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Aventure indochinoise

Le jeudi 1er juin 2006, par Henri Darré †

L’Indochine manquant de renforts et, après avoir servi le Théâtre aux Armées et le Cinéma aux Armées (1947/1948), je suis affecté en unité combattante dans le delta du Mékong....

Ce 2e Bataillon de Marche d’Extrême Orient (BMEO), je l’ai connu au tout début de l’année 1949. J’y suis arrivé le 3 janvier 1949, alors que j’étais parti de Saigon le 26 décembre 1948 en empruntant les convois occasionnels via Cholon, Mytho, Vinhlong et Cantho.

Arrivé à Cantho le 28 décembre 1948, je restai bloqué à la Base de la Marine jusqu’au 30 décembre, date à laquelle une vedette blindée devait me transporter à Soctrang, terme de mon voyage, via les 70 kms d’arroyos.

Départ à la nuit tombante, moteur à l’extrême ralenti, les six matelots de l’équipage, dont le « crabe » (quartier-maître), m’invitent à prendre un pistolet-mitrailleur, au cas où...

Une femme annamite (ethnie Kinh) et son enfant en bas âge sont également embarqués pour rejoindre leur famille quelque part du côté de Soctrang.

L’arroyo n’est pas très large, à certains endroits, les étranglements font que la rive est à moins d’un mètre des bords de la vedette. On ne parle pas, les ordres du Crabe se font par gestes, tout le monde a les yeux et les oreilles ouverts. Les crapauds buffles coassent, les lucioles dansent dans les feuillages et les innombrables moustiques nous agressent sans répit. Nous avons installé la femme annamite et son bébé sur mon paquetage et sous une moustiquaire, elle donne le sein au petit pratiquement en permanence, pour éviter qu’il crie.

Le 1er Janvier, au lever du jour, nous stoppons l’embarcation sous la futaie la plus fournie et là, nous pouvons essayer de dormir, deux par deux, pour récupérer de la tension de la nuit. Le Crabe distribue les rations alimentaires, y compris à l’Indochinoise. Nous nous souhaitons la bonne année... Deux matelots sont respectivement installés à l’avant et à l’arrière, rivés à leur mitrailleuse. Les moustiques se sont un peu calmés, nous pouvons somnoler grâce à nos gants et aux moustiquaires de tête. La température de la nuit (27°) est remontée à 36/38° : la sueur nous coule dans le dos.

A 21h00, le Crabe décide de mettre en route, il nous reste environ 45 à 50 kms pour arriver à Soctrang. Chacun a repris son poste. L’équipage est anxieux car, à un moment, nous avons dû augmenter le régime du moteur, la vedette a environ 40 à 50cm de quille dans la vase. Les arroyos étant des affluents du Mékong qui est lui-même sous l’influence des marées, le niveau de l’eau varie sensiblement...

Après quelques heures, nous pouvons naviguer de nouveau correctement en espérant ne pas avoir attiré l’attention des Viets, ou simplement de partisans du Vietminh.

Nous sommes le 2 janvier et nous stoppons à 5h00 du matin, l’heure où les paysans (éventuels indicateurs) se rendent dans la rizière. Nous devons de nouveau nous camoufler sous la verdure qui retombe parfois jusqu’au milieu de l’arroyo. Nous allons passer encore cette journée en éveil, en espérant que tout ira bien. Nous évitons de marcher dans la vedette mais, nous devons aussi faire face aux engourdissements. Nous passons encore cette journée en silence mais sans problèmes.

Il nous reste une trentaine de kms à parcourir et dès 21h00, le Crabe donne l’ordre du départ. Je commence à être habitué à cette nouvelle vie de marin, l’équipage lui, est rôdé mais, reste très attentif car certains de leurs camarades n’ont pas eu la chance de survivre à ce genre de mission. Je me demande ce que je vais trouver à Soctrang, cette partie de la Cochinchine est pleine de Viets, bien dans leur élément, c’est bien connu...

La femme Indochinoise reste calme avec son bébé, les marins lui donnent les barres de chocolat contenues dans les rations, elle semble apprécier.

