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Les Lucky Strike

Souvenirs d’enfance

Le vendredi 1er juillet 2005, par Jean-Pierre Bernard

Après la guerre 39/45, les armées des U.S.A. stationnèrent longtemps en France, jusqu’à la fin des années 60. Dans la région d’Orléans, se trouvaient plusieurs établissements : Harbor Barak en Sologne, un hôpital à La Chapelle-Saint-Mesmin, un centre de matériel dans la forêt d’Orléans, et l’"Headquarters", logé dans les anciennes casernes du 131e régiment d’infanterie, faubourg Bannier, à deux pas de l’endroit où j’habitais alors.

Cela représentait plusieurs centaines de "G.I.", dont beaucoup avec leur famille, qui résidaient à Orléans et dans les environs. Ils vivaient parmi nous, et j’ai fréquenté plusieurs années un nommé Eddy, du même âge que moi, au Collège Sainte-Croix, ainsi que plusieurs autres, et l’une de mes soeurs est sortie quelques temps avec un nommé John, tout jeune soldat.

Il s’était créé en aval un nombre important d’emplois civils pour les français. Le père de l’un de mes amis d’enfance, Dominique, y a travaillé longtemps, et avait procuré un emploi à mon oncle Pierre qui y resta jusqu’à leur départ.

Tout de qui était "Américain" suscitait chez moi admiration et curiosité. Avec Dominique, qui lui aussi partageait ces sentiments, nous traînions souvent aux alentours de la caserne.
A l’entrée, il y avait une petite baraque, toujours fraîchement repeinte en blanc, aménagée en poste de garde. Un "M.P." (Military Police, prononcer M Pi)se trouvait dedans, et un deuxième était en faction dehors, contrôlant et surveillant les entrées et sorties des véhicules et des piétons.
Ces soldats, grands et athlétiques, nous impressionnaient par leur prestance, dans leur uniforme toujours impeccable, leurs "rangers" noires à plusieurs rangées de lacets, et leur casque blanc sur lequel se détachaient les deux lettres noires "M P". Mais quelque chose d’autre nous intéressait encore plus !

Des militaires entraient et sortaient en permanence, mais nous avions pris l’habitude d’y aller vers 17 heures 30, heure à laquelle beaucoup rentraient chez eux. Nous accostions les militaires pour leur demander des "Lucky". Ils nous en donnaient souvent deux ou trois et, parfois, nous avions la chance d’en obtenir un paquet complet ou presque. Dans ce but, nous avions appris quelques phrases en anglais ; cela les faisait sourire et ils se montraient ainsi plus généreux.
Nous avions 12 ou 13 ans, et quel plaisir ensuite de fumer nos "Luckies" fièrement devant les copains admiratifs et jaloux.

Les Lucky Strike étaient les cigarettes que les soldats américains devaient "toucher" chaque mois. Leur diffusion n’était pas encore organisée dans les bureaux de tabac français.

Je me souviens de la "réclame" (on ne disait pas encore publicité) qui en sera faite : un panneau où un homme (en costume) et une femme (jupe au-dessus du genou et talons aiguilles) se faisaient face, tenant chacun l’une de ces cigarettes à la main. Entre les deux, un peu plus bas, le texte suivant, en forme de jeu de mots : "BE HAPPY, GO LUCKY !".
En-dessous, centré, un autre adage : "LUCKIES TASTE BETTER THAN ANY OTHER CIGARETTE", avec sur le côté un G.I. en buste tenant un paquet de "Luckies", caractérisé par un cercle doré entourant un gros rond rouge avec les mots Lucky Strike.

Ces cigarettes, du tabac blond, sans filtre, avaient pour nous un goût "extra", et les fumer représentait le maximum de "la classe".
Ce sont les premières cigarettes que nous avons fumées !

Nous en avons grapillé souvent, et les soldats américains ne rechignaient pas à nous en donner. Je me souviens de leur sourire quand nous leur témoignions notre reconnaissance avec un "thank you" bien appliqué.

Bien évidemment, il n’était pas alors question de demander de l’argent à nos parents pour acheter du tabac, mais nous avions nos "fournisseurs".

Les temps ont bien changés. Les soldats américains ne sont plus là, mais le goût des "Luckies" restent toujours présent à ma mémoire.

