La victime
Elisabeth Clergue était née vers 1739 au château de la Tounié près de Valence d’Albigeois (Tarn), dans une famille bourgeoise. Elle avait épousé en 1766 noble Jean-Pierre de Bertin, gentilhomme verrier, habitant de Magrinet (commune de Centrès, Aveyron), né en 1744. Veuve en 1788, elle convola en secondes noces, en 1793, avec Jean-Pierre Couvènhes, marchand, veuf et habitant de Montalrat (même commune). Elle se retrouva à nouveau veuve en septembre 1794. Elle vécut alors seule dans sa maison de Magrinet.
Elle fut retrouvée morte le 5 février 1799, « égorgée et enterrée dans une écurie du citoyen Etienne-Ignace Bertin » après trois jours de recherches par la Garde Nationale, d’après son acte de décès.
Le suspect
Etienne-Ignace Bertin dit Lacombe, ci-devant noble, était aussi gentilhomme verrier avant la Révolution. Il était voisin de la victime et cousin germain de son premier mari. Contrairement à son oncle Jean de Bertin, père de Jean-Pierre et donataire de leur grand-père paternel, son père Etienne de Bertin ne devait recevoir que sa part légitimaire qu’il « répudia » en 1758. Cependant Etienne-Ignace racheta en 1795 à Jean-Pierre Couvènhes fils, une partie de biens-fonds ayant appartenu à la famille de Bertin.
Le drame
Le mercredi 30 janvier 1799, Elisabeth Clergue, veuve âgée d’environ 60 ans, se rendit chez Joseph Raust, travailleur de Taurines (commune de Centrès), pour « aider à faire les saucisses », provenant d’un « cochon gras » dont elle avait acheté le quart au prix de 6 francs payés le 27 janvier et d’un « sac de blé seigle » que le vendeur devait venir chercher chez elle. A la tombée du jour, elle prit sa part de saucisses et des boudins, et s’en retourna chez elle.
Etienne-Ignace Bertin se trouvait dans l’un de ses champs près du chemin lorsqu’il vit sa voisine passer. Il la rejoignit et ils marchèrent quelques temps tout en se disputant au sujet d’un procès qui les opposait. Les paroles s’envenimèrent et la victime jeta une pierre qui atteignit son interlocuteur au-dessus de l’œil droit. Furieux, ce dernier riposta en lui donnant un coup de bâton sur la tête. Le choc fut si violent qu’il la renversa, et qu’aussitôt « elle saigna du nez et mourut sur le champ » selon la déclaration de l’auteur des faits.
Il rentra « chez lui pour souper ». Après le repas, sa femme sortit « pour aller passer la veillée chez un voisin » : il en profita pour aller creuser une fosse dans son écurie destinée à la victime. Ensuite il retourna sur les lieux où il avait laissé le corps de ladite Clergue. Il porta le cadavre sur ses épaules jusque dans son écurie. Il le déshabilla et porta tous ses vêtements dans la grange au-dessus de l’écurie. Il plaça le cadavre dans la fosse mais voyant que le trou était trop petit, il alla chercher une hache et coupa la tête et les jambes au niveau des genoux du cadavre. Après avoir enterré le corps mutilé de la victime, il recouvrit le tout du fumier de l’écurie.
Le surlendemain 1er février, c’était un vendredi, le suspect s’introduisit chez la victime et déroba un certain nombre d’effets personnels qu’il emporta chez lui pendant que sa femme était absente. Celle-ci était allée « laver du linge au ruisseau ou pesquier ».
Recherches effectuées par la garde nationale de Centrès
L’absence de la veuve Bertin de Magrinet alerta ses voisins qui se mirent à sa recherche avec d’autres habitants des environs dont des membres de la garde nationale de Centrès, « trois ou quatre jours » après sa disparition, d’après la déclaration d’un témoin.
Le 2 février, ils ne trouvèrent « qu’une croix d’or, les crochets d’une jupe et quelques gouttes de sang » sur le chemin de Taurines à Magrinet à hauteur du pré de Joseph Rey de Magrinet.
