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Décembre 1870 - janvier 1871 : Paris affamé et bombardé

Le vendredi 11 mai 2007, par Thierry Sabot

17 décembre 1870 : Les oeufs frais n’ont plus de prix. On paye les vieux ceufs deux francs, le beurre 28 francs la livre, un lapin de choux 40 francs, un poulet de 25 à 50 francs selon sa taille ; une carotte, 70 centimes, une feuille de chou 15 centimes, les pomnies de terre 20 francs le boisseau ; pour une pièce exceptionnelle, dindon, oie ou lièvre, on parle dc 100, de 200 francs. Un porc, en contrebande, s’est vendu 2 000 francs dans notre quartier. (extrait du Journal de Juliette Adam).

22 décembre 1870 : J’ai invité nos amis à dîner. Les dîners deviennent des espèces de pique-nique. Jourdan avait fourni le beurre, Peyrat donnait la dernière des boites de biscuits qui existent dans Paris. Planchut apportait une boîte de haricots verts, bonne marque de province. Bergier avait envoyé de la vache, le morceau d’une vache intéressante qui vivait depuis deux mois dans un salon. Cernuschi est venu un peu tard pour jouir d’un succès dont il était certain, il a apporté du fromage ! Aucun de nous n’en avait mangé depuis un mois. Moi, ce jour-là, j’avais fait une trouvaille. J’avais acheté de la bosse de chameau ! Je ne te dis que çà ; c’était délicieux ! Quel dîner ! (extrait du Journal de Juliette Adam).

6 janvier 1871 : Le bombardement de Paris a commencé cette nuit sans que nous en ayons été officiellement avertis par les Prussiens, suivant l’usage de la guerre ! Les barbares ! Plus de 3 000 bombes sont tombées autour du Jardin des Plantes, du Luxembourg. On ne s’était pas garé ne sachant rien ; plusieurs personnes ont été tuées dans leur lit. Les obus sifflaient par dessus les toits, éclataient à droite, à gauche. Les pauvres bombardés ont d’abord perdu la tête, et au lieu de se réfugier dans les caves, beaucoup se sont sauvés, se sont fait tuer dans la rue. Le courage de Paris ne faiblit pas. Nous courons dès le matin chercher les bombardés ; on réquisitionne pour eux les maisons des absents ; c’est un va-et-vient, un déménagement universel des extrémités au centre de Paris. (extrait du Journal de Juliette Adam).

Contexte historique : La défaite de Sedan provoque l’effondrement du Second Empire. Le 4 septembre 1870 à l’Hôtel de Ville de Paris, la république est proclamée. Un « gouvernement de Défense nationale » est formé. Quatre mois de siège par les armées prussiennes, du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871, pendant l’hiver le plus froid du XIX° siècle, éprouvent cruellement la population parisienne. A partir du 5 janvier, l’artillerie lourde ennemie bombarde la capitale tandis que les difficultés de la vie quotidienne s’aggravent et que les privations pèsent surtout sur les classes populaires : alors que le rationnement est organisé trop tardivement, les produits de première nécessité, pain, viande et charbon, manquent de plus en plus. On en vient à manger les chats et les rats.

Sources :

  • Juliette Adam, Journal, Mes Illusions et Nos Souffrances Pendant Le siège De Paris, Paris, Editions Lemerre, 1906.
  • François Roth, La Guerre de 70, Paris, Editions Fayard, 1990.

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2 Messages

  • Une de mes tantes, native du cantal, m’a rapporté que sa grand-mére née a Paris et agée de 9 ans à l’époque, avait eu le privilége de manger du rat et morceau de choix de l’éléphant provenant du jardin des plantes. Quelques mois plus tard, elle est rentrée en auvergne avec ses parents qui étaient montaient à Paris (lui était garçon de cafè et elle était servante). Je pense qu’ils devaient être contents de rentrer au pays.

    Merci pour vos articles, ils m’apprénent quelques choses de nouveau à chaque lecture.

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  • {}J’ai longtemps entendu dire que les Parisiens lors du siége de la capitale notamment en janvier 1871 faisaient la chasse aux rats dans les rues de la ville et dans les poubelles et mangeaient ces bestioles -
    Aujourd’hui avec 1000 tonnes de déchets en "stand-by" dans les rues les rats doivent être bien gras ...

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