Prologue : les commerces de détail de Majorquins
Mais aujourd’hui, une question se pose : subsiste-t-il encore des magasins de détail tenus par des personnes originaires de Majorque, poursuivant ainsi une tradition commerçante plus que centenaire ?
J’ai posé la question aux membres de notre Association “Francavalldesoller” qui comporte évidemment de nombreuses personnes concernées par cette recherche.
J’ai ainsi obtenu quelques références à exploiter : Arbona à Châteauroux, Castanyer et Béguin à Issoudun, Calatayud à La Roche sur Yon...
Une autre méthode d’investigation consiste à utiliser les ressources d’Internet dont les moteurs de recherche sont d’une grande efficacité. Une de mes tentatives a été couronnée de succès : j’ai simplement utilisé des intitulés imaginaires mais plausibles d’enseignes de magasins. Parmi mes élucubrations j’avais choisi “Aux Produits d’Espagne”.
J’ai ainsi trouvé des commerces essentiellement tenus par des Espagnols du continent, Gomez, Hernandez, etc, également identifiables par la nature des spécialités vendues. Mais à Vendôme (Loir-et-Cher) j’ai trouvé un certain Andres Bernat qui tient une épicerie fine “Aux Produits d’Espagne”.
Sur mon écran, la boutique est apparue sur de nombreux sites web, rubriques diverses, municipales, articles de la presse locale, “Le Petit Vendômois”, “La Nouvelle République” ainsi que sur d’autres sites de tourisme et d’informations. Me rendant à Vendôme en juin 2014, j’ai rencontré André Bernat. Au cours de nos entretiens il m’a confié des documents de famille et des articles de presse. L’hebdomadaire “Veu de Soller” a publié le 14 mars 2003 un article intitulé “”Cent anys de comerç al cor de Francia” consacré à la famille Bernat. Compte tenu des nombreuses informations disponibles sur cette famille et son commerce, il y a matière à rédiger un historique de cette saga exemplaire. Partant d’une excellente interview réalisée à l’occasion du centenaire de la boutique “Aux Produits d’Espagne” par un animateur local d’association culturelle, Jacques Burlaud, j’ai simplement retranscrit le texte, avec des illustrations, quelques modifications et en y rajoutant beaucoup d’informations complémentaires fournies par André et sa sœur Francisca.
“Aux Produits d’Espagne”
Au cœur de Vendôme, au milieu d’une zone piétonnière, au 35 de la rue du Change, se trouve le magasin de la famille Bernat “Aux Produits d’Espagne”, l’un des commerces les plus célèbres de la cité, si l’on en juge par le nombre d’articles de presse et de reportages qu’il a suscités. Il est vrai que derrière une façade délicieusement vieillotte et un sympathique fatras de caissettes et de carton installés sur la rue, se cache une véritable caverne d’Ali Baba aux fabuleux trésors.
Il suffit d’ouvrir la porte pour que le charme agisse. Il règne dans la boutique une étrange lumière faite d’une infinie palette de tons chauds et de douce pénombre. Les murs disparaissent derrière un empilement de boîtes, de paquets et surtout de bouteille de vins et d’alcools dont la robe sombre s’égaye de jeux de reflets et de la géométrie colorée des étiquettes. Les caisses d’oranges, de pamplemousses, de tomates jettent des touches de feu autour de la balance à l’ancienne.
Affiches, publicités, emballages, accrochés jusqu’au plafond, occupent chaque recoin, renforçant l’impression que ressent le visiteur d’avoir pénétré dans un sanctuaire clos, intime, préservé, on est ailleurs. La séduction magique de cette boutique, bien loin de la froideur rigoureuse des supérettes et du snobisme mondain des épiceries fines, tient sans doute à son histoire et à celle de la famille qui la fait vivre depuis plus de cent ans, immigrés Majorquins du tout début du XXe siècle, les Bernat.
Mais laissons André Bernat, l’ultime représentant de cette dynastie familiale, nous conter cette histoire.