Le lendemain, dimanche 3 février, ils trouvèrent dans l’écurie d’Etienne-Ignace Bertin dit Lacombe, « environ trois quartes [de] blé seigle et autant de farine, un plat [en] étain, une écuelle, quelques mouchoirs et autres effets ». Cela les incita à entrer dans la maison du suspect où ils trouvèrent son épouse qui leur affirma que son mari était parti à la fête votive de Courtalesque (commune de Quins). Ils fouillèrent la maison et découvrirent plusieurs objets dont des coiffes que plusieurs témoins reconnurent appartenir à la veuve Bertin. Aussitôt ils retournèrent à l’écurie où ils remarquèrent dans un coin que « le fumier […] avait été remué » récemment. Après avoir enlevé le fumier et constaté que la terre était meuble à cet endroit, ils découvrirent un cadavre sous « un pan » (25 cm) de terre. Jean Corrèges, agent national de Centrès, présent sur les lieux, enregistra le décès d’Elisabeth Clergue le jour-même à onze heures et envoya chercher le juge de paix qui ne se présenta que le lendemain.
Le 4 février, Jean-Antoine Falgayrac, « juge de paix et officier de police judiciaire du canton de Saint-Just », procéda à la perquisition du domicile du suspect. Après avoir vu le cadavre nu, sans tête et à demi-enfoui dans une fosse creusée dans l’écurie, il se rendit dans la maison où il fit « consigner » Marianne Vérol, femme d’Etienne-Ignace, à « quatre gardes nationaux ». De retour dans l’écurie, il ordonna de sortir et reconstituer le corps en présence de Pierre Boyer, officier de santé et de plusieurs témoins qui le reconnurent comme étant celui d’Elisabeth Clergue. Le juge en conclut que la défunte « était morte d’une mort violente et qu’elle [avait] été tué par des instruments tranchants » et déclara que rien ne s’opposait à son inhumation « suivant les formes ordinaires ». La perquisition dans « la boutique à rez-de-chaussée », probablement une annexe de l’écurie, permit de découvrir, outre les éléments mentionnés la veille, d’autres effets personnels de la victime dont certains « encore ensanglantés malgré qu’ils aient été lavés ».
On trouva encore dans la maison du suspect d’autres affaires appartenant à la victime dont certaines étaient cachées dans le lit des enfants ou dans le foin de la grange dudit Bertin. Le juge de paix émit un mandat d’arrêt contre Etienne-Ignace Bertin pour meurtre et vol et un second mandat d’arrêt (sic) pour « faire conduire sur le champ » Marianne Vérol, « fortement soupçonnée de complicité », à la maison d’arrêt de Rodez. Il rédigea aussitôt un courrier à l’adresse du brigadier de la gendarmerie de Sauveterre dans l’intention de lui remettre la suspecte et de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre de son mari en fuite. On notera que le juge, averti du départ du suspect vers le département de l’Hérault, recommanda au brigadier de « prévenir les brigades du côté de Marseille où il [avait] des parents, chez lesquels il [irait] peut-être se réfugier ».
Le même jour, après-midi, le juge de paix interrogeait la prévenue de complicité. Elle nia avoir participé au transport des effets de la victime dans sa maison et en avoir lavé. Elle affirma être rentrée « à nuit close » le 30 janvier, jour du drame, être sorti après souper chez son voisin Camboulives « où elle resta jusque vers minuit » laissant son mari près du feu qu’elle retrouva au même endroit à son retour et ignorer où il se trouvait depuis le 2 février.
Le 5 février, le juge Falgayrac écrivit au « directeur du jury de l’arrondissement de Rodez » qu’il ferait conduire Marianne Vérol épouse Bertin avec « un enfant à la mamelle » directement à Rodez par la garde nationale, pour éviter le détour par Sauveterre où se trouvait la brigade de gendarmerie à laquelle il ferait passer ce jour un mandat d’arrêt contre le prévenu Bertin dit Lacombe. Il avait confié les deux autres enfants du couple « âgés de deux à quatre ans » à Gabriel Assier, métayer de la victime. Après quoi il apposa les scellés sur la maison dudit Bertin.
