Acte 2 – Quels personnages pour quels rôles ?
Scène 1 - Il y a bien sûr, les Morinays :
Gilles : « Gilles est le « coq de village ». Il règne sur le Grand Caradeuc,… », mais, « Tous les neuf ans, de la Baluchère peut résilier la baillée. Il n’aurait pas besoin de justifier sa décision, ce serait le congément. Gilles, avec femme, enfants, bestiaux, domestiques, outils et meubles, devrait alors quitter les lieux, après avoir reçu en argent, par « mesurage et prisage », la valeur des biens existants sur les terres concédées. » Gilles est le « patriarche », syndic de la paroisse, puis procureur de la commune. Il est le lettré du village, le « sage » auquel j’aurai la faiblesse de m’identifier pour transmettre des messages interprétables au présent. L’Histoire d’hier permet souvent de mieux comprendre ce jour d’hui.
Anne : « Anne est l’aînée du premier mariage de son Père. Elle vit à Pontchâteau avec ses deux frères qu’elle apprit à élever alors qu’elle avait tout juste dix ans… Mon frère lui a confié l’exploitation de la métairie dite « de Pontchâteau »… La métairie peine à nourrir la fratrie… une femme, la seule, la Morinays de Pontchâteau, tolérée à partager le privilège masculin… dont chaque homme fait le rêve secret d’être l’époux de sa beauté courageuse, tout en craignant que sa liberté naturelle relève d’un pacte avec le diable. » Anne, fille de Gilles, est certainement le personnage auquel je me suis le plus attaché au fil de l’écriture. Elle me permet de dépeindre la réelle condition féminine de l’époque.
Jan : « Gilles m’a recueilli à Caradeuc à la mort de ma Mère, j’avais juste quinze ans. Notre Père, Joseph Morinays, nous avait quitté dix années plus tôt. Nous étions donc, Gilles et moi, deux frères orphelins, mais pas de la même Mère… Je n’en serais que le manouvrier s’il ne m’avait hébergé au Petit Caradeuc. » Jan est le premier narrateur, le « rebelle », toujours prêt à en découdre avec des mots, comme le qualifie Gilles. Et j’ai toujours un frère si proche de Jan…
Joseph : « Quand, moi, Joseph Morinays, petit laboureur, porteur des nouvelles du jour, je quitte la place pour rejoindre Vezin, j’ai vraiment la sensation d’être, personnellement, au cœur de l’histoire de France et de Bretagne. Bien que se jouant très loin de nos petits villages des bords de l’Ille et la Vilaine, dans un monde qui nous est totalement inconnu, avec des gens que nous ne connaissons pas, je sens que cette grande histoire se fait à cause de nous, grâce à nous, et peut-être pour nous, je l’espère, avec l’aide du Roi. » Joseph, chargé par son père, Gilles, d’aller régulièrement chercher les nouvelles de Versailles, à la place aux Arbres. Le conteur de l’Histoire.
Simon : « Simon a souhaité Marie ; moi, l’aîné, je voulais Marie ; Marie n’a pas voulu ; Marie voulait Simon ; Simon aura Marie. Et Marie d’obéir à Simon. Il sera le maître des labours et des gros travaux, mais, jamais il ne devra aider sa femme à préparer la soupe, à tirer l’eau du puits, à chercher les fagots, à faire toutes ces besognes du ménage qu’il convient à un homme de laisser faire aux femmes. » Simon, le frère de Joseph, épousera Marie, l’un des tout premiers mariages amoureux.
Pierre : « La Mauvoisin » s’affaire autour de Pierre, couché emmailloté sur son coffre bas, immobilisé, corseté, boudiné par le maillot… Rose s’est approchée pour ne rien perdre de l’événement : le démaillotage du garçon de la maison. Les grands froids de l’hiver tardif n’ont pas permis de libérer Pierre plus tôt. » Le dernier né des Morinays devient un personnage à part entière.
Le Jeu des questions du grand Jacques : Question de l’acte 2 scène 1 : Qu’est-ce qu’un "coq de village" ? Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 2 scène 2 à suivre. Réponse à la question de l’acte 1 : Que peut-être ce groupe de « passifs » attablés au lion d’Or ? |
À suivre… Acte 2 – Quels personnages pour quels rôles
Scène 2 Les Morinays... et les Autres ?