- Souvenir du pèlerinage de Notre-Dame de la Salette 22-24 juillet 1911
Les pèlerins de Saint-Clair-sur-Rhône devant la Vierge de l’Assomption
Au cours de mes recherches historiques pour rédiger mon premier livre " Saint Clair du Rhône, son histoire " je rencontre Monsieur Louis GRUBIS, alors âgé de 71 ans, d’une très ancienne famille de Saint Clair à son domicile " du pigeonnier " dans le vieux village de Saint Clair du Rhône.
Monsieur GRUBIS m’apprend plein de choses sur ses ancêtres et me prête des documents d’archives sur sa famille. Il me confie aussi quelques cartes postales anciennes dont celle des " pèlerins de Saint Clair à La Salette en 1911 "
Quelques semaines plus tard, à ma demande, il identifie avec l’aide de Madame SIBUT présente au pèlerinage, les personnes photographiées soixante huit ans plus tôt au pied de la Vierge,
C’est à la mémoire de Monsieur Louis GRUBIS, décédé en 1999, et à celle de tous ces paroissiens de 1911, que nous dédions cette page .
- Aux pieds de Notre Dame
De haut en bas et de gauche à droite :
1/ Mme CARRAS Léonie
2/ Mlle MONOT Félicie (femme MOUTON)
3/ Mlle NOTAIRE Yvonne ou Gabrielle
4/ Mlle OLAGNIER Hélène (femme LEVET Joseph)
5/ Mlle CELLIER Germaine, nièce des Brunet
6/ Mlle BIARD Marguerite, (femme SIBUT)
7/ M DUCHENE Louis (* devant la statue)
8/ M LEVET Joseph
9/ M CLEMENT Ludovic
10/ Mlle PIATON ? (ancienne bonne du curé PICOT) (* debout à gauche, un peu à l’écart)
11/ Mlle REVON Marie (femme DREVON)
12/ Une fille MAGDINIER ?
13/ Mlle MONOT Thérèse (femme GARDEZ)
14/ Mlle LAURENCIN, institutrice
15/ Mlle PEILLON Marie
16/ M BRACOUD François (* alors jeune adolescent de presque quinze ans !)
17/ Mme MONOT Joséphine (fille REVON Antoine) ou Mme LEVET (de Mordant)
18/ Mme SAUZAY (mère de Georges de Glay) ou une institutrice, Mlle IMBAUD
19/ Une fille MAGDINIER ?
20/ SAUZAY (femme MARTHOUD)
21/ M PIATON Louis (de la route) (* assis par terre, c’est de son âge !)
22/ Mlle CHAMPIN Francine (*son vrai prénom est en fait Françoise, mais il est d’usage de l’appeler Francine. Elle épousera Victor FALCOZ. Ce seront les voisins des BRACOUD au Gabion)
23/ SAUZAY (femme CHAR)
24/ ANDRAS Maria
25/ Mme BRACOUD François, née DERVIEUX (* la mère, 36 ans alors, de François BRACOUD N°16)
26/ GENILLON Marie ou MEZA Lucie
27/ Mlle LERIEU (femme PIATON Louis, de la route)
28/ M l’abbé PICOT (* reconnaissable à sa grande cape noire, le curé PICOT est à Saint Clair depuis 1910. Successeur du curé Benoît CHADUC en poste depuis 1899, il restera jusqu’en 1921)
29/ Mlle PIATON Mélanie (tante de PIATON Aimé)
En pèlerinage à La Salette en 1900
En août 1900, on apprend par le " Bulletin paroissial des Roches de Condrieu " (Isère) que le 10 aura lieu le " départ du pèlerinage de Vienne et des environs à Notre Dame de La Salette. Les pèlerins des Roches seront à la voiture à deux heures précises (du matin !). On arrivera à la Sainte Montagne vers les six heures du soir".
Le 12 août, les fidèles célébrant les vêpres aux Roches seront "en union de prières spéciale avec celles de nos frères et amis qui sont en ce jour aux pieds de Notre Dame de La Salette".
Le 13 août, pour le retour : " départ des pèlerins de N.D de La Salette vers les six heures du matin. Arrivée aux Roches vers les huit heures du soir ".