Le 7 février, Marianne Vérol fut interrogée par Antoine Giscard, « directeur du jury de l’arrondissement de Rodez ». Elle déclara ignorer tout du procès en cours entre son mari et la victime et avoir appris la découverte du cadavre de sa voisine dans son écurie le jour de la visite de la garde nationale mais « qu’elle n’eut pas le courage de l’aller voir ». Elle savait que la victime était allé à Taurines et qu’elle « manquait depuis cinq jours ». Elle confirma qu’elle avait passée « la veillée » du 30 janvier chez son voisin Camboulives. Sur la présence des habits et autres objets de la défunte trouvés dans sa maison, elle affirma ne rien savoir hormis que ses voisins lui avaient dit que c’était son mari que les avait transporté le vendredi 1er février de la chambre de la victime parce que la veille « son mari s’occupa toute la journée à lever les murailles du jardin » et que le vendredi elle-même alla au ruisseau laver du linge.
Le samedi 2 février, « jour de fête » elle alla avec son mari à la messe à Centrès et de là il partit « pour aller dans la maison paternelle d’elle » (à Courtalesque) et qu’elle ne l’avait pas revu depuis.
Personnalité du suspect
Dans son interrogatoire du 7 février, Marianne Vérol déclara que son mari « était d’un très mauvais caractère, fort brutal, et qu’il ne lui parlait que fort rarement et qu’il la maltraitait ». Lors du procès, un témoin affirma aussi que « son mari la maltraitait de temps en temps » et un autre qu’il « jouissait depuis longtemps d’une mauvaise réputation ».
Mobiles du meurtre
Elisabeth Clergue et Etienne-Ignace Bertin avaient un « procès assez considérable ». Bien que voisins et proches parents (le premier mari de la victime était cousin germain du prévenu), leurs opinions divergeaient sur les événements révolutionnaires récents. Dans son interrogatoire l’accusé affirma que la victime le haïssait « parce qu’il était patriote et allait à la messe des prêtres assermentés », « qu’elle cherchait l’occasion de lui nuire » et « qu’elle menaçait toujours de l’expulser de son bien ».
Fuite et cavale du suspect
Etienne-Ignace Bertin dit Lacombe quitta Centrès le samedi 2 février non pas pour aller à Courtalesque comme il avait dû le dire à sa femme mais pour se cacher en Espagne pour fuir la justice et le sort funeste qu’il savait lui être réservé.
Le 5 février, alors qu’il cheminait en direction du Languedoc, il rencontra entre Roquecezière et Lacaune, Pierre Cailhol, marchand, natif de Montalrat, qui revenait de Montpellier. Apostrophé par ce dernier, le prévenu se rapprocha de lui. Le témoin fut « frappé de voir le visage meurtri dudit Lacombe et noir sous l’œil gauche ». Lorsqu’il lui demanda s’il allait bien, celui-ci répondit « pas trop bien » et se mit à verser des larmes en avouant le meurtre d’Elisabeth Clergue. Il lui dit qu’il partait en Espagne et « qu’il ne reviendrait plus à Magrinet » et lui recommanda de prévenir sa femme.
Pourtant, pris de remords ou peut-être sans argent, il résolut de revenir sur ses pas.
Vers le 9 ou 10 février, alors que sa femme se trouvait emprisonnée à Rodez, le prévenu Bertin se tenait vers les onze du soir près de la porte de Baptiste Malgoires, travailleur de Magrinet, qui l’invita à rentrer et « lui proposa de lui faire de la soupe », ce qu’il accepta. Il avoua à son hôte le meurtre et lui dit « qu’il était fâché de l’avoir fait » et qu’on n’aurait pas dû arrêter sa femme qui « n’était cause de rien ». Malgoires invita Bertin à coucher chez lui, dans l’espoir de le faire arrêter, mais ce dernier refusa.
