www.histoire-genealogie.com

----------

Accueil - Articles - Documents - Chroniques - Dossiers - Album photos - Jeux - Entraide - Lire la Gazette - Éditions Thisa


Accueil » Articles » Entraide généalogique ou historique » Comment étaient vérifiées les déclarations des intervenants ?

Comment étaient vérifiées les déclarations des intervenants ?

Le vendredi 23 mai 2025, par Paulette Bouchon

Comment, dans les années 1885-1900, dans les actes d’état civils ou ailleurs, étaient vérifiées les déclarations des intervenants ? Par exemple, dans l’ acte de naissance de Joséphine Vion née le 11 novembre 1887 à Paris V, la mère déclare avoir 18 ans et habiter 77 rue Picpus. Qui le prouve ? les témoins ? La sage-femme ? Mais sur quelle base ? Comment le savent-ils ? Cette information est-elle toujours fiable ?

Une question : dans les années 1885-1900 comment, dans les actes d’état civils ou ailleurs, étaient vérifiées les déclarations des intervenants ?

Par exemple : dans l’acte de naissance de Joséphine Vion née le 11 novembre 1887 à Paris V, la mère déclare avoir 18 ans et habiter 77 rue Picpus. Qui le prouve ? Les témoins ?

JPEG - 394.7 kio
Acte de naissance de Joséphine Vion.

Florence Demieux femme Génisson, sage-femme, présente l’enfant. Jules Perrault et Louis Génisson sont les témoins. C’est la sage femme qui déclare la naissance. Son mari, Louis, "cocher" est un des témoins. Ils habitent 23 avenue des Gobelins, où l’enfant est déclaré être né. Jules Perrault est "concierge" au 37 rue St Marcel.

JPEG - 346.3 kio
JPEG - 43.3 kio

L’enfant Joséphine Vion a été abandonnée à l’âge de 7 mois à l’Assistance Publique de Paris par la nourrice qui n’avait plus de nouvelles de la mère. C’est la nourrice qui alors déclare le prénom, nom et âge de la mère… mais sur quelles bases ?

L’enfant est envoyé ensuite dans la Nièvre (beaucoup d’enfants parisiens sont en nourrice dans ce département !), sans doute chez les sœurs de la Charité, car Joséphine n’apparait pas dans les recensements sauf en 1906, année où elle se marie à Nevers (j’ai retrouvé sa descendance).

Autre exemple :

JPEG - 361.9 kio

L’enfant est né le 8 novembre 1887 ; fils de Joseph Zelenski "garçon d’hôtel" décédé le 28 mars 1887, et de Joséphine Marie Lacraz "domestique, sa veuve". "Le père absent" c’est la même sage femme que pour Joséphine Vion qui déclare la naissance en mairie...avec les mêmes témoins.

Il est à noter que dans toutes les déclarations que j’ai lues (actes 2563 à 2715 novembre 1887 Paris V), parmi lesquelles pour certaines les pères ne sont pas nommés, le lieu de l’accouchement est le domicile des sages-femmes ! Cela semble logique. Mais comment se passait concrètement l’inscription ? Les sages femmes devaient probablement tenir un "registre des entrées".

JPEG - 350.3 kio
De père inconnu... né au domicile de la sage-femme.
JPEG - 278.6 kio
Le père n’est pas cité... et l’enfant est né chez la sage-femme...

Pour les formalités avant la naissance (l’inscription chez la sage-femme) et après l’accouchement (la déclaration en mairie), la jeune fille devait-elle fournir un justificatif d’identité et de domicile ?

Merci à tous pour vos remarques et conseils...

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

7 Messages

  • Il ne faut pas regarder le passé avec nos lunettes contemporaines. Les déclarations de naissances, décès étaient selon leur nom même, déclaratives. Leur vérité attestée par les témoins, sachant que l’officier d’état civil constatait de visu, sur présentation, la naissance d’un garçon et aussi la réalité d’un décès, sur les lieux. D’où d’inévitables voire volontaires erreurs sur l’identité, ce qui fait partie des charmes de nos recherches généalogiques. Ainsi l’acte de décès d’un de mes collatéraux, décédé âgé, célibataire, lui octroie une mère qui était en fait une tante. Comment reprocher cette erreur au déclarant ou au témoin, employés d’un hospice ? Je précise que c’était au XX ème siècle.
    Le remarquable livre de Pierrick Chuto " les exposés de Ceac’h-Euzen" décrit et analyse la situation des enfants abandonnés, évoque leurs mères.

