La chaîne des condamnés aux fers
Dans le registre des décès des Roches de Condrieu, petite commune au bord du Rhône, j’ai relevé cet acte :
- Etat civil des Roches de Condrieu
« Ce jourd’hui dix huit germinal l’an 4e de la République française (7 avril 1796) sont comparus par devant moi, Jean Chêne, adjoint de l’administration municipale des Roches, département de l’Isère ; les citoyens Jacques Deschamps, officier de santé nommé par le Ministre de l’Intérieur pour accompagner ; en qualité d’officier de santé ; la chaîne des condamnés aux fers partant de Paris le 1er germinal (21 mars) pour se rendre au port de Toulon ; et Pierre Conti domicilié de la commune des Roches ; lesquels m’ont déclaré que le nommé Jean d’Amourette, natif d’Esclavelle ; demeurant en la commune de Belcombre, âgé de cinquante six ans, est mort à son passage par Les Roches à bord du bateau qui le transportait.
D’après cette déclaration, je me suis transporté sur le champ à bord de ce bateau, et je me suis assuré du décès du cy dessus nommé et j’en ai dressé le présent acte que les témoins ont signé, à l’exception de Conti, illitéré. Deschamps, officier de santé Jean Chaine »
Et si d’Amourette n’était qu’un surnom ?
Esclavelles est une commune de Seine-Martime, en Normandie, au nord de Rouen. Jean d’Amourette, « âgé de cinquante six ans » en 1796, y serait né vers 1740.
Je suis parti à sa recherche en dépouillant les registres paroissiaux « en ligne » entre 1738 et 1745… et je pense l’avoir retrouvé ! Jean Amouret est né le 27 août 1739, baptisé le 29, fils de Louis Amouret et Catherine Dujardin.
- BMS d’Esclavelles 4E 00914 vue 212/342 archives départementales de Seine Maritime
Quant à « la commune de Belcombre », c’est certainement Bellencombre, à quelques kilomètres d’Esclavelles.
Une question demeure : qu’a pu faire Jean d’Amourette pour finir ses jours dans ce bateau en partance pour le bagne de Toulon ?
Le parcours du condamné retrouvé par Martine Hautot
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