Il s’agit d’objets fabriqués en étain mais au lieu de les énumérer, le notaire se contente d’en préciser le poids.
En 1620 au contrat de mariage dressé par le notaire Philbert Deschamps de Saint-Sulpice-le-Châtel en Nivernais, il est prévu que la famille de Jacquette Jolly dont la famille apporte au futur époux Nicolas Frébault, une dot relativement modeste de 15 livres, le poids d’étain en œuvre apporté par la mariée sera de deux livres. La mariée entre dans une famille de vignerons.
En 1630 sur un autre contrat de mariage dressé par le même notaire, où la famille est plus fortunée, puisque Jehanne Virelot doit épouser Jehan Quoy qui est huissier au duché du Nivernais, la dot est de 54 livres et il est prévu que la mariée apportera quatre livres d’étain en œuvre.
- … Une nappe de trois aulnes quatre Serviettes
Quatre livres destain en œuvre Ung grand coffre
On peut penser qu’il s’agit de vaisselle mais en quoi pouvait-elle bien consister (assiettes, cuillers ?) et en quelle quantité ? Je me souviens avoir eu en main autrefois des cuillers en étain et qu’elles étaient beaucoup plus légères que nos couverts en inox.
Certains d’entre vous savent-ils ce qui se fabriquait à partir de l’étain pour servir de vaisselle ? Et combien de pièces de vaisselle il fallait réunir pour faire un poids de deux livres ou de quatre livres ?
A noter que Dans les Annales de Normandie de 1987 un article explique bien cette mention de "poids en étain" dans les contrats de mariage. Il s’agit bien de vaisselle d’étain, sans que les objets soient décrits. Il est juste précisé le poids total... ce qui révèle effectivement le niveau de richesse des futurs époux.
- Dickinson John A. Mariage et civilisation matérielle dans la plaine de Caen au XVIIIe siècle. In : Annales de Normandie, 37ᵉ année, n°4, 1987. Faits de société. Inventaires et corpus. pp. 275-296.
DOI : https://doi.org/10.3406/annor.1987.1766.
www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1987_num_37_4_1766