“ Elle a commencé avec l’arrivée de mon grand-père en France à la fin du XIXe siècle. Né en 1875 dans la petite ville de Soller à Majorque il a quitté son île en 1893 et s’est installé à Vendôme en 1902.
Les familles de mes ancêtres sont originaires de la petite ville de Soller, située dans la zone montagneuse de la Serra de Tramuntana au Nord Ouest de l’île de Majorque. Beaucoup de membres de ces familles qui n’ont pas émigré vivent toujours dans ce bourg.
L’île de Majorque, comme celles de Minorque, Ibiza, et Formentera forment la Communauté Autonome des Iles Baléares du royaume d’Espagne.
Nous venons de familles qui avaient du bien, du côté paternel comme du côté maternel. Ils possédaient une oliveraie et l’arrière grand-père faisait du transport d’olives et de marchandises entre Soller et Palma. Ils avaient une terre qui va jusqu’au haut de la ville, dite Can Turixant.
Nous nous appelons Can Culler (se prononce cann couère) : chaque famille porte un nom dit “malnom” en plus de son patronyme d’état civil. Comme dans toutes les îles, beaucoup de gens portent le même nom : le “malnom” permet d’identifier les familles.
Can Culler signifie “chez cuillère” : à côté de chez nous il y avait une fontaine et à notre porte il y avait une cuillère accrochée avec une petite chaîne. Les gens s’en servaient pour se désaltérer. Les familles gardent toujours ce “malnom”. Mais à l’état Civil chaque citoyen a deux patronymes, celui de son père et de sa mère. Mon père s’appelait Bernat Arbona. Il peut arriver qu’un homme et une femme ayant le même premier patronyme, par exemple Bernat, se marient, et dans ce cas ils s’appelleront Bernat Bernat. Les Majorquins sont identifiables à leur nom dont la liste est assez réduite. Voici les plus répandus : Mayol, Bernat, Arbona, Colom, Alcover, Puig, Magraner, Castaner, Bauza, Frontera, Oliver, Rullan, Sastre, Ramis, Vicens, Deya, etc...
Mes arrière-grands-parents étaient Bernat Morante. Ils ont eu six garçons et une fille. Ils vivaient sur les terres de la famille. Mais dans les années 1860/1880, à Soller, il y eut une grave crise économique due à la maladie des orangers et aussi à l’évolution de l’industrie textile qui passait des métiers à façon à domicile aux fabriques mécanisées. Cela a obligé nombre de Solleriques à émigrer pour trouver du travail, surtout dans les familles nombreuses. Les aînés restaient au pays et les plus jeunes partaient. Des garçons Bernat Morante, quatre sont partis. Le premier est parti à Marseille, a rencontré une Italienne, une veuve qui avait déjà deux enfants et ils sont partis en Italie. Un des aînés est monté à Paris puis est retourné à Soller. Un autre qui avait échappé au tirage au sort du service militaire, est parti à Porto Rico mais n’a pas fait fortune et est décédé jeune. Nous correspondons toujours avec la famille d’Italie. Ils ne sont pas commerçants, le père travaillait au Gaz et une petite fille est pharmacienne.
- Llaut Aurora de Soller Circa 1890
Mon grand-père François Bernat Morante est arrivé à Sète avec un voilier de Soller qui faisait le transport d’oranges et d’autres marchandises.
Depuis 1830 environ il y avait un grand trafic maritime et commercial entre Soller et les ports français, de Port Vendres à Marseille. Des voiliers, llauts ou pailebots apportaient des oranges de Soller du mois de décembre au mois de juillet puis revenaient de France avec toutes sortes de marchandises, de la farine, du blé, des machines, de la droguerie, pour Majorque ou la côte catalane. Après la saison des oranges, les voiliers, et à partir de la fin du XIXe aussi des bateaux à vapeur, transportaient de Soller ou de Palma vers la France de l’huile d’olive, du vin, des figues sèches, des amandes, etc...