Le jour du 3 Janvier commence à poindre et l’arroyo s’est considérablement élargi. Apparemment nous arrivons dans un bras du Mékong situé sûrement pas très loin de Soctrang. Nous commençons d’ailleurs à voir quelques embarcations légères, qui nous incitent à ouvrir l’œil... le moteur de la vedette tourne maintenant à plein régime... le Crabe nous annonce que nous arrivons, nous allons débarquer dans quelques minutes.

En effet, nous pouvons voir, sur le bord, une auto-mitrailleuse, c’est l’A.M. de la cavalerie, détachée au 2° B.M.E.O. avec son chauffeur « Guitare » (un surnom, je n’ai jamais su son vrai nom), debout, à côté, c’est le sergent Berger qui vient me réceptionner.

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Insigne du 2° BMEO

Exactement 50 ans plus tard, en 1998, j’ai eu envie de refaire ce trajet sur l’arroyo, depuis Cantho Base/Marine, dont le bâtiment est conservé en parfait état, abritant maintenant un restaurant.
J’ai donc refait ce voyage jusqu’à Soctrang sur une barque Vietnamienne, sans arme cette fois, accompagné de mes amis et... d’une bonne bière fraîche.

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L’Arroyo Cantho/Soctrang

L’arroyo n’a absolument pas changé, il est resté exactement le même.
J’ai ensuite été présenté à trois Vietnamiens qui sont devenus depuis, mes amis.

Antoine Le Tri Nhon, Cambodgien, habitant Saïgon, qui m’a guidé dans ce nouveau delta du Mékong, dont les villes ont été multipliées au moins par dix, autant en ce qui concerne l’importance des villes que celle des populations.

Cao Dang Ban, un vieil imprimeur Indochinois de plus de 80 ans, habitant Long Xuyen. Ban a imprimé pour les Français, les Viets, les Américains et finalement, son imprimerie très artisanale et familiale fonctionne toujours à ce jour, pour le Vietnam libéré.

Nguyen Nhu Lan, ancien prof de Français à Hanoï, habite aussi à Long Xuyen. Lan est un notable de la ville, capitale de la région An Giang, « le sud lointain » qui est à la mythologie du Vietnam, ce que le « far west » est à la mythologie des Etats-Unis.

Ces trois nouveaux amis, ont tenu, en particulier, à ce que je visite le mausolée du Président Ton Duc Thang, qui se trouve sur une île sur le Mékong (l’île du Tigre) à quelques 20 kms de Long Xuyen.

Le Président Ton Duc Thang a succédé à Ho Chi Minh. Il est natif de cette île du Tigre (CU LAO ONG HO), il était même le chef des armées Vietminh dans la région de Soctrang, en 1948/1949, au moment précis de mon séjour au 2° B.M.E.O.

J’ai visité ce mausolée et, à la demande de mes amis, j’ai signé le livre d’or.

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1998
Visite du mausolée Ton Duc Thang à Long Xuyen avec mes trois amis
Vietnamiens.

Je débarque avec mon barda. Les matafs attendront ce soir pour repartir et refaire le chemin inverse pour Cantho, c’est leur boulot.

Je fais connaissance de Berger qui a une triste mine, il me déclare que le Bataillon vient d’essuyer un coup dur pour la fin d’année... les Viets ont tendu une embuscade et quatre Français dont le Chef, le Capitaine Cardonne ont été touchés, ainsi qu’une quarantaine de partisans Annamites et Cambodgiens. Bilan : 30 morts, qui sont enterrés sur place.

Le Capitaine, blessé sérieusement, n’a pas survécu à ses blessures. Il est décédé à Saïgon où il avait été transporté. Ce Capitaine au képi bleu ciel, grand héros, dont la prestigieuse Ecole Militaire Inter-Armes
( E.M.I.A.) porte maintenant son nom : La Cardonne.

A quelques heures près, j’aurais dû connaître le Capitaine Cardonne, qui était devenu mon "patron" depuis une semaine.