Le prévenu retourna dans la clandestinité, peut-être dans le Languedoc comme le suggère le « procès verbal de capture dudit Bertin » d’où il serait revenu chez lui début juillet.
Les procédures judiciaires
Marianne Vérol fut écrouée le 7 février dans la maison d’arrêt de Rodez. Le jour-même, le directeur du jury de l’arrondissement de Rodez, après avoir entendu la prévenue, examina les pièces remises par le citoyen Carcuac, huissier près le tribunal correctionnel de Rodez et trouva que le mandat d’arrêt contre la suspecte était nul pour défaut de compétence du juge de paix. Il rendit une ordonnance le 12 février « sur les conclusions du commissaire du pouvoir exécutif par laquelle il [annula] ledit mandat d’arrêt et [ordonna] qu’il en serait décerné un nouveau sur le champ ». Il avait aussi émis un mandat d’arrêt contre « Bertin dit Lacombe à lui notifié [le 16 février] comme auteur du meurtre et assassinat de ladite Clergue ».
Il concluait qu’en raison des faits reprochés, les époux Bertin méritaient une « peine afflictive ou infamante » et après audition du « commissaire du pouvoir exécutif » (nommé Labit), il rendit une ordonnance le 23 février « par laquelle il [traduisait] lesdits Bertin et Vérol devant un jury spécial d’accusation ».
L’acte d’accusation rendu le 27 février 1799, par Antoine Giscard, « directeur du jury de l’arrondissement de « Rodez » stipulait que « ledit Etienne Bertin contumax [était] prévenu d’être l’auteur dudit assassinat, meurtre et vol des effets et Marianne Vérol sa femme détenue dans la maison d’arrêt complice d’icelui ».
Après examen des pièces relatives à l’affaire et audition des témoins, les jurés (au nombre de huit dont quatre de Rodez) ont délibéré sans désemparer. La délibération du jury rendue le 1er mars fut la suivante : oui il y a lieu contre Bertin dit Lacombe et non il n’y a pas lieu contre Marianne Vérol (signé Benoit aîné, chef du jury). Après quoi, Antoine Giscard « juge du tribunal civil du département de l’Aveyron et directeur du jury de l’arrondissement de Rodez » prit une ordonnance de prise de corps et de conduite directe en la maison de justice du tribunal criminel du département de l’Aveyron, de la Lozère ou du Tarn.
Signalement du prévenu
Etienne-Ignace Bertin, « travailleur de terre, ancien gentilhomme verrier, âgé de 45 ans, taille de cinq pieds (1,50 m), homme gros et bien fait (sic), visage rond, cheveux châtains commençant à griser, nez gros et aquilin, bouche large ».
Arrestation du prévenu
Le 16 juillet des témoins le virent le prévenu Bertin, près de Magrinet, moissonner un champ de blé lui appartenant. Informés de ces faits quatre gendarmes de la brigade de Sauveterre (Augustin Rouquet, Léonard Pomarède, Jean Long et Antoine Bousquayrol), de retour de Réquista, investirent le lendemain 17 juillet ce champ par des chemins détournés où ils pensaient le surprendre en train de « lier » les blés coupés. « Chargé à grande course de cheval », le prévenu fut rapidement arrêté par les gendarmes. Interrogé sur sa culpabilité, il avoua le crime et les conduisit sur les lieux du drame « à soixante pas » d’où il fut capturé. Conduit à Sauveterre pour y passer la nuit, il fut écroué le lendemain 18 juillet « dans la maison de justice de Rodez » et remis « en garde à François Anduse, concierge d’icelle, avec défense de l’élargir sous les peines de droit ».