- Pailebot San Miguel et vapeur Villa de Soller circa 1910 devant le port de Soller
Mon grand-père n’est pas parti au hasard et vers l’inconnu. Des Majorquins étaient déjà venus en France avant lui. Il est arrivé à Marseille en 1893 puis est allé en train jusqu’à Nancy où il s’est placé pendant 7 ans chez des compatriotes. François voulait s’installer dans cette région qu’il connaissait bien.
Pour venir à Soller, ils prenaient le train pour Barcelone, puis le bateau pour Palma. Un long voyage, comme j’en ai fait dans ma jeunesse avec mes parents. Il fallait deux jours. Aujourd’hui, l’avion y va en une heure et demie.
A cette époque, contrairement à beaucoup de gens, les Majorquins établis en France voyageaient beaucoup. Ils revenaient à Soller voir la famille, prendre des contacts pour leur commerce de fruits. Beaucoup venaient aussi pour se marier avec une jeune fille du pays. Il y avait un curé qui préparait des rencontres de jeunes gens. Le jeune homme venait à Soller, rencontrait la jeune fille, ils se mariaient puis partaient tous les deux s’installer en France.
C’est ainsi que mon grand-père s’est marié à Soller avec Magdalena Arbona Oliver. Mais il a d’abord fait des voyages seul, aller-retour en France.
Ils avaient déjà eu un petit garçon né à Soller. Ils l’ont appelé Barthélémy, comme tous les aînés des familles de Majorque. C’est une tradition : le deuxième garçon porte le nom du père de la maman, le troisième ils l’ont appelé François comme son père. Ils ont eu sept enfants : Barthélémy, né à Soller et Anne, Catherine, Vincent, François, Jean Pierre, Marie Madeleine nés à Vendôme.
Mais au cours d’un séjour à Soller de trois semaines, il a retrouvé un camarade, Mr Morell, qui avait un commerce à Blois. Quand mon grand-père lui a dit qu’il voulait s’installer à Nancy, où il avait sans doute déjà repéré une opportunité, son ami lui a dit : “Tu ferais mieux de venir là où je suis, du côté de Blois. Il y a tout près un petit pays où il n’y a pas d’Espagnols". Et c’est comme ça que François, Magdalena et le petit Barthélemy se sont installés dans leur commerce à Vendôme en 1902.
- Rue du Change à Vendôme 1902
Venant de Majorque, ils étaient bien éduqués, savaient lire et écrire et entretenaient une correspondance avec la famille et leurs amis de l’île. Ils ont aussi appris le français en lisant les journaux et en parlant abondamment avec leurs clients.
Mon grand-père avait trouvé deux maisons mais il a préféré celle où nous sommes parce qu’il y avait une cave derrière. Il vendait du vin venant surtout du midi de la France. Mais il vendait aussi du Malaga et du rhum. Tout se vendait au détail : on avait une série de mesures en étain et chacun prenait la quantité de vin qu’il voulait avec leur bouteille. Quand ils étaient bien enrhumés, ils prenaient deux décilitres de rhum.
Le magasin fermait tard. Mon grand-père attendait chaque jour le passage des voitures à chevaux des hôtels qui allaient chercher les clients à la gare. Quand elles revenaient, il disait “les voitures sont passées, on peut fermer”, il était 21 heures. Vendôme était la ville de garnison du Vingtième Chasseurs. Nous avions une grosse clientèle d’officiers, des gens qui avaient beaucoup voyagé, connaissaient beaucoup de choses et faisaient marcher les commerces.
- Quartier du Vingtième Chasseurs
Nous ne vendions pas de légumes. Des commerçants ambulants, les maraîchers du pays, les proposaient dans les rues en se déplaçant avec des petites voitures à bras, les “baladeuses” des marchands de Quatre Saisons.
C’est mon grand-père qui a vendu les premières oranges et des bananes. Nous les recevions vertes. Il avait installé une barre au-dessus de la cuisinière pour qu’elles finissent de mûrir. Les gens se demandaient ce que c’était. Ils pensaient que c’était des cornichons empilés. Nous vendions aussi des citrons, des figues. Les agrumes arrivaient par wagons, souvent de Bordeaux où un Bernat et un Mayol faisaient commerce de gros. Mes oncles allaient plusieurs fois par semaine décharger les marchandises à la gare.