La nouvelle année se présente mal. Nous rentrons au camp situé à la périphérie de la ville. Le camp est composé d’un bâtiment central en dur et d’une multitude de paillotes, le tout entouré d’une haie de bambous verts effilés, rempart assez léger mais très efficace, cinq miradors, un à l’entrée et un dans chaque coin du camp, dont la superficie doit faire moins de deux hectares.

Une vingtaine de Français et 350 partisans Annamites et Cambodgiens composent ce Bataillon. Environ un millier de civils, représentant les familles des partisans, vivent là dans les paillotes, abritant sans doute quelques indics du Vietminh...

Berger m’indique la paillote d’un copain disparu la semaine passée, dont les affaires personnelles sont encore sur le lit, avant d’être partagées entre les survivants. C’est la tradition paraît-il au 2e BMEO, seule, une bricole sera expédiée à la Base Militaire de Saïgon, pour être envoyée à la famille du défunt... ce que nous espérons tous, sans avoir la certitude que cela sera fait...

Le lit est là avec sa moustiquaire, bords relevés. J’envisage de superposer ma moustiquaire personnelle sur celle existante. Pour cela, je serai aidé par KiKi, le boy annamite. Nous avons un boy pour deux, qui perçoit nourri/logé, 20 piastres par mois, (YATT en Indochinois).

Berger m’indique que chacun de nous a deux ou trois margouillats dans sa moustiquaire, ceux qui me sont destinés ont disparu. Je demande au boy de se débrouiller pour trouver trois margouillats pour ma moustiquaire. KiKi va se débrouiller pour aller les piquer dans les paillotes des partisans.

Je pourrai donc somnoler sans être assailli par les milliers d’anophèles qui réussissent même à passer au travers des deux moustiquaires. Mes trois margouillats sont en activité toute la nuit.

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1949
Mon « demi-boy »... Kiki gardien de ma paillote.

Je suis présenté au Lieutenant Plantier qui dirige maintenant les opérations du Bataillon.

Tout d’abord, le Lieutenant qui sait que je ne suis plus sous contrat avec l’armée depuis déjà plusieurs mois, refuse que je participe aux opérations « chaudes », me chargeant des services administratifs du camp.

Devant l’effectif restreint existant, je demande immédiatement à être traité au même titre que les autres, ce qui est apprécié de tous. Je m’occuperai donc de l’administration, des paies mensuelles, des réquisitions de matériels, de vivres, de munitions, tout en participant à la vie du camp et aux patrouilles et embuscades.

Chaque nuit, deux d’entre nous, Français, dorment sur des chalits placés en travers de la porte du bâtiment en dur, où sont entreposées, entre autres, nos armes et munitions. Cette décision a été prise après la disparition de certaines de nos armes... nous ne conservons la nuit, qu’une ou deux grenades, sous notre oreiller...

Un bidon de 200 litres placé à cinq mètres de hauteur, dans l’arbre devant ma paillote, est alimenté chaque jour par les boys, à l’aide d’une échelle de bambou. Bien que l’eau ne soit pas très engageante, nous pouvons prendre notre douche quotidiennement. La saison des pluie nous est plus favorable, elle nous évite la « bourbouill » et autres maladies de peau.

Si nous avions à combattre le Vietminh, un ennemi bien implanté dans son environnement, nous avions également à faire face aux maladies du pays. Je pense principalement au paludisme et à la dysenterie amibienne.

Les conditions sanitaires étant insuffisantes pour ne pas dire déplorables, il appartenait à chacun de prendre ses dispositions et ses responsabilités.

Chacun de nous prenait, une ou deux fois par semaine, un cachet de quinacrine alors qu’il aurait dû le faire chaque jour. D’autre part, l’eau "pourrie" devait absolument être bouillie, ce qui n’était pas toujours le cas. Les médicaments adéquates faisaient l’objet d’un approvisionnement très très approximatif.

Beaucoup trop de soldats en Indochine sont morts de ces maladies. Nous avons eu le cas avec l’un des nôtres, en mars 1949. Après beaucoup de souffrances, suivies d’un dépérissement total, notre collègue fut rappatrié sur l’hôpital militaire de Cholon alors qu’il ne pouvait déjà plus s’alimenter et qu’il s’acheminait vers une issue fatale. C’est alors que nous nous sommes tous cotisés, au 2e B.M.E.O, pour qu’il puisse pendant quelques jours et avant de mourir, boire "à la petite cuiller" du bon champagne français.

