Registres de baptêmes, mariages et sépultures.
Qu’il soit prescrit aux curés et aux vicaires, et généralement à tous ceux qui tiennent les registres de baptêmes, mariages et sépultures, de dresser leurs actes dans une forme moins abrégée, et d’y rappeler, selon le modèle qui leur en sera envoyé, le nom, la paroisse et le diocèse des père et mère de ceux qui font l’objet direct de l’acte. Faute de ces énonciations, on perd souvent la trace des descendances, et des successions restent vacantes ou sont envahies par des parents moins proches, par l’impuissance où se trouve le légitime héritier de constater par des actes antérieurs à celui de sa naissance l’ordre des générations qui établiraient son droit.
Une autre précaution non moins utile à la tranquillité des familles, et par là digne de l’attention du gouvernement, serait d’ordonner que dans toutes les généralités, les hôpitaux, les amirautés, les maisons de dépôt et de force, et tous les curés des paroisses fissent passer tous les ans aux intendants le nom, l’âge, le sexe et l’état des étrangers décédés dans l’année ; et que la liste en fût imprimée par l’ordre du gouvernement, qui en enverrait des exemplaires aux officiers municipaux des principales villes de chaque province. De cette manière, les familles pourraient être averties du décès des personnes qui les intéressent, et qui, sorties quelquefois depuis très longtemps de leur patrie, n’ont jamais donné connaissance du lieu où ils faisaient leur séjour.
Notes : Les préoccupations généalogiques et successorales des rédacteurs de cet article de ce cahier de doléances du clergé nous interpellent. Pourquoi s’intéressent-ils au bon déroulement d’une succession ? Est-ce que cet article a été dicté par l’ordre des notaires ? Où est-il simplement l’expression de l’étroite et souvent infructueuse collaboration des curés et des notaires en matière de recherches d’héritiers ?
Le second paragraphe de cet article du cahier de doléances ne laissera pas insensiblement les généalogistes en quête d’un ancêtre disparu et introuvable dans les registres. Il est bien dommage que cette doléance n’ait pas trouvé une application concrète sur le terrain. Mais il faut bien le reconnaître, cette mesure était difficilement réalisable.
C’est au détour d’une recherche sur le site de l’université de Toronto que j’ai découvert ce cahier de doléances du clergé. Il est extrait d’une version numérisée d’un document aujourd’hui disparu, car détruit en 1940. Par chance, il avait été publié en 1907 par Camille Bloch dans un volume intitulé : Cahiers de doléances du bailliage d’Orléans pour les États généraux de 1789 (pages 414 et 415). Pour information, la bibliothèque de l’université de Toronto regorge de documents numérisés utiles pour les historiens et les généalogistes français. Souvent, il s’agit de documents non numérisés sur le site de Gallica, la bibliothèque numérique de la B.N.F. Le plus difficile reste de les trouver !
Cet ouvrage, étude inédite, se propose de vous faire découvrir quelques-unes de ces mentions insolites et de vous en montrer la richesse historique et généalogique. Il répond à bien des questions au sujet de ces textes insolites qui parsèment les registres paroissiaux : Pourquoi certains curés notent des mentions insolites ? Que nous apprennent-elles sur la vie quotidienne de nos ancêtres ? Comment repérer, déchiffrer, transcrire et commenter ces témoignages du passé ? Comment les utiliser pour compléter notre généalogie et l’histoire de notre famille ou de notre village ?
Il s’agit du premier numéro de Théma, la nouvelle collection d’hitoire et de généalogie.