Le premier registre de ses délibérations s’ouvre le 24 brumaire An IV (15 novembre 1795) par la liste de cette nouvelle administration :
Président : Etienne RAMEY, nommé par l’assemblée primaire du canton le 10 brumaire (1er novembre).
Chaque commune du canton a un agent municipal et un adjoint, nommés par l’assemblée des communes le 15 brumaire (6 novembre).
Communes | Agents municipaux | Adjoints |
Chonas | Marc Antoine DENANTES | Charles GILIBERT |
Vaugris | Ennemond GARIN | Pierre JURY |
Roches (de Condrieu) | Antoine CHANAL | Jean CHAINE |
Reventin | Philibert MAGNARD | Louis CHUILLIAT |
Côtes d’Arey et St Mamert | Jean Baptiste ROUJAT | Pierre CREPISSON |
Jardin | Jean RIGOLLIER | Antoine VELLEY |
Chalon | Ennemond TRAYNARD | (en blanc) |
Joseph Louis JOUBERT, notaire à Chonas, est choisi pour secrétaire.
Alexandre Jean VOYNE, " professeur de la jeunesse " (instituteur) à Chonas, est nommé " commissionnaire de l’administration municipale du canton ".
Cette administration n’a pas un réel pouvoir de décision, sauf (et encore doit elle en référer) en ce qui concerne des questions mineures.
Elle est surtout chargée de faire appliquer à l’échelon local les décisions prises par le département : gestion municipale, organisation des écoles, entretien des routes, patrouilles, équipement des soldats, réquisitions de toute sorte...Sujets importants si l’en est !
Des battants et des cloches
On relève parfois dans les registres des décisions plus " pittoresques " :
Du 2 floréal An IV (21avril 1796)
" Pour se conformer à l’arrêté du Département (de l’Isère) du 19 germinal dernier (8 avril), ...l’administration (de la municipalité du canton de Chonas) a chargé chaque agent de commune de faire enlever et déposer dans un lieu de sûreté les battants de toutes les cloches et les cordes y attachées ; et charge le Commissaire du pouvoir exécutif de veiller à son exécution " [1].
Les préliminaires de paix entamés à Leoben entre Bonaparte et l’Empereur ; après les succès militaires du Général en chef de l’armée d’Italie ; provoquent la joie dans les campagnes.
L’historien Cavard, dans " Vienne au temps du Directoire " note : " il ne manque que le carillon des cloches car elles sont muettes. Mais si la nouvelle de la paix était arrivée seulement deux jours plus tard, elles auraient pu sonner à toute volée... "
Un an après avoir " fait taire " les cloches des églises, on décide de leur restituer !
" Du onzième floréal an cinq de la République française (30 avril 1797) ... Le secrétaire a fait lecture des lois insérées au Bulletin N°117 et des autres pièces jointes formant la correspondance du jour d’hier ; où s’est trouvé un arrêté du Département du 21 germinal dernier (10 avril) concernant le son des cloches pour annoncer au public les heures de travail ".
" Sur quoi, le commissaire auprès de l’administration a chargé les agents de chaque commune de veiller à l’exécution de cet arrêté ; c’est à dire de faire rétablir les cordes et battants des cloches pour s’en servir le matin, à midy et le soir afin d’annoncer les heures du travail ; ayant soin que les heures annoncées au son de la cloche ne correspondent pas avec les heures consacrées par l’usage à quelques actes religieux ou exercices de culte... " [2].
Malgré tout, et bien souvent, et non par inadvertance, ces sonneries " laïques et utilitaires " rappelleront à s’y méprendre les Angélus d’autrefois !