Sa famille recevra un message du ministère de la guerre, indiquant que leur fils est mort au combat. La médaille coloniale avec agrafe "Extrème Orient" sera jointe.

Outre ces maladies, d’autres moins graves mais tout aussi ennuyeuses nous guettent.
La simple dysenterie (darrhée), provoquée par l’eau non potable, l’état sanitaire douteux de notre nourriture ou même les refroidissements.
Nos "tinettes" sous forme de trous dans la terre, juste en limite des bambous verts effilés qui constituent le rempart du camp, ne sont séparées que par des feuilles de palmier. On peut y trouver,le jour des serpents et la nuit, des Viets. Il est donc fort déconseillé d’aller aux tinettes la nuit même si c’est urgent. Il ne nous reste qu’à poser culotte devant sa propre paillote et de nettoyer le jour venu.
La "bourbouille", une affection cutanée qui vous rend la peau granuleuse et purulente. Pour nous, seule la saison des pluies en a raison, il nous suffit de nous exposer sous les pluies diluviennes.
Ces handicaps quotidiens, nous les traînons avec nous jour et nuit, même pendant les opérations.

Au retour d’opération, nous devons inspecter notre propre corps afin d’y extraire les éventuelles sangsues qui s’y sont accrochées, ce qui sera fait à l’aide du bout incandescent d’une cigarette. Ici, chacun sait qu’une sangsue arrachée laisse une cicatrice. La désinfection se fera au choum (alcool de riz). Par souci d’économie de médicaments, seules les plaies et blessures plus importantes seront traitées par notre infirmier.

La nuit, nous ne dormons pas ou très peu, nous sommes tous solidaires de ceux qui surveillent les partisans qui, dans leur mirador, montent la garde.

A la lueur de lampes à huile, nous continuons une partie de Monopoli laquelle, paraît-il, a été commencée il y a plus d’un an... De temps en temps, l’un de nous frappe quelques coups sur un bambou et attend les réponses de chaque mirador, réponses données sous forme des mêmes coups avec des sons différents ; nous écoutons tous les coups donnés par le mirador de l’entrée puis, dans l’ordre, du 2e, 3e, 4e et 5e. Quelquefois, l’un des miradors ne répond pas, ce qui nous amène à prendre nos armes pour vérifier si le partisan s’est endormi, ce qui est arrivé assez souvent ou si le partisan a été tué, dépouillé de son arme et de ses munitions, ce qui est déjà arrivé.

Les partisans passent le plus clair de leurs nuits à jouer de l’argent dans leurs paillotes, au détriment de leur sommeil, ce qui provoque l’endormissement pendant leur tour de garde.

Nous avons donc décidé que le partisan pris en sommeil pendant sa garde serait privé de 50% de sa paie mensuelle... Tilt !!!

En ce qui nous concerne, nous dormons (que d’un œil) le jour, à tour de rôle, quand le temps le permet.

Au camp, chacun de nous a plusieurs occupations, le mécano s’occupe de la radio, le munitionnaire du bar, l’infirmier de l’habillement, le cuistot du courrier, etc...

En ce qui concerne l’habillement, rien n’est strict au 2e BMEO, nous sommes même souvent habillés en « Viet », chemisette et short noirs, pour nos sorties nocturnes. Certains portent le chapeau de brousse, d’autres, le calot de la coloniale qui est propre au 2° BMEO, quant à moi, je porte toujours mon béret du 1er Régiment du Marche du Tchad (2e D.B.).

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Mon insigne du 1er R.M.T.
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1949
Patrouille sur le Mékong avec Berger et Bouboule.

Nous tendons des embuscades, vêtus à la façon Viet, ce qui nous est assez favorable, puisque nous pouvons récupérer ainsi des armes Chinoises et Américaines, ce qui comble notre déficit en armement.

