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Les secrets d’écriture de « Laboureurs d’espoirs » Acte 11 Scène 2

Acte 11 - À chacun sa Bastille - 2e époque Scène 2 - La foire aux gens

Le jeudi 19 mars 2009, par Alain Morinais

Avec « Laboureurs d’espoirs », les Morinays mettent en scène l’histoire des laboureurs bretons vivant leur Révolution, au jour le jour, telle qu’elle put être perçue et vécue dans la campagne rennaise, quand l’espoir s’y invite en 1789.

Jan, Simon et Joseph nous font vivre les labours, les fenaisons, les métiers d’antan, la vie des simples gens, perturbés par les événements, mais, attendant tout des changements annoncés. Nous partageons avec eux les coutumes, les véritables croyances et les superstitions, les pratiques amoureuses, les jeux et les fêtes du peuple des campagnes

Acte 11 - À chacun sa Bastille - 2e époque

Scène 2 - La foire aux gens

Chaque année, le jour de la saint Pierre, le 29 juin, se tenait à Rennes, sur le Champ Montmorin (le Champ-de-Mars), une bien étrange assemblée.

Les domestiques, garçons et filles de fermes à la recherche d’un travail, venaient s’y présenter aux maîtres qui, désireux d’embaucher pour le temps des moissons (que l’on appelait la métive), voire pour toute l’année, faisaient le tour des groupes d’hommes et de femmes, jeunes ou vieux , attendant que l’on vienne les demander.

Cette assemblée se tenait encore à la fin du XIXè siècle.

« Je reprendrai la route de Rennes, très tôt le lundi, pour être de retour avant la fin de la grand-messe de saint-Pierre ; d’autant que j’avais envie de profiter de l’autorisation de manquement à la grande de Vezin, pour passer par le Champ Montmorin où se tient la « foire aux gens », comme chaque année à même date.

Cette foire aux gens de Rennes est celle des domestiques des deux sexes, qui cherchent un maître à qui se louager.
J’étais curieux de voir, pour la première fois, cette surprenante assemblée. Des garçons et des filles, des femmes, des hommes moins jeunes, et même des vieillards, sont là, sur la place, debout, par groupes, attendant qu’on vienne les demander. Les gars qui désirent être gagés pour un an ont une rose au chapeau, et ceux qui ne le veulent qu’à la métive portent un épi de blé vert. Les filles à l’année mettent un bouquet à la ceinture, mais, bien rare sont les laboureurs à venir les chercher, car on dit : « fille d’assemblée, fille éventée ».
Maîtres et valets, marché conclu, vont boire ensemble, sous les tentes dressées pour se protéger des giboulées qui n’ont pas cessées et ne donnent envie de s’attarder. »
Laboureurs d’espoirs page 139.

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Vue de Rennes, prise du Champ-de-Mars de Jean Loyer (1800)
Crédit photographique :
(C) MBA, Rennes, Dist RMN / Louis Deschamps
Rennes, musée des Beaux-Arts
N° d’inventaire : INV1859-5-2

« Une assemblée pour les domestiques de la campagne qui désirent se gager, a lieu à Rennes sur le Champ-de-Mars, le jour de saint Pierre (29 juin de chaque année).
Cette foire aux gens est bien étrange en cette fin de siècle, et fait l’étonnement des étrangers qui se trouvent de passage à Rennes ce jour-là. Et cependant c’est une fête pour ces jeunes paysans qui en parlent toute l’année et s’y donnent rendez-vous. »
Coutumes et usages d’Ille-et-Vilaine page 60 d’Adolphe ORAIN Bouhet La découvrance 2002.



Le Jeu des questions du grand Jacques





Question de l’acte 11 - scène2 : Qu’est-ce que cet inventaire auquel procédaient les pères après que l’entremetteur ait fait son office ?

Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 12.

Réponse à la question de l’acte 11 - scène 1 : Dans quelles circonstances de la vie familiale les pères confiaient-ils la mission première à un "entremetteur", conformément à une tradition bretonne ?

Revoir l’acte 11 - scène 1

"Je remarque, quittant la route de l’Hermitage par le sentier qui conduit à la ferme des Chauvel, l’allure particulière du grand Jacques : les bras ballants quand une jambe va claudicant. Il est nul besoin de le dévisager pour le reconnaître de si loin car, même vu de dos, tout le monde sait que c’est lui, le grand. Il porte la branche de genêt, symbole de la charge que mon père s’est décidé à lui confier, malgré les événements, en l’autorisant officiellement à présenter la demande en mariage de mon frère.

Le grand Jacques est l’entremetteur, bien qu’il ne soit, ni mendiant, la tradition se perdant en ces temps de brigands sillonnant les campagnes, ni tailleur, réputé avoir la langue aussi habile que l’aiguille, mais dont Vezin ne connaît la pratique. Il devra donc s’assurer que les parents de Marie ne sont point hostiles à l’union d’un Morinays et d’une Chauvel, et préparer la rencontre des pères qui procèderont à l’inventaire" Laboureurs d’espoirs.

"Il s’agit d’une coutume bretonne assez inattendue : la demande en mariage ne se fait ni par le jeune homme, ni par les parents, mais par un messager. Celui-ci est le plus souvent un mendiant, ou un tailleur. En effet, ces deux corporations connaissent parfaitement les familles ; et ils sont réputés avoir la parole facile ; mieux encore : ils sont capables de rimer et de chanter, de façon à faire de leur démarche une véritable célébration festive et poétique." La vie paysanne en Bretagne sous l’Ancien Régime de Jean Le Tallec Keltia Graphic 2006.

Cartes postales : Les mariages en Bretagne.

À suivre… Acte 12 - La présence des oiseaux pour vivre le passé au présent

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  • Les secrets d’écriture de « Laboureurs d’espoirs » Acte 11 Scène 2 20 avril 2009 17:37, par Kristel schwartz lions

    A propos de "la foire aux gens", lorque j’’étais ouvrière agricole à côté de st Rémy en Provence, qui est d’ailleurs le berceau des primeurs au niveau des fruits et des légumes !, le patron est allé chercher de la main d’ oeuvre pour nous aider à ramasser les fruits.
    A st Rémy, se tenait le"marché aux esclaves", le patron faisait signe de la main et les hommes grimpaient dans la voiture, ils étaient embauchés pour un jour ou plusieurs...
    Cette année là, nous virent arriver deux jeunes allemandes en salopette rose avec un camping car, ! cela nous a bien fait rire et nous avons fort bien sympathisé avec ces jeunes personnes qui ne connaissaient rien à la campagne mais faisaient leur maximum !
    Plus tard, elles sont venues nous rendre visite.
    Je voulais surtout parler du "marché aux esclaves" où se regroupaient les immigrés surtout les hommes et des femmes...cela se passait voilà presque trente ans et j’avais été surprise par cette expression...

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