Mon grand-père est décédé en 1920. Son épouse et ses fils se chargeaient du transport des marchandises. Les filles travaillaient dans le magasin. Les fils partirent progressivement pour s’établir à leur compte. Le commerce familial passa donc aux mains de Madeleine et Anne Bernat avec son mari Barthélémy.
En 1920, ils ont acheté une camionnette et fait les marchés pendant au moins quinze ans. D’abord une Vinot Deguingand et ensuite deux Berliet. Quand il y avait un match de football, c’est Barthélémy qui emmenait tous les copains dans la camionnette.
Mon grand-père François et sa femme Magdalena ont donc eu sept enfants. Mes oncles se sont tous mariés avec des Françaises et sont partis s’installer ailleurs, à Tours, à Montoire... Chacun des trois frères a monté sa propre affaire. Ma mère Anne est restée dans le commerce de Vendôme avec son mari et sa plus jeune sœur Madeleine.
- Barthélémy Anne François Marie Madeleine Catherine Madeleine (mère) Vincent 1925
Mon père est né à Soller en 1895. Il est venu en France, à Paris, à l’âge de 17 ans, pendant la guerre de 14/18.
Il a commencé par travailler dans la restauration et a beaucoup voyagé. D’abord maître d’hôtel, il connaissait bien les vins et est devenu sommelier. Il ne disait pas toujours où il allait. J’ai appris ses voyages avec les cartes postales que m’a données un oncle. Il a travaillé à Nice, à Monte Carlo et beaucoup à Paris. Après il est parti pendant trois ans en Algérie faire les campagnes de dattes.
En 1935 il est revenu en France et il a rencontré ma mère. Il voulait monter un commerce à Paris mais ma mère ne voulant pas quitter Vendôme. Il a donc repris le commerce de mon grand-père. Ils ont eu deux enfants : ma sœur Francisca, né en 1939 et moi André né en 1946. Mon père a fait aussi les marchés mais a abandonné car les fruits se périmaient.
Le commerce a été très prospère de 1935 à 1939 ; mon père qui avait connu beaucoup de monde était très à l’aise avec une clientèle aisée. La période de la guerre a été très difficile, comme partout en France, avec les tracasseries des Allemands, les dénonciations, les arrestations. La reprise a été progressive avec des difficultés d’approvisionnement. Mon père est malheureusement décédé assez jeune en 1963, j’avais 17 ans. Avec l’aide de ma mère, de ma tante Madeleine et ma grande sœur Francisca nous avons continué le commerce. Ma sœur Francisca s’est mariée en 1984 et elle a donc quitté le commerce. Depuis le décès de ma mère en 1995, puis de ma tante en 2008, j’assume seul la continuité du commerce Bernat.
Le commerce a beaucoup évolué depuis sa fondation : l’épicerie “Aux Produits d’Espagne” est devenue une épicerie fine, plutôt spécialisée dans les produits de haute qualité, rares et originaux, ainsi que dans les vins, alcools, spiritueux de toutes origines, fromage à la coupe, confiseries, produits de préparations culinaires..
- Extrait du catalogue qui comporte 10 pages de spécialités fines
Notre histoire est celle de beaucoup de Majorquins venus s’installer en France, surtout dans les années autour de 1900. On en trouve dans presque toutes les villes de France. Ils ont montée des commerces de fruits et primeurs au détail, des affaires de vente en gros. D’autres ont tenu des restaurants, des cafés.
Tous n’ont pas fait fortune, c’est plutôt ceux qui se sont installés dans le Nord et l’Est qui ont le mieux réussi. En revenant se retirer au pays, les plus riches faisaient construire une maison qui montrait leur richesse, avec les plus belles décorations, fresques et plafonds peints, des beaux meubles dans le style moderniste des années 1900.