Nous avons appris à être aussi « rusés » que les Viets, nous partons en patrouille de nuit, trois Français et une trentaine de partisans, habilement entraînés à discuter dans la langue du pays et ceci, d’une façon bien particulière, ce qui nous permet d’approcher les Viets sans se faire trop remarquer. En un mot, nous essayons, tout en restant sur nos gardes, de nous faire passer pour une escouade Viet...

Quelquefois, au cours de nos patrouilles, nous sommes pris à partie par des concentrations de troupes Vietminh importantes et, notre unique échappatoire, est notre seule auto-mitrailleuse et les renforts, lesquels n’arrivent malheureusement pas toujours à temps. Les Viets ne sont pas intéressés par les véhicules mais seulement par les armes et les médicaments. Dans la plupart des cas, ils n’hésitent pas à tuer et à mutiler avant de se retirer dans les épaisses cocoteraies.

Les mutilations sont d’ailleurs réciproques de la part de certains de nos partisans... pour un autochtone croyant, le fait d’arracher le foie d’un ennemi et de le déguster, est une victoire et l’assurance que cet être ne fera plus de mal. Il nous est arrivé, au retour de certaines embuscades victorieuses, de trouver quelques uns de nos partisans porteurs de musettes sanguinolentes, contenant le foie de plusieurs Viets. Ce n’est qu’après avoir fait enterrer ces « musettes » et placé un homme de garde à l’endroit, que nous avons, momentanément peut-être, mis fin à ces pratiques.

Le lieutenant me confie la liaison Soctrang-Cantho, deux fois par semaine. La régularité de cette liaison a récemment été fatale au responsable de cette mission. Bien que les postes de surveillance existent tous les cinq kilomètres, composés souvent d’un simple bidasse Français et d’une trentaine de partisans, l’activité des Viets est toujours présente (minage de ponts, attaques de postes et de convois, etc.).

Je demande donc au Chef d’effectuer cette liaison, deux fois par semaine, en changeant chaque fois les jours et les horaires, ce qui sera transmis au fur et à mesure, par radio à Cantho.

Guitare (A.M) part devant pour l’ouverture de route et je le suis avec, soit une jeep et quatre partisans, soit un GMC et 25 partisans car, notre devoir de pacification nous oblige aussi à transporter du riz à Cantho. La région de Soctrang est en effet, le grenier à riz de la Cochinchine, c’est là que le riz est le plus beau. Je m’arrête donc quelquefois sur la route de Cantho, dans la région de Phang Yep où, après avoir disposé, en protection, une dizaine de partisans, je fais charger le GMC avec une tonne ou deux de riz. L’opération doit se faire rapidement. La livraison se fait chez un Chinois de Cantho, lequel assure, partiellement, le ravitaillement de la ville.

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1949
Chez le Chinois de Cantho.

Cette opération rapporte quelques piastres à notre équipe, ce qui me permet d’acheter chez ce même Chinois, un gros pain de glace, un carton de bière, du pain et du roquefort importé de France...

Au retour, le pain de glace aura perdu 40% de son volume mais, placé dans une caisse en bois pleine de bales de paddy, il suffira à rafraîchir notre bière... chacun des Français pourra alors déguster son pain et fromage, ce qui le changera du menu habituel (poulet/patate douce) et lui fera oublier, un peu, les rigueurs du moment...

Cette liaison avec Cantho m’a rappelé un jour à mon statut de Solognot ; j’avais remarqué que sur les rayons du Chinois figurait une grosse boîte sur laquelle on pouvait lire difficilement l’étiquette : « asperges mises en boîte à Soings-en-Sologne »... Ces asperges, nous les avons dégustées avec du citron... (vinaigre introuvable).

Mon ami Berger et moi, allons de temps en temps rendre visite au vieil Alexandre, un français arrivé à Soctrang au début du siècle.

Devenu Indochinois, ce vieux français a beaucoup de choses à nous dire.
Il nous explique, entre autres, que ce pays où le « marché » des tout petits est courant, certains foyers comptent jusqu’à 15 ou 20 enfants, qui sont envoyés, la nuit, pour voler chacun une botte de riz dans la campagne. C’est souvent le seul moyen de survie, après avoir été rançonnés par les armées Vietminh.

