Solignac (Haute-Loire) le 10 avril 1629 :
le Mardy Sainct à trois heures de l’apres midy ou environ le ciel estoict grandement clair, on à veu trois soleils donnant une grande clareté au ciel que c’estoict une merveilhe, le soleil estoict au milieu de deux autres soleils estant l’ung loing de l’autre de vingt toises ou environ tous trois pareils excepté que les deux soleils qui se mirent emsamble avec l’autre soleil estoict au bord d’une nue laquelle estoict grandement large de sorte que cella signifie bien quelque chose et en foy de ce me suis soubsigné.
- Note du sieur Estienne Roche, curé de Solignac. Mention insolite trouvée sur le site de Guy Jachet, extraite du registre paroissial de Solignac, conservé aux AD de la Haute-Loire, E dépôt 241.
Saint-Etienne-sur-Chalaronne (Ain) le 10 janvier 1766 :
De la superstition
Le peuple dans les villes comme dans les campagnes a toujours regardé comme des présages, les apparitions de pleusieurs soleils et de pleusieurs lune. Rien n’est si puissant que la superstition pour tenir en bride la multitude, ou pour en effrayer les esprits, et quand une fois une terreur panique s’en est emparé, on a de la peine de les en retirer.
Le vendredi 10 janvier [1765], jour le plus froid de l’hyvert de l’année 1766, soleil levant, il y eut trois parhélies, c’est à dire que l’on vit trois soleils. Nos paisans regardèrent cela comme un très mauvais présage qui signifioit une grande mortalité parmi les hommes. Comme je m’apperçus que leur peur alloit toujours en augmentant, au prosne du dimanche suivant 12 janvier, je leur en donnai une explication phisique qui les rassura. Pleusieurs m’en firent des remerciments.
Nous en eumes deux de lune il y a un mois [1]. Les auteurs romains en parlent [2] : « Quid enim impedit quo minus tot sint quot nubes fuerint aptae ad exhibendam effigiem solis » Sén[èque] lib[er] 1 Nat[urales] Que[s]t[iones] c[apitulum] 13.
« Lunae quoque trinae ut Cn. Domitio C. Fannio coss. apparuere... » Plin[e] Lib[er] 2 c[apitulum] 32.
- Note du sieur Gay, curé de Saint-Etienne-sur-Chalaronne, registre paroissial de Saint-Etienne-sur-Chalaronne, AD de l’Ain, B.M.S. 1767 - 1768, vue 15/62.
Qu’est-ce qu’un parhélie ?
Selon le Nouveau Larousse illustré, un parhélie (ou parélie) est un phénomène lumineux qui, comme celui du halo, est produit par la réflexion de la lumière sur les cristaux de glace qui se trouvent dans l’atmosphère.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce sujet, Wikipédia consacre une page illustrée à la description de cet étrange phénomène.