagne comme ailleurs ,la bonne du curé devait avoir perdu ses charmes ,pour éviter au saint homme les tentations !
    Cordialement
    Martine

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