Alexandre est marié à une annamite qui lui a donné plusieurs enfants, il possède une grande bâtisse, « le Bungalow », située en ville, à environ 500 mètres de notre camp, là où il vit avec ses enfants, petits-enfants et plusieurs oncles et tantes.

Certains membres de cette famille sont plus ou moins collaborateurs/sympathisants du Vietminh et c’est pourquoi Alexandre nous engage, à chacune de nos visites, à le quitter avant le crépuscule, car des membres du Vietminh sont reçus nuitamment dans ses murs.

Ce vieil homme, resté profondément français de cœur, est déchiré à l’idée que nous risquons notre vie à chaque instant et, nous comprenons son désarroi.

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La maison d’Alexandre à Soctrang.

En Août 1949, j’ai été rapatrié sans en éprouver vraiment du plaisir car je laissais à leur destin mes quelques copains du 2e BMEO, desquels je n’ai jamais plus eu de nouvelles.

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Aéroport de Soctrang
Berger, au moment de mon départ.

J’ai été contacté récemment par un vétéran Américain qui était précisément à Soctrang en 1968, c’est à dire 20 ans après mon séjour... cet Américain, ancien membre d’un groupe d’hélicoptères, me dit que chaque année, les anciens de son unité se rassemblent et, qu’à cette occasion, il aurait aimé que je participe à leur prochaine réunion, en Alabama, pour relater ma vie militaire à Soctrang... pour expliquer « ma guerre ».

Je pense lui dire qu’à mon avis, si le 2e BMEO n’a pas été complètement décimé, c’est tout d’abord, parceque nous avons protégé les populations civiles qui nous en ont été reconnaissantes et, qu’étant considérablement moins bien équipés que l’armée Américaine, nous avons su nous adapter en répondant par la même guérilla sournoise que les Viets nous imposaient, et ceci, avec les moyens du bord...

En 1985, alors que j’étais Président du Lions Club de la région de Montargis, j’ai eu l’occasion de recevoir le Général Massu, en retraite dans ma région. Le Général Massu, alors Colonel en 1947, lança avec ses paras, une gigantesque opération aéroportée sur la fameuse Plaine des Joncs située en Cochinchine, au sud de Saïgon. Cette opération échoua complètement et Massu ne pu que constater que l’importante armée Vietminh lui avait filé entre les doigts

Après toutes ces péripéties et mon séjour d’une trentaine de mois en Indochine, je reconnais en ce Vietnam, un peuple courageux, ayant subi des guerres, souvent fratricides pendant de longues années, pour acquérir l’indépendance et la liberté, malgré les multiples occupations néfastes, Chinoises, Japonaises et même parfois Françaises.

Pour terminer, j’aimerais citer un paragraphe du livre « SOLDATS DE LA BOUE », écrit par Roger Delpey, sous-officier combattant et correspondant de guerre dans la région de Soctrang (1947/1948). Ce livre est préfacé par le Général de Lattre de Tassigny et par le Maréchal Juin.

« Oubliez pour un instant les histoires de riz, de caoutchouc, de piastres, pour ne penser qu’à celui sur le dos duquel se sont faits les trafics abominables. Les généraux, grands et petits, les haut-commissaires, intelligents ou farfelus, les gradés et les chamarrés de tout poil, les ministres en déplacement et les députés déplacés, les commissions et les sous-commissions d’enquêtes, bidons et touristiques, Français, Vietnamiens, Américains, Anglais, j’en passe, tous ont parlé du soldat d’Indochine et n’en ont rien dit. Le soldat pataugeait dans la boue et mourait, toujours il se taisait.
Cela, c’était hier, aujourd’hui il veut parler.
Pourquoi ne l’écouteriez-vous pas, lui ? »

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Saïgon 1998
Caporal Henri Darré.

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34 Messages

  • > Aventure indochinoise 8 juin 2006 22:11, par Manu

    Merci pour ton témoignage de vétéran...
    En souhaitant toujours qu’il y ait moