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L’inquiétude d’un maire face au vide de l’état civil

Le mercredi 1er novembre 2000, par Thierry Sabot

"La Tribune-le Progrès" relate l’information suivante dans son édition du 19 janvier 1976 :

L’inquiétude du maire de la commune de Serrigny-en-Bresse (71) face à l’absence totale de naissance et mariage dans sa commune depuis un an. En effet, "la dernière naissance remonte au 23 juillet 1972, le dernier mariage au 21 décembre 1974 et le dernier décès au 19 octobre 1974. Dans le registre annuel d’État civil, toutes les rubriques sont barrées de la mention néant".

(...) Pour sortir de ce néant administratif, le maire lance un appel de candidatures (...) : "Pour la première fois de son histoire, notre petite commune a gardé vierges pendant une année entière ses registres d’état-civil. Ni naissance, ni mariage, ni décès. Or, si nous souhaitons bien sûr garder nos vieux le plus longtemps possible, nous espérons en revanche que quelques-uns de nos célibataires se laisseront tenter par les charmes du mariage, et que la propagande gouvernementale aura persuadé quelques jeunes couples des avantages qu’il y a de posséder de nombreux héritiers".

Mais les statistiques sont éloquentes : 20 % de la population a plus de 70 ans. La plupart des célibataires masculins sont presque tous âgés de plus de 40 ans et la seule femme célibataire affiche plus de 70 printemps !

Aussi "le maire feuillette les registres avec nostalgie : la première fois que j’ai ceint l’écharpe tricolore, c’était pour célébrer deux mariages d’un coup". (...) "Mais des deux douzaines de couples qu’il a unis, trois ménages seulement sont restés sur le territoire communal. On sait trop bien que l’agriculture ne retient plus les jeunes". (...) "Hier, on a ouvert un registre tout neuf pour y écrire qu’un enfant du pays (...) a pris femme à l’âge de 36 ans. Mais qu’est ce que cela change ? A l’issue de la cérémonie, les époux sont partis s’installer à Dijon. Un feu s’est éteint dans le village. Les héritiers ne seront pas d’ici".

"Dans la salle de classe désaffectée où il vient d’unir ceux qui s’en vont, le maire remue les archives du début du siècle : Au temps où ma mère allait à l’école, il y avait 80 enfants dans la commune. Le jour où l’on a fermé la dernière classe, j’ai compris que deux ou trois cultivateurs finiraient un jour par se partager toutes les terres devenues vacantes. Vous ne pouvez pas savoir, Monsieur, à quel point un village peut devenir triste dès que l’on n’y entend plus de cris d’enfants à l’heure de la récréation..." (La Tribune-Le Progrès du 19 janvier 1976).

Note : Au recensement de 1982, il y avait 146 habitants à Serrigny-en-Bresse. 114 habitants en 1990 et... 130 habitants en 1999.

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3 Messages

  • Bonjour,
    J’ai bien compris que votre petite commune perdait petit à petit ses habitants.
    Mais effectivement, de nombreuses communes n’ont plus d’actes notés sur leurs registres.
    Car ces communes, qui n’ont plus de naissances(ou décès)qui se font maintenant dans des hopitaux, cliniques (et pour les décès aussi dans les maisons de retraites).

    Les transcriptions des actes ne sont pas faites, comme cela devrait être fait, afin que les actes figurent "par transcription" dans la commune du domicile.
    Ce qui était souvent le cas autrefois pour des décès de personnes en déplacement et de militaires (je parle de ce que j’ai vu dans des registres de 1800 à 1900).

    J’ai eu le cas dans une petite commune du 77 où j’éffectuais bénévolement les relevés de tous les actes des registres ; je me suis inquiétée de la façon actuelle de procéder (comme les naissances ne se faisaient plus au domicile) de l’absence d’actes de naissances et décès dans les registres. La secrétaire (nouvelle) n’avait pas d’information, et le maire (nouveau) s’est inquiété de la situation qui n’était pas logique (la commune devenait morte quant à ses actes).
    En définitive, tous les actes ont été rétablis par les transcriptions qui n’avaient pas été faites. Je ne sais comment tout cela a été rétabli, mais ça été fait.

    Je pense qu’il n’est pas logique de ne pas déclarer les actes à la mairie du domicile !
    Alors qu’une simple transcription (une copie avec tampon "Trans-cription") pourrait être envoyée par la commune (de naissance ou décès) à la commune du domicile.
    La solution est simple...
    Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

    J’ai d’autres inepties... Comme un enfant naturel & reconnu qui est sensé avoir les mêmes droits que son Père, mais qu’on ne retrouve nulle part !
    Quand mon père est décédé, je n’ai à aucun moment été contactée, j’ai appris son décès par hasard par la demande de la copie de son acte de naissance.
    Je savais qu’il n’avait pas d’héritage à me transmettre (il est sorti de ma vie avant mes 3 ans et je l’ai retrouvé à 40 ans) mais si cela avait été le cas !
    Je suis et je resterais toujours transparente... comme beaucoup d’autres qui ont les mêmes droits mais n’ont droit à rien !

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  • L’inquiétude d’un maire face au vide de l’état civil 18 avril 2010 09:20, par Jacques Vasseur

    J’ai moi aussi il y a déjà quelques temps alerté mon député sur ce problème (avec lui comme pour autre chose..j’ai perdu mon temps )
    Je soulignais l’effet très pervers de déclarer naissances et décès dans la commune ou se trouve l’hôpital de la région et non COMME LE LOGIQUE LE VOUDRAIT dans la commune de résidence des parents du bébé ou du décédé
    La solution est pourtant simple.... peut être trop.., pour nos Enarques ?

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    • L’inquiétude d’un maire face au vide de l’état civil 18 avril 2010 15:43, par René Mettey

      Eh oui, mais ce ne sont pas nos énarques et représentants quisont responsables, mais nos magistrats et juristes, cramponnés au "Droit". Exemple, les villes de Fréjus et Saint Raphaël forment une sule aglomération, mais ont deux histoires et deux physionomies distinctes. Elles ont un Hôpital intercommunal (CHI)situé sur le territoire de Fréjus, et avaient deux cliniques d’accouchements à Saint Raphaël.Mais nos brillants ministres ont obligé les cliniques à fermer leur activité d’obstétrique. Résultat : PLUS AUCUN ENFANT NE NAIT A SAINT RAPHAEL !!!! Ceci depuis dix ans !(sauf un qui serait accouché à domicile ou dans l’ambulance des pompiers ; mais ce n’est pas encore arrivé). Le député-maire de St Raphaël a demandé en haut lieu à ce que les enfants de parents Raphaëlois soient enregistrés à la mairie de St Raphaël : rejeté !J’ai proposé au conseil d’administration de l’hôpital qu’une salle d’accouchement et une salle d’opération (pour césariennes)du CHI soient rattachés de jure sur le territoire de Saint Raphaël : incongruité pour les juristes !(pourtant, des enclaves cela existent : Llivia, ville espagnole en France, Valréas, canton du Vaucluse dans la Drôme, etc...).

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