- Maison Can Prunera à Soller construite en 1906 par M. Magraner commerçant à Belfort
Ils faisaient aussi construire une belle tombe au cimetière de Soller, souvent avec un mausolée ou un groupe de statues pour y installer tous les défunts de la famille. Mais c’est surtout les émigrés d’Amérique hispanique, Porto Rico, Venezuela qui avaient les plus grandes maisons et les monuments au cimetière. Certains qui décédaient en France avaient demandé que l’on transfère leur corps pour être enterré à Soller. Le corps était alors embaumé et le cercueil plombé pour le voyage.
Quand nous retournions à Majorque nous retrouvions beaucoup de famille et d’amis. Nous parlons le majorquin qui est un peu différent du catalan par la prononciation et certains mots. Notre catalan/majorquin emprunte des mots au français et notre français emprunte parfois des mots au catalan. Cette langue catalane nous vient naturellement. Nous la parlons en famille, au téléphone quand nous parlons avec des Majorquins. Nous parlons aussi l’espagnol, le castillan. La tradition voulait que les enfants retournent en pension à Majorque pour apprendre le castillan. Les filles passaient un an dans une pension religieuse où elles apprenaient la langue, la couture, la peinture.
Mon père est décédé en 1963, lorsque j’avais dix-sept ans, je suis resté à Vendôme et j’ai appris l’espagnol, comme ça, en lisant, avec mes parents et des réfugiés républicains espagnols. Beaucoup étaient très gentils et c’était souvent ma mère qui leur écrivait leurs lettres. Nous sommes catholiques pratiquants. Beaucoup d’Espagnols d’ici ne savent même pas où est l’église, mais nous n’avons pas changé de conviction.
Il y avait aussi une association appelée “Les Cadets de Majorque” fondée par des Majorquins établis en France en 1953. Elle publiait un bulletin trimestriel avec des articles très intéressants sur Majorque, la France et d’autres pays où résidaient des émigrés de notre île. Notre famille était abonnée. Il y avait aussi une rubrique où on trouvait des nouvelles de toutes les familles, mariages, décès, naissances, voyages. Cela permettait de garder le contact avec la communauté des émigrés et de suivre la vie des familles. Le bulletin a malheureusement cessé de paraître en 1998.
Nous sommes plusieurs fois retournés à Majorque, à Soller pour revoir la famille et les amis. Du côté de mon père, ses parents, Andres Bernat et Francisca Mayol ont eu cinq enfants : Barthélémy mon père, Catalina, Damian, Andres, et Aina. Tous sont restés à Soller, sauf mon père. Catalina s’est mariée avec Pedro Antonio Bernat. Ils ont eu cinq enfants, Bernard, Pere, Andreu, une fille Margarita, et Miquel. Margarita s’est mariée en 1965 avec Antonio Deya. Ils ont eu deux enfants Tolo et Christine.
Je suis donc allé voir plusieurs fois mes cousins. Pere est passé en 2007 à Vendôme au cours d’une visite à Paris. Pere, Andreu et Miquel ont repris un atelier de ferronnerie qui est devenu la grande quincaillerie Bernat, bien connue. Nous sommes aussi parents avec la famille Arbona qui a une société de transport et de matériaux à Soller. Ma grand-mère, Magdalena Arbona avait un frère, Juan Arbona dont le fils a eu des jumeaux qui sont les patrons actuels de l’entreprise.
Ma sœur Francisca vit à Louhans en Saône et Loire avec son mari agriculteur. Mes oncles, qui sont tous décédés, étaient mariés à des Françaises. Installés définitivement en France, certains ont tenu des commerces. Mais aucun de leurs descendants n’a repris ce type d’activité. Parmi la nombreuse génération des petits enfants, certains reviennent en séjour de vacances dans la maison familiale de Soller, “carrer Isabel II”. J’y suis retourné en 2007 et je pense y revenir prochainement. L’histoire du magasin s’arrêtera sans doute quand je prendrai ma retraite, car je n’ai pas de successeur.
- La maison de Soller, carrer Isabel II
- Francisca Cadot et Andres Bernat dans la boutique de Vendôme