Résumé : C’était le 23 octobre 1917, un début de soirée d’automne, Ferdinand n’avait pas encore 20 ans, il venait d’obtenir son baccalauréat. Affecté sur le front de l’ouest, il exécutait dans des conditions difficiles les ordres reçus, alors qu’une montée à l’assaut se préparait après le passage de la première vague… Il perçut le sinistre sifflement de l’obus et une puissante déflagration…touché à la tête par un éclat, il gît dans le sang et dans la boue. Ferdinand Angousture était un Nettoyeur de Tranchées, mais ce n’était ni un « zigouilleur » ni un « tueur ». Il était un jeune Poilu engagé dans un conflit, pour participer à la libération de la France. La personnalité de ces soldats n’a jamais été bien définie. Qui étaient-ils ? Quel était leur rôle ? Remettre à l’honneur ces combattants de l’extrême qui, sous les déluges mortels de feu et de plomb, préparaient la victoire attendue, reste la modeste ambition de ce récit.
Un avis : Le sujet du livre de Claude Secondi est Ferdinand Angousture, son grand-oncle par alliance, celui de son épouse Christine Marliet. Ecrit en grande partie avec elle, il s’appuie sur les notes qu’elle avait rédigées alors qu’elle était en secondaire.
Le livre reprend d’ailleurs l’article publié en décembre 2014 sur histoire-genealogie.com d’après ces notes. Il est augmenté d’une bonne documentation sur les "nettoyeurs de tranchées" et d’une présentation très pédagogique de ces tranchées avec des croquis.
Il y a aussi des considérations sur la guerre et des citations de journaux de Poilus, apparemment sans rapport avec Ferdinand Angousture. Cela donne au livre un contenu un peu "patchwork". Dommage également que certains des documents reproduits dans l’ouvrage soient peu lisibles.
Comme nous le confie l’auteur, ce n’est pas un ouvrage historique.
Il a bien connu sa grand-mère, Madame Marliet, qui était la sœur de Ferdinand Angousture, évoquant souvent avec elle ce frère qui, pourtant diminué par une vue médiocre, s’est engagé à 19 ans dans le conflit au lieu de suivre sa voie qui de la faculté l’aurait conduit à la pharmacie de son père.
Avec son épouse, Claude Secondi a tenté de transcrire l’état d’esprit de ce jeune homme et de lui rendre un hommage modeste.
Il ne s’attarde donc pas sur l’environnement de la période même s’il rappelle les étapes de la Grande Guerre. Son objectif est le comportement des ces "nettoyeurs de tranchées", leur rôle et leurs missions très mal définis, et peu connus. La thèse de Dimitri Chavroche lui permet de faire le distinguo entre raids, coups de main, et nettoyeurs de tranchées.
Suite à l’intervention de certains "zigouilleurs", on a jeté l’anathème sur ces malheureux soldats. Le père de Ferdinand se serait suicidé en apprenant certaines choses. C’est pour cela que, dans sa dédicace, Claude Secondi écrit : « En hommage à ces poilus de l’extrême et à ces soldats de l’ombre qui par leur sacrifice nous ont permis de fouler libres et fiers un sol trop souvent bafoué. »
La citation de Ferdinand Angousture dit qu’il était "chargé de réorganiser les positions reprises à l’ennemi". Ne serait-ce pas là la véritable définition des nettoyeurs de tranchées ? (Michel Guironnet 7 janvier 2017).