Interrogatoire du prévenu :
Le 19 juillet, Etienne-Ignace Bertin fut conduit par la gendarmerie nationale de Rodez depuis la salle de justice où il était détenu jusqu’à la salle du tribunal criminel, devant Henri Constans, « juge de service près le tribunal criminel du département de l’Aveyron, délégué par le président » pour être interrogé. Après avoir décliné son identité, il fit le récit de la journée tragique du 30 janvier 1799 et du vol des effets de la victime le surlendemain. A la demande du juge de « se choisir un ami ou conseil pour aviser à sa défense », il nomma « pour son défenseur le citoyen Merlin ». Il signa le procès verbal de son interrogatoire.
Le 25 juillet, Jean-Guillaume Conducher, huissier près le tribunal criminel de Rodez, lui notifia la procédure, dans la maison d’arrêt. Bernard « junior » Loubière, autre huissier, lui notifia « la liste des témoins qui [devaient] déposer contre lui (sic) » devant le tribunal criminel. Ces témoins étaient les suivants : Baptiste Malgouires, travailleur de terre à Magrinet, âgé d’environ 33 ans, Joseph Raust, travailleur de Taurines, âgé d’environ 63 ans, Joseph Camboulives, travailleur natif de Cassagnes, habitant de Magrinet, âgé d’environ 38 ans, Catherine Assier, épouse du précédent, âgée d’environ 33 ans, Pierre Caillol, « trafiquant », natif de Montalrat, âgé de 32 ans et Gabriel Assier, cultivateur de Bessous, âgé d’environ 33 ans.
Le procès criminel
Le prévenu Bertin dit Lacombe fut jugé devant le « tribunal criminel du département de l’Aveyron » séant à Rodez le 7 août 1799, présidé pat le juge Vaissettes, assisté de trois « juges de service » et d’un juge du tribunal civil. Le jury spécial était composé de douze jurés assis tous ensemble et de trois jurés adjoints assis « séparément des autres ». Les jurés durent « prêter le serment de haine à la royauté, à l’anarchie, fidélité et attachement à la république et à la constitution de l’an 3 ». Parmi eux, deux étaient désignés « défenseur officieux ». Le président fit « promettre au citoyen Merlin, défenseur de l’accusé de n’employer que la vérité dans sa défense ».
Les jurés étaient invités à répondre à chacune des dix questions suivantes auxquelles ils ont répondu à l’unanimité de la façon suivante :
- Est-il constant que dans le cours du mois de pluviôse dernier (janvier-février) il ait été commis un homicide sur la personne d’Elisabeth Clergue ? Oui.
- Bertin accusé est-il l’auteur de cet homicide ? Oui.
- L’a-t-il commis à suite d’une provocation violente ? Non.
- L’accusé est-il excusable ? Non.
- L’a-t-il commis volontairement ? Oui.
- L’a-t-il commis avec préméditation ? Non.
- L’homicide a-t-il été accompagné de la soustraction des effets appartenant à ladite Clergue ? Oui.
- A-t-il été suivi de la soustraction des effets appartenant à ladite Clergue ? Oui.
- Bertin accusé est-il l’auteur de cette soustraction ? Oui.
- L’a-t-il fait dans l’intention de s’approprier lesdits effets au préjudice du propriétaire ? Oui.
Seule la préméditation ne fut pas retenue par le jury qui ne reconnut aucune circonstance atténuante à l’accusé.
Le juge déclara donc Bertin dit Lacombe coupable d’homicide suivi de vols et prononça la sentence de mort à son encontre.
Pourvoi en cassation
Le condamné présenta un pourvoi en cassation examiné en l’audience de la Section criminelle de cassation, tenue au Palais de Justice, le 13 octobre 1799. Il fut rejeté.
Exécution capitale
« Le nommé Etienne Bertin condamné à mort par jugement du tribunal criminel du département de l’Aveyron le vingt thermidor an sept et confirmé par jugement de cassation le vingtième vendémiaire dernier […] a été livré à l’exécuteur des jugements et mis à mort le dix neuvième brumaire an huit de la république française (10 novembre 1799) à l’heure de midi sur la place de la liberté de Rodez ».