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23 Messages

  • Les Lucky Strike 15 janvier 2011 07:44, par pascal pinault

    ca fait beaucoup de bien de se plonger dans les souvenir ,moi qui suit de pere americain.j’ai été concu a la caserne comigny ma mere travaillais au px restaurant des sous off et elle etait serveuse.elle s’appellait josette un tres belle rousse dit jo .si vous pouvez me donner des infos.je me rapelle aussi de ces amies gigi de gisele et aussi de jacky clafy .dur dur.vous pouvez me joindre sur pinault7@msn ;com

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  • Les Lucky Strike 25 octobre 2007 11:23, par girldadou

    bonjours, je vous écris car vous pourriez peut etre m’aider je suis a la recherche de mon gran pere qui etait officier américain venu en france a la caserne coligny a orléans a partir de 1957, merci de ’aider si vous arriver a trouver des nom d’un officier américain a la caserne coligny orléans en 1957, merci pour tous

    Répondre à ce message

    • Les Lucky Strike 30 août 2008 21:58, par Laure

      bonsoir GirlDadou,

      Si vous avez son nom, Niels Zussblat peut vous aider à retrouver un soldat américain, il travaille aux archives militaires de St Louis, USA. Sur le site www.gitrace.org, il faut télécharger un formulaire, le remplir (en anglais) et l’envoyer à l’adresse ci-dessous.
      C’est gratuit mais il m’a répondu dans les 3 mois. Ce contact me vient d’une allemande (qui a ainsi appris que son père biologique était décédé), et d’un anglais qui a retrouvé son père (lire son histoire sur le site : http://www.gitrace.org/pault.htm)

      Adresse postale :

      National Personnel Records Centre
      Office of the director Mr. Niels Zussblatt, Management Analyst
      9700 Page Avenue
      St Louis, Missouri 63132-5100, USA

      good luck !

      Voir en ligne : http://www.myspace.com/lookingformy...

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  • Les Lucky Strike & les américains à Orléans 22 août 2007 23:34, par Laure

    Bonjour à tous,
    j’ai lu cet article et les commentaires qui ont suivi avec un vif intérêt. Ma mère travaillait au club de golf de Donnery vers 1962, peut-être même avant, puis à la Cité Coligny jusqu’en 1967, lorsque De Gaulle a demandé le retrait des troupes américaines.
    Nous sommes plusieurs frères et soeurs nés de de GI’s, sans forcément nous connaître entre nous. Je souhaite entrer en relation avec d’autres personnes qui recherchent leur père biologique américain sur la période 1955-1967. Vous pouvez me contacter sur mon site MySpace :
    www.myspace.com/lookingformyfather

    D’autre part, vos aneccdotes sont bienvenues car j’essaie d’écrire un livre sur cette histoire avec en toile de fond la vie des américains à Orléans à cette période.

    Pour terminer, et pour ceux qui ont connu cette époque dans la région d’Orléans, je recommande le livre de Pascal Quignard "L’occupation Américaine" (Le Seuil), un roman fiction dont a été tourné un film.

    Voir en ligne : et mon site en anglais (message in a bottle 🙂

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    • Les Lucky Strike & les américains à Orléans 1er octobre 2007 12:03, par Alain-Harold TARDIF

      Bonjour laure,

      je suis alain harold TARDIF mon adresse vous a été donné par juan, c’est pour moi un véritable calvaire de ne pas
      connaître mon père biologique mais j’ai fini par baisser les bras, je vis dans l’ombre d’un père que j’aurai aimer connaître....
      C’est, du reste, une plaie ouverte qui ne s’est jamais refermée et une douleur immense que d’en parler.
      Me dire qu’il existe quelque part sur cette terre ma famille que je n’ai jamais connu, c’est la dur réalité de l’existence.

      alaincecile.t chez hotmail.fr

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  • > Les Lucky Strike 6 mars 2007 15:08, par W.Miller

    Une histoire parfaitement bien racontée et conforme à ce que moi même j’ai vécu.BRAVO

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  • > Les Lucky Strike 6 février 2007 23:42, par .Juan FERNANDEZ

