Les départs de navires de 1760 à 1764
Les navires de la Compagnie des Indes partis de Lorient pour l’Océan Indien de1760 à 1764 sont énumérés dans le tableau ci-après avec leur capacité de port en tonneaux (Le port est la quantité de tonneaux que le vaisseau peut porter ; 1 tonneau est égal à 987,78 kg. Un navire d’un port de 900 tonneaux a un déplacement d’environ de 1600 tonneaux.). Ensuite, un zoom est réalisé, sur l’année 1762. Cette année correspond à l’année médiane de la période étudiée et aussi à une année de bonne activité [1].
Pendant cette période, c’est 4 à 8 navires par an que la Compagnie envoie à destination de l’Océan Indien (Ile de France et Inde). Ces navires ont un port variant de 90 à 1200 tonneaux. Le total du port par année au départ de Lorient varie de 3300 tonneaux à 5629 tonneaux. En prenant en compte le port des navires partis de d’autres villes, l’on arrive à un tonnage moyen transporté de 5000 tonneaux par an, environ.
La cargaison représentant 70% de ce tonnage [2], c’est approximativement 3500 tonneaux de marchandises que ces vaisseaux ont convoyé dans l’Océan Indien.
L’année 1762
Les départs :
En 1762, la Compagnie des Indes envoie de Lorient à l’île de France huit navires qui sont le Berryer, le Dromadaire, le Massiac, le Bertin, le Duc de Choiseul, le Chameau, l’Eléphant et le Duc d’Aiguillon. Un autre navire, la Gracieuse, part de Nantes pour la même destination. Ces navires ont une capacité d’emport variant de 109 à 900 tonneaux.
Les armements ont lieu en hiver et principalement pendant les trois premiers mois de l’année. Les armements sont groupés : trois bateaux le 2 février, deux le 25 février, deux le 23 mars et un seul le 24 décembre. Les caractéristiques des navires avec le nom du capitaine sont donnés dans le tableau ci-dessous.
L’analyse du tableau met en évidence que la fréquence des voyages pouvait être de deux ans. En effet, le Berryer est parti en 1760, puis en 1762 et en fin en 1764, le Massiac en 1760 puis en 1762, le Chameau et l’Eléphant en 1762 et en 1764. Pour le Bertin, il semble aussi qu’il soit parti à deux ans d’intervalle mais dans ce cas, bien qu’ayant le même nom, ce sont des navires différents (1200 tx et 900 tx). Pour les autres navires qui sont restés plus longtemps dans l’Océan Indien, les raisons peuvent être variées : voyages dit " d’Inde en Inde ", naufrage, capture et entretien.
Les hommes à bord
L’équipage à bord des navires est composé d’officiers majors, d’officiers mariniers et non mariniers, de volontaires et pilotins, de matelots, de novices, de domestiques et de mousses. Le tableau ci-après donne par navire les effectifs de chaque grade embarqué [3].
L’encadrement représente environ 25% de l’équipage. La totalité des officiers majors, des officiers mariniers et non mariniers est de 250 pour 816 hommes d’équipage. C’est le grade de matelot qui représente la plus importante partie de l’équipage ensuite vient le grade de novice.
Embarqués à bord des navires, il y a bien sûr l’équipage mais aussi des soldats et des passagers. Parfois, il y a aussi des passagers clandestins que l’on découvre après le départ et des marins de d’autres navires qui ont manqué l’embarquement. Pour ces navires, dans le tableau ci-après, nous établissons un bilan des personnes embarquées en les classant dans les différentes catégories : équipage, soldats, passagers, gens cachés et marins restés à terre.
A l’examen du tableau ci-dessus, nous constatons que c’est 1398 personnes qui ont quitté Lorient pour l’île de France sur les navires de la Compagnie des Indes en 1762. L’embarquement de soldats s’est effectué sur sept des huit navires et leur nombre est de 279 hommes ce qui représente environ le quart des hommes embarqués.
Le nombre de passagers est relativement faible, seize répartis sur quatre navires et donc quatre navires sans passager.
Le nombre de gens cachés n’est pas négligeable car on retrouve à bord seize personnes qui ont embarqué clandestinement.
Les marins ayant raté l’embarquement sont eux aussi assez nombreux car ce sont vingt et un marins de différents navires qui embarquent sur d’autres navires pour rejoindre leur navire à la prochaine escale ou au plus tard à l’île de France.