Acte 10 - À chacun sa Bastille - 1re époque -
Scène 2 La Révolution est finie
De la réception, à Versailles, des députés présentés au roi, à la décision de réunir les trois ordres en une seule assemblée, c’est Joseph qui me permettra de raconter l’Histoire comme j’aurais aimé l’apprendre à l’école, l’Histoire telle qu’elle fut vécue, au jour le jour, par ceux pour qui elle aurait dû se faire.
Tous les événements marquants de ces mois de mai et juin devront être transposés quotidiennement, en tenant compte des délais de réception des informations venant de Versailles et des sujets présentant un intérêt certain ou une réponse à la curiosité des simples gens.
"— Lundi, ce fut la grande procession dans Versailles. Une foule immense, venue de Paris, occupait les rues du parcours et criait : « Vive le roi ! ». Il faisait beau, le Roi était heureux. Tous les députés du tiers portaient le même habit, veste, culotte et bas noirs, commandés en hâte chez le tailleur. On dit que le Roi aussi portait un costume neuf fait de soie bleu tendre, qui aurait coûté douze mille livres ! Les nobles, sur l’habit noir, portaient une veste tissée d’or et un manteau de soie avec parement d’étoffe dorée, des bas de soie blanche, une cravate de dentelle, et un chapeau à plumes relevées. Les cardinaux étaient en chape rouge, et les évêques en violet avec camail et rochet , quand les curés n’ont eu droit qu’à la soutane sous un long manteau et un bonnet carré. Ils étaient les seuls, avec le tiers bien sûr, à être tout en noir, des pieds à la tête !"
- Jacques-Louis DAVID le « Serment du Jeu de Paume » Musée Carnavalet - Paris
- À Versailles...
Au-delà des faits reconstitués sur pièces, il sera passionnant de chercher à en traduire la perception commune, à partir des journaux de l’époque.
"— Qu’les nobles bretons aient r’fusé d’aller à Versailles, pour sûr qu’c’est pas pour plaire à feu not’belle duchesse ! Leur abominable projet, c’est bin plus d’empêcher la t’nue des États généraux. Ils sont liés avec les princes, l’clergé d’en haut, et tous les parlements, pour avoir fait l’accaparement d’tous les blés du royaume. Ils mettent la famine dans tout l’pays pour faire périr une partie du peuple par la faim, et pour révolter cont’son roi l’aut’partie !"
- Dessin d’Olivier Perrin
- ... À Vezin ?...
Et le 29 juin, ils ont bien cru la Révolution finie...
Le Jeu des questions du grand Jacques
Question de l’acte 10 - 1re époque - scène2 : Pourquoi les laboureurs rennais ont-ils cru la Révolution finie, le jour de la saint Pierre 1789 ? Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 11 Réponse à la question de l’acte 10 - scène 1 : Qu’étaient précisément les rogations ? Revoir l’acte 10 - scène 1 "Les rogations sont des processions destinées à attirer la bénédiction divine sur les récoltes. Elles se déroulent les trois jours précédents l’Ascension. Le lundi, le prêtre va bénir les prés, le mardi, les champs réservés aux moissons, le mercredi, les vignes, et le jeudi de l’Ascension tout le monde se retrouve à l’église. Le pire des présages est la coïncidence des trois jours des saints de glace avec les trois jours des rogations." Laboureurs d’espoirs. Questions sur les rogations ? |
À suivre… Acte 11 - À chacun sa Bastille - 2e époque