    La Caserne Coligny je la connais depuis 40 ans . Mon père a travaillé de 1955 à 1965 chez les ricains.Nous habitions
    à Bricy et en mars 1966 nous avons enménagé au Pont Bannier dans les immeubles.En face de notre immeuble habitait un officier.Je me rendais tous les jours à l’école du 111fg bannier et je passais devant la caserne et je me souviens très bien du poste de controle à l’entrée de la cité et du soldat en faction.Il y avait avant Noël un grand sapin avec des guirlandes à l’intérieur de la caserne. Je me souviens aussi des fréquentes allées et venues de véhicules militaires de la military Police,qui se situait plus bas dans le fg bannier à hauteur de la rue Masse.On peut observer encore des inscriptions " Reserved " sur un muret en briquettes sur l’ancien poste de police.J’étais très impressionné par le matériel militaire à étoiles blanches. D’ailleurs tous les ans aux beaux jours les ricains exposaient des blindés sur les mails à hauteur du théatre d’orléans le gamin que j’étais ( 6 ,7ans ) pouvais monter à l’intérieur des chars légers .Je me rappelle les tartes aux poires et à la cannelle que mon père rapportait et aussi des cigarettes à la menthe que mes parents fumaient quelque fois.Je travaille à la DDE à la cité Coligny depuis déc 1980 année où mon père est décédé.Ma mère habite depuis 1966 au pont Bannier elle a 88 ans.Cette période a vraiment marquée mon enfance pleine de souvenirs surtout quand j’attendais mon père renter avec son fourgon tub citroën kaki qui servait à
    promener les soldats ricains dans Orléans.J’étais heureux de monter avec lui dans le fourgon. Nostalgie , nostalgie.

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    • > Les Lucky Strike 13 avril 2007 09:21, par Jean-Pierre Bernard

      Bonjour.
      Excellent...votre texte. Je ne me souvenais plus du grand sapin, immense, qui, effectivement, était décoré au moment de Noël.
      Par contre, je ne vois pas la Military Police, comme vous le dites, à hauteur de la rue Masse. Dans cet endroit d’Orléans, si mes souvenirs sont exacts, il n’y avait que la caserne Coligny où étaient des Américains. Les autres établissements étaient à l’extérieur.
      Je me souviens aussi des expositions militaires faites par les GI sur les mails. J’ai, comme vous, vu ces véhicules, et monté aussi dans certains de ceux-ci.
      Ma mère, comme la vôtre, habite aussi au Pont Bannier, depuis une quarantaine d’années. Peut-être connait-elle la vôtre ?
      Cordialement.
      Jean-Pierre BERNARD

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    • > Les Lucky Strike 1er avril 2007 10:34, par sébastien

      salut à toi Juan .je m’appelle sébastien pavard ,j’ai 25 ans et cette caserne de coligny m’interresse beaucoup parceque mon grand pere y a travaillé également en 1955.le probleme ,c’est que nous n’avons pas de nouvelle de lui.nous le recherchons encore .il s’agit d’un certain capitaine Paul Cook(U.S.A.)
      .Au cas ou tu pourrais me donner le moindre renseignement,n’hesite pas.Et si tu peux me dire ou je dois commencer mes recherches,c’est très gentil de ta part.Beaucoup de personnes sont concernés dans ma famille (soeur,nièces,mère).Merci beaucoup

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      • recherche père americain 13 mai 2013 19:27, par flynnette

        Bonsoir Sébastien,
        Il faut mettre un message avec le plus de renseignements possible sur FORUM GENEALOGIE USA , Paruline bleue est formidable pour les recherches de ce genre.
        Bonne chance
        Flynnette

        Répondre à ce message

      • > Les Lucky Strike 13 mai 2013 19:16, par flynnette

        Bonsoir,
        A Sébastien et aux autres qui recherchent un parent américain, le site sur Forum généalogie USA, est formidable, Paruline bleue vous aide avec toute sa passion, en
        deux mois j’ai retrouvé la famille d’un vétéran que j’aie connu en 44/45, après douze ans de recherches , et depuis je reste en contact avec elle.
        Bonne chance , on croise les doigts.
        Flynnette

        Répondre à ce message

      • > Les Lucky Strike 15 novembre 2008 01:17, par crave audrey

        bonjour ,
        je recherche egalement mon grand pere il s appelle John Lyon peux tu me dire les demarches a suivre pour le retrouver stp .
        Merci