    Répondre à ce message

  • Bonjour , je pense que lorsqu’ il y avait de l’argent en question,comme pour une succession ,le notaire intervenait en établissant un acte de notoriété :des témoins attestant de l’ identité de la personne ,mais dans le cas de l’accouchement d’ une jeune domestique souvent venue de sa province,on ne s’encombrait pas de formalités ... Lors d’ un décés d’ un ancêtre , j’ai trouvé en 1863 cette acte de notoriété:Monsieur Guillaume Alexis Quilan ,en son vivant cultivateur et ancien boulanger et sa femme sont décédés sans qu’il soit fait d’ inventaire et qu’ils ont cinq enfants ,seuls héritiers

    Répondre à ce message

  • Ces témoins auraient au moins dû fournir un certificat de notoriété ! Mais on peut supposer que la grosse majorité ne cherchait pas à « tricher » pour une raison ou pour une autre.
    Par contre, oui, moi aussi j’aurais vraiment aimé lire beaucoup plus de réponses sur ce sujet !

    Répondre à ce message

  • À priori, les sages-femmes sont elles-mêmes enregistrées quelque part, n’était pas sage-femme n’importe qui. Avec un certain code de déontologie rattaché à leur fonction.

    Les femmes qui accouchaient chez ces sages-femmes donnaient les renseignements qu’elle voulaient bien donner (en parlant des femmes inconnues du quartier et de la sage-femme, bien entendu). Donc, c’était de leur paroles que venait l’information donnée par la sage-femme lorsque l’enregistrement de l’enfant était fait. Je ne crois pas qu’il y avait plus fait pour les identifier, l’âge pouvait être approximatif d’après l’estimation de la sage-femme.

    Donc, pas d’enquête, pas d’autres questions, la déclaration de l’enfant étant dûment faite, le sujet était clos.

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    Dans le registre paroissial de Saint-Ymer (Hymer) dans le Calvados, une assemblée de femmes est transcrite le 10/08/1709.
    Elle avait pour objet l’élection d’une sage-femme. Les qualités demandées sont décrites. Un maître chirurgien était présent.
    St-Hymer (14) - 10/08/1709 assemblée des femmes, citées, pour élire une sage-femme ADp579d/587

    https///archives.calvados.fr/ark//52329/tnqgzwr3s7xf/746996d1-fec0-44c6-a73b-072c27da9dfa
    Il me semble que les sages-femmes prêtaient serment. On lit souvent sage-femme juré.
    Cela n’explique pas comment étaient vérifiées les déclarations des intervenants.
    BàV André 25/05/2025

    Répondre à ce message

  • Bonjour , je pense que c’était simplement du déclaratif.
    puisqu’il n’ y avait pas de carte d’ identité et pas de livret de famille en la possession de celle qui allait
    accoucher si elle était célibataire. Elle pouvait éventuellement fournir un certificat de travail ou dire au moins le nom de ses employeurs si elle était domestique .D’après un article que je viens de découvrir, il faut distinguer les sages-femmes privées qui n’étaient pas tenues de tenir un registre et les sages-femmes agréées liées aux hôpitaux ,qui disposaient de quelques lits.Dans ce cas, les femmes y étaient prises en charge gratuitement comme à l’ hôpital .Elles devaient sans doute fournir un certificat d’ indigence. https://www.researchgate.net/publication/299744124_Les_accouchements_hors_domicile_a_Paris_au_XIX_e_siecle

    Répondre à ce message

  • Que voilà des questions très intéressantes et j’espère que les échanges vont être fructueux.

    Répondre à ce message

https://www.histoire-genealogie.com - Haut de page




https://www.histoire-genealogie.com

- Tous droits réservés © 2000-2025 histoire-genealogie -
Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Mentions légales | Conditions Générales d'utilisation | Logo | Espace privé | édité avec SPIP