En effet, il a été condamné le 12 avril 1785 pour « faux saunage avec mouture en récidive » à 3 ans de bagne et entra au bagne de Rochefort le 29 janvier 1786 et en sortit le 12 avril 1788. Il ne me reste plus qu’à rechercher aux archives départementales de l’Aveyron, le jugement de condamnation, si le délit a été commis en Rouergue.
Sources : A.D.A. 71 L 133
Liste des pièces relatives au procès d’Etienne Bertin dit Lacombe du village de Magrinet, commune de Centrès :
- n° 1 Lettre du citoyen Corrèges agent et Boyer de Centrès (15 pluviôse 7/3 février 1799)
- n° 2 Verbal de perquisition (16 pluviôse 7/4 février 1799)
- n° 3 Déclaration du prévenu (16 pluviôse 7/4 février 1799)
- n° 4 Mandat d’arrêt du juge de paix (16 pluviôse 7/4 février 1799)
- n° 5 Lettre au brigadier de la gendarmerie de Sauveterre (16 pluviôse 7/4 février 1799)
- n° 6 Signalement de Lacombe Berthin (non daté)
- n° 7 Lettre du juge de paix du canton de St Just au directeur du jury (17 pluviôse 7/5 février 1799)
- n° 8 Interrogatoire de Marianne Vérol (17 pluviôse 7/5 février 1799)
- n° 9 Mandat d’arrêt (pièce absente)
- n° 10 Conclusions du commissaire et ordonnance du directeur du jury qui casse le mandat d’arrêt décerné contre Marianne Vérol et ordonne qu’il en sera décerné un nouveau sur le champ (24 pluviôse 7/12 février 1799)
- n° 11Mandat d’arrêt (contre MV 24 pluviôse 7/12 février 1799)
- n° 12 Original de citation à témoins (2 et 5 ventôse 7/20 et 25 février 1799)
- n° 13 Déclaration des témoins (9 ventôse 7/27 février 1799)
- n° 14 Conclusions du commissaire et ordonnance du directeur du jury qui traduit Berthin Lacombe et Marianne Vérol sa femme devant un jury spécial d’accusation (5 ventôse 7/ 23 février 1799)
- n° 15 Tirement du sort des jurés (non daté)
- n° 16 Acte d’accusation (9 ventôse 7/27 février 1799)
- n° 17 Copie du tableau des jurés (non daté)
- n° 18 Verbal de remise de la déclaration du jury (11 ventôse 7/1er mars 1799)
- n° 19 Ordonnance de prise de corps (11 ventôse 7 / 1er mars 1799)
- n° 20 Procès verbal de capture dudit Berthin (29 messidor 7 / 17 juillet 1799)
- n° 21 Extrait du verbal d’écrou du 30 messidor an 7 (18 juillet 1799)
- n° 22 Interrogatoire par lui prêté le 1er thermidor (19 juillet 1799)
- n° 23 Notification de la procédure (7 thermidor 7/25 juillet 1799)
- n° 24 Liste des témoins et notification d’icelle (18 thermidor 7/5 août 1799)
- n° 25 Tableau du jury spécial de jugement du 20 thermidor (7 août 1799)
- n° 26 Extrait du procès verbal d’examen et débat dudit jour 20 thermidor (7 août 1799)
- n° 27 Extrait du jugement du même jour (7 août 1799) (pièce absente)
- n° 28 Déclaration du jury (20 thermidor 7/7 août 1799)
- n° 29 Extrait de la déclaration en pourvoi (21 vendémiaire 8/13 octobre 1799)
- n° 30 Mémoire contenant les moyens de cassation avec les pièces y jointes consistant en 13 pièces (pièce absente)
sans n° Etat des frais exposés devant le tribunal criminel (30 thermidor an 7/27 août 1799)
sans n° PV de l’exécution de Bertin Etienne place de la liberté (19 brumaire 8/10 novembre 1799).