Après la guerre de Sept ans, par sa défaite, la France céda aux Anglais nombre de ses colonies. De Surville fut chargé en 1764 de conduire à Pondichéry le nouveau gouverneur, Law de Lauriston, et le directeur du comptoir de Chandernagor, Jean-Baptiste Chevalier. Les trois hommes conçurent alors le projet d’une opération commerciale ayant pour but de vendre des cotonnades indiennes aux populations du Pérou. La législation espagnole étant très sévère en matière de commerce dans cette partie du monde, il fallut camoufler l’opération sous le prétexte d’une exploration. De Surville eut aussi pour mission de repérer dans le Pacifique des escales pouvant être utilisées commercialement par les Français ou dans le cadre d’une guerre maritime. De Surville reçut de la part du Ministre de la Marine l’autorisation d’armer un navire pour cette opération privée et c’est ainsi que Le Saint-Jean-Baptiste (500 tonneaux et 36 canons) fut construit à Nantes sous le financement de Chevalier. L’équipage et l’état-major furent tenus dans l’ignorance des objectifs réels du voyage.
De Surville partit de Lorient à destination de Chandernagor en juin 1767 comme capitaine du Saint-Jean-Baptiste. Il navigua dans le Pacifique en même temps que le capitaine Cook. Les deux hommes ne se croisèrent toutefois jamais au cours de leur périple. De Surville fit escale à Pondichéry, dans l’archipel des Salomon, puis en Nouvelle-Zélande le 17 décembre 1769 et fit route sur le Pérou. Lors de l’escale à Chilca au Pérou, il voulut débarquer et il périt noyé en essayant de franchir la barre sur une embarcation le 8 avril 1770. C’est son second Guillaume Labé qui prit le commandement et qui ramena le navire à Lorient le 7 avril 1773.
Bibliographie :
- Abbé Rochon, Nouveau voyage à la mer du Sud, Paris chez Barrois, 1783 (Consultable sur Gallica).
- Morgat, Alain, Le dramatique tour du monde du chevalier de Surville – 1769 – 1773, Service historique de la Marine, Edition Gerfaut, Paris, 2004. Ouvrage s’appuyant en particulier sur un journal rédigé par Pottier de L’Horme, un des lieutenants de de Surville. Ce manuscrit est détenu au Service historique de la Défense – département Marine à Vincennes.
Je donne ci-après pour ceux qui s’intéresseraient à Jean François de Surville les dates des principaux événements de sa vie avec les références des sources archivistiques permettant de retrouver les documents.