Dans la cote B231, des Archives départementales de la Loire, se trouve une affaire traitée par la sénéchaussée de Saint-Etienne, en 1668. Elle s’est déroulée à Saint-Genest-Lerpt. On y retrouve un Jean (ou Pierre) Magan, maître forgeur.
A la sortie des vêpres, un dimanche, un différend avait opposé deux paroissiens.
Pierre Meynis, le curé, pour séparer les deux individus, donna un violent coup de poing à la gorge d’un dénommé Jacques Delorme qui fut reconduit chez lui, inconscient. La femme de Delorme alla porter plainte contre le curé Meynis. Celui-ci, l’apprenant, accompagné du notaire Louis Jacod (Jacob ?) et de son assistant, Jean-Baptiste Garet, ainsi que d’un dénommé Jean Magan, forgeur de St-Genest armé d’un fusil, de son valet et de deux autres habitants du village, monta une expédition nocturne au domicile de Delorme pour le forcer à signer un désistement de sa plainte.
Voici quelques extraits des documents que j’ai transcrits :
"[...]que la nuict du jeudi au vendredi dernier ledit Meynis, curé de St Geneys Lair, avec Jean Magan et autres deux hommes à luy incognus, estoient venus dans sa maison. Chacun d’eux luy avoit dit qu’il falloit passer un désistement de la plainte qu’il avoit faict contre ledit Meynis, autrement que ledict Meynis s’en iroit porter devant son prélat à Lyon, qu’il faudroit que tous les témoins y allassent".
Ou encore :"Je requiers les nommés Benoist Bourgand, Meynis, curé de St Geneys Lair, Anthoine son valet, Pierre Magan, Jacod notaire et un autre vestu de noir et jeune homme, estre prins et saisis au corps et, ou appréhendés ne pourroient estre, assignés à trois briefs et derniers jours, leurs biens saisis et annotés et régis par commissaire, jusqu’à ce qu’ils ayent obey ; huy, 27 novembre 1668".
Des témoins assuraient que Meynis avait pris, de force, la main de Delorme pour lui faire signer l’acte de désistement rédigé par Jacod.
Il n’y a pas d’interrogatoire de Magan parmi les pièces citées. Mais il semble être présent puisqu’il est dit, au bas de l’une d’elles, qu’il ne sait pas signer.
Si c’est le même que celui qui se maria en 1671, il s’en tira bien, de même que Meynis qui était encore curé de cette paroisse en 1675.
Il partit quelques années plus tard pour une autre paroisse forézienne : Saint-Jean-Soleymieux, emportant avec lui, par mégarde ou volontairement, des registres paroissiaux de Saint-Genest-Lerpt qui furent retrouvés dans l’inventaire de ses biens, après son décès.
Vous pourrez retrouver cette histoire dans une petite communication que j’ai faite à la Diana (Société historique et archéologique du Forez) à Montbrison :"Les méfaits de Pierre Meynis", et qui figure au Bulletin de la Diana, tome LXXIV, 4e trimestre 2017. Elle est trop longue pour que je puisse la joindre à ce message, de même que les transcriptions effectuées.
Bon courage pour vos recherches.