En 1798, sous le Directoire, la loi Jourdan institue la conscription militaire obligatoire pour les hommes de 20 à 25 ans. Le service militaire est alors de 5 ans, mais bien des stratagèmes permettent d’échapper pour un temps ou définitivement à la conscription... Voici quelques exemples :
- Se marier : mariage précipité, mariage légal, mariage « blanc » ou faux mariage sont les principaux artifices utilisés par les jeunes gens n’ayant pas encore atteint l’âge de la conscription.
- Avoir un enfant : recours possible lorsqu’après 1809 le mariage ne protège plus de la conscription... (Cf. les conséquences sur la natalité).
- Tirer un bon numéro ou échanger son numéro : sachant que les numéros les plus bas sont synonymes de conscription.
- Se faire remplacer : c’est-à-dire trouver un remplaçant qui moyennant finances accepte de prendre la place du conscrit... mais les prix vont vite décupler.
- Changer d’identité : par exemple en entretenant volontairement une confusion d’identité, notamment de prénom, avec un frère ou une autre personne... d’autant que les nombreuses erreurs des registres paroissiaux ou d’état civil de la période facilitent les choses.
- Changer de résidence : certaines familles profitent d’un changement de village pour dissimuler l’existence de certains fils... mais ceux-ci restent à la merci d’un contrôle des autorités.
- Etre de petite taille : mais encore faut-il réellement être en dessous de la taille requise !
- Etre inapte médicalement : les hernies, scolioses graves, les écrouelles, les ulcères, la teigne sont fréquents dans les campagnes.
- Simuler une maladie ou une infirmité : par exemple, la folie, les rhumatismes, le bégaiement, la surdité et l’épilepsie...
- Se mutiler : par exemple en surinfectant des plaies volontaires, en se coupant un ou plusieurs doigts à la hache pour ne pouvoir tirer sur la gâchette du fusil, ou se faire arracher des dents pour ne pouvoir déchirer les cartouches de poudre...
- Exercer un métier jugé nécessaire à l’effort de guerre : par exemple, les boulangers, les charretiers et les convoyeurs, qui travaillent avec l’armée. Egalement le personnel des ateliers d’armement, ou encore les fonctionnaires (les « plumitifs ») ou les paysans au moment de la famine de l’an II...
- Se faire embaucher : par un artisan ou un cultivateur qui se charge de protéger son nouveau travailleur clandestin... mais attention aux dénonciations.
- Fuir avant l’incorporation : c’est-à-dire quitter le domicile familial d’abord et se cacher dans la campagne proche, puis fuir le « pays » d’origine, par exemple pour émigrer dans les départements ou pays étrangers en quête de main-d’œuvre saisonnière, et se faire ainsi oublier des autorités locales.
- Déserter : mais les fuyards risquent la peine de mort...
Sources :
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