En septembre et octobre 1900, le bulletin paroissial nous raconte le pèlerinage des paroissiens :
Comment exprimer les saintes et douces émotions de notre splendide pèlerinage à Notre Dame de la Salette : près de cinquante pèlerins, dont une dizaine d’hommes, quittant pour quatre jours leurs familles et leur paroisse, afin d’aller se sanctifier sur les lieux bénis où pleura Notre Mère. Partis le 10 août, à deux heures et demie du matin, nous arrivions, après avoir traversé le Rhône et l’Isère, au sommet des Alpes, vers les huit heures du soir. Mais que d’incidents le long du voyage, que d’aspects pittoresques, que de vues grandioses, que d’horizons nouveaux et intéressants se déroulent tour à tour à nos regards ! ...Oh oui, les Alpes sont belles, surtout cette partie qui servit le 19 septembre 1846 de pied à terre à la Reine du Ciel...
Nous voici en face de la basilique de Notre Dame de la Salette, avant de fouler cette terre bénie, nous déployons le drapeau national orné de l’image du Sacré Cœur et lançons avec toute l’ardeur de notre âme un hymne à notre Mère...et bientôt nous sommes agenouillés à l’endroit même de l’apparition...De là, nous nous dirigeons vers la basilique et déposons contre la Croix de Jérusalem le drapeau des Roches de Condrieu. Il attendra là, collé pour ainsi dire contre la Croix du Rédempteur, la bénédiction qui en fera un objet sacré et vénérable.
La première journée va s’achever au milieu des émotions les plus saintes. Demain, après un sommeil réparateur, nous nous donnons tout entier aux saints exercices de notre pieux pèlerinage. Sur la Saint Montagne, le pèlerin est d’ordinaire alerte et joyeux : telle fut notre impression au réveil du samedi (11 août 1900).
La basilique est ouverte, les pèlerins arrivent ardents et pressés d’offrir leurs vœux et leurs hommages à ce Dieu trois fois saint...et dont la Sainte Mère...est venue ici même nous rappeler nos devoirs les plus sacrés.
Avec les messes, les chants commencent, l’orgue...inspire la prière...Déjà de nombreux pèlerins viennent s’agenouiller à la Table Sainte...Mais voici la grand’ messe et le sermon : nos dignes présidents en font tous les frais. Pourquoi Marie a-t-elle pleuré se demande l’orateur ?...Il répond à cette douloureuse question en faisant passer sous nos yeux le plus lugubre, le plus angoissant des spectacles que puisse subir un catholique et un Français...Sommes nous de vrais chrétiens ?...Notre foi se montre t-elle dans tous les actes de notre vie ?....Ah, Elle a pleuré la Vierge Marie, à cause de votre criminelle indifférence, de vos continuelles lâchetés...Que nous disent nos églises désertes, nos dimanches profanés, tous les commandements de Dieu et de l’Eglise violés ?.
Il me semble entendre les sanglots de la Reine du Ciel, à la vue des maux qui désolent actuellement ma chère et bien aimée Patrie : " Arrachez le Christ des écoles disent les méchants et brisez le !...Plus de Dieu, plus de Patrie !! et un cri sauvage a répondu : plus de Maître...Voilà pourquoi Marie a pleuré à La Salette...
Tel est, bien pâle, le résumé de cette éloquente instruction. Le reste de la journée se passe partie à la Basilique, partie autour du lieu de l’Apparition ; tantôt à réciter les bras en croix le chapelet, ou à faire le Chemin de la Croix ; tantôt à écouter le récit très simple...du fait historique de l’Apparition.
Cette deuxième journée se termina par un salut très solennel, précédé d’une féerique procession aux flambeaux .
Et maintenant, que dire de la journée du dimanche ? Pourquoi tous les dimanches dans nos paroisses ne ressemblent ils pas à celui-ci ?...En ce Jour du Seigneur, pas un seul pèlerin qui ne soit assis au banquet de la Divine Table...Et entre temps, petites excursions et même grandes ascensions au Gargas et ailleurs. Rien n’a manqué à cette belle journée, pas même pour les pèlerins des Roches, leur petite goutte de café traditionnel, plus leur photographie...
Après la procession du Saint Sacrement, le chant plein d’entrain des vêpres, vint le dernier soir. Procession aux flambeaux irisée de flammes de Bengale, cantique et prières, bannières et drapeaux...Tout élevait l’âme.
...Maintenant le pèlerinage est fini...Nous nous acheminons vers Corps, et de là à La Mure où les points de vue les plus pittoresques nous sont offerts à profusion jusqu’à Saint Georges de Commiers.
A Grenoble, notre aimable et dévoué Directeur nous offre à tous une agréable surprise : des voitures pour visiter la ville...Enfin, après bien des émotions, nous arrivons aux Roches vers une heure du matin, un peu fatigués mais très heureux et véritablement enchantés...