        Répondre à ce message

      • > Les Lucky Strike 2 avril 2007 23:29, par M. Juan.Fernandez

        salut à toi Sébastien .
        Force est de reconnaître que tout individu a un besoin légitime de connaître ses antécédents ,ses origines.Concernant la présence américaine
        il est vrai que les relations avec les françaises ont laissées quelques bébés, certaines se sont mariées , d’autres moins chancheuses se sont
        retrouvées seules a élever un enfant avec un père absent. Ces femmes ont pour la plupart refait leur vie avec un autre homme. Malheureuse ment pour les enfants de pères américains ces derniers ont quelque fois vécu un véritable calvaire, rejeté, battu, humilié, par leur beau-père . Je te dis cela non pas pour brosser un tableau noir de la présence américaine,mais pour témoigner du vécu de certains de ses enfants qui sont déjà adultes.( un ami à moi a vécu cette sutuation et recherche lui aussi son père ). Cette situation se retrouve il est vrai ,dans la plupart des famil- les recomposées. Mais revennons à ta demamde il y a un site " u.s.a.d.france chez nesdelaliberation.fr " association de pères américains ou le N°de tél : 06 70 55 68 87 ou contacter des associations franco-américaine sur le web .Je ne puis te donner plus d’info car je viens de débu- ter dans ces recherches avec mon ami de père américain. Quoi te dire de plus , si ce n’est qu’il faut s’armer de patience, de détermina tion.
        Comme on le dit souvent : Qui cherche trouve, et à qui frappe ,on ouvrira ! Si c’est ton objectif tu y arriveras. Je te souhaite sincèrement de
        de retrouver ton grand-père. Cordialement
        Juan

        Répondre à ce message

        • Bonsoir Monsieur,

          Je me permets de vous solliciter car peut-être que vous pourriez-vous me conseiller ou m’aider dans une recherche.

          Mon meilleur ami est née d’une mère française et d’un père américain, père qu’il n’a jamais connu malheureusement. Depuis des années, mon ami tente de le rechercher aux Etats Unis mais sans aucune piste et du coup sans aucun résulat.

          Le père de mon ami était militaire à l’US Army entre 1962 et 1963 sur la base militaire de Phalsbourg dans le département de la Moselle. Il se prénomme Larry POWEL et vivrait aujourd’hui aux USA à dans le secteur de Détroit mais nous n’en sommes pas sûr.

          Aussi, je l’aide aujourd’hui dans ses recherches notamment pour savoir auprès de quels organismes américains nous pourrions éventuellement nous renseigner pour savoir où il réside aujourd’hui.

          Pourriez me donner quelques conseils et vers qui nous pourrions nous orienter cela serait vraiment formidable et vous en remercions par avance,

          Dans cette attente,

          Bien cordialement,

          Répondre à ce message

        • > Les Lucky Strike/ recherche de père 22 août 2007 23:37, par Laure

          Juan, pouvez-vous me mettre en contact avec votre ami qui recherche son père ? en vous remerciant d’avance, laure.export chez lojo.org

          Voir en ligne : http://www.myspace.com/lookingformy...

          Répondre à ce message

  • > Les Lucky Strike 31 octobre 2006 02:56

    pour moi qui suit passionée de 39 45 les lucky font partie du paysage de cette guerre et je doit dire que moi-meme je les fumes

    Répondre à ce message

  • > Les Lucky Strike 5 novembre 2005 08:41, par Daniel SAZATORNIL

    Bonjour, et merci pour cette page "souvenir". J’ai connu le séjour des américains en france dans les années 55/60, en ayant comme voisins, et vu le niveau de vie de nos parents, avec eux on avait vraiment l’impression que c’était "l’amérique" tant ils distribuaient autour d’eux ! Pour le tabac avec les copains, on avait trouvé un bar dans le vieux Bordeaux de l’époque ou les Pall mall étaient vendues pour un prix dérisoire, mais il n’y avait pas l’étiquette seita bien sûr, alors on se faisait tout un "cinéma", on en achetait un paquet "normal" , et ensuite on y mettait celles de "contrebande" . quelle époque ! mais de bons souvenirs.
    Cordiales salutations.

    Répondre à ce message

    • > Les Lucky Strike 8 novembre 2005 16:16, par L’auteur

      Bonjour,
      Merçi pour votre message, suite à mon article. Comme vous, je me souviens du séjour des armées américaines en France. Effectivement, comme vous dites, "c’était l’amérique" !
      Je me souviens aussi qu’ils avaient déjà du lait dans des contenants cartons (nous avions encore le lait en bouteilles !), et même qu’il était aromatisé. J’en ai bu beaucoup, mangé beaucoup de schwing-gum, et j’ai même eu une batte de base-ball... le père de l’un de mes amis d’enfance travaillait pour l’armée américaine, et il avait même procuré un emploi à l’un de mes oncles. De plus, je fréquentais des enfants de militaires des USA, dans l’institution où j’ai fait mes études primaires et secondaires.Des pavillons individuels avaient été construits pour les militaires, avec chacun leur petite pelouse devant... et puis le confort était déjà bien en avance sur nous. Tout cela a bien changé, et l’amérique, qui nous avait délivrés, ne représente pas la même chose que pour nous.
      Cordialement.
      JP.BERNARD

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  • Le cacao americain. Souvenir d’enfance apres la guerre. 19 juillet 2005 06:54, par G De Sorne

    1945-46 à Paris.

    Les tickets étaient toujours de mode. Le pain était encore jaune de la farine de maïs.
    J’allais à l’école de la rue Duquesne. Pas loin, sous la tour Eiffel, l’Armée Américaine avait une incroyable exposition de camions, Jeeps, chars, d’énormes avions bombardiers, et même une bombe Atomique ! C’est dire... L’école buissonnière était simplement un devoir patriotique !
    Toujours est-il que je me suis retrouvé un jour avec une belle boite de conserve kaki que je pressentais à ma mère. Dictionnaire en main : du CACAO ! Merveille des merveilles !

    Les voisines alertées proposent illico une séance chocolat au lait pour la marmaille et elles, bien sur. Au diable l’avarice et les tickets de matières grasses.

    Pour mon frère et moi et les petits voisins cette odeur était une découverte ! On nous en parlait tellement de ce chocolat que l’ersatz allemand imitait si mal.

    Je me souviens de Maman rajoutant encore une bonne cuillerée de poudre marron sur le lait frémissant, juste avant qu’il ne "monte".

    Ha ! Quelle allait être notre surprise, les enfants…comme avant guerre.

    Autour de la table de cuisine les 4 copines distribuent trés équitablement le fumant et odorant breuvage.
    Attendez un peu les garçons… C’est chaud…

    Ma mère n’y tient plus et passe aux actes ! Elle s’étrangle, une voisine se moque d’elle...
    Maman est blanche, Maman est rouge, Maman est blanche et rouge : "C’est amer, c’est amer, c’est imbuvable… Sont fous les américains !!

    Madame Blanche qui a fait des études lit sur la boite :

    Without Sugar

    Du sucre ? Bien sur, mais où ?

    Sans réfrigérateur, on a donc jeté 12 tickets de lait et la boite de l’Oncle Sam.
    Soixante ans après, je goûte toujours mon choco avant d’y tremper mes croissants... qui sait ? Thank you, it ’s sweet !

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    • > Le cacao americain. Souvenir d’enfance apres la guerre. 24 septembre 2005 17:05, par Jean-Pierre Bernard

      Bonjour.
      Merçi pour votre message et ce récit.
      Les souvenirs, bons ou mauvais, nous font vivre.
      Cordialement.
      JP.BERNARD

      Répondre à ce message

      • Bonjour Monsieur Jean-Pierre Bernard !

        Vous dites : " les souvenirs bons ou mauvais, nous font vivre..." Eh bien allons-y !"

        Pourriez-vous fouiner du côté des archives du Service Historique de l’Armée de Terre au Château de Vincennes pour retrouver quelque chose de récital parmi les 900 documents concernant mon village natal EL-MAIN (Sétif) que vous connaissez déjà ? Il s’agit de la 19 ème Division d’Infanterie - 4e Régiment de Dragons -4 ème Escadron - SP 86692, un poste militaire installé dans cette localité le 7 Avril 1957 et qui décampe le 12 Mai 1962.

        En 1961, notre café maure, la poste et la boutique commerciale de feu Benbelkacem Athmane avaient été détruites volontairement par la Municipalité en coordination avec l’antenne S.A.S pour récupérer leurs térrains, les reniveler et en construire une Mairie sans aucune indemnité, ne serait-ce une photo souvenir.

        Notre maison d’haibation se situe sur le côté Nord Ouest de ce village en dessous de la Mosquée qui le domine. Peut-être qu’un quelconque soldat avait photographié notre maison, l’ancien bureau de poste, la boutique commerciale de Monsieur Benbelkacem et notre café maure faisant partie de l’histoire locale et en dispose de sa trace dans sa colléction particulière. Il y a lieu de solliciter tous les acteurs qui étaient passés par là y compris vous-même, pour reverser leurs témoignages et leurs souvenirs.

        C’est trés nécéssaire tout ça et ne vous l’apprends pas, loin de là.

        Aujourd’hui, Monsieur Jean-Pierre Pernaud dans sa lécture du journal de 13 h au nom de tf1 nous parle d’un village et de la généalogie de nos maisons, raison pour laquelle je vous saisis sur ce sujet, en plus de l’article ci-dessus qui parle des années 1939-1945 donc, c’est tout près de 1954-1962. Pas pour solder des comptes ou pour dire qui a tort ou qui a raison, mais pour tirer plutôt des conclusions qui consistent à en faire des analyses objéctives à la lumière des convictions et des compétences de chacun.

        Voir en ligne : Souvenirs d’enfance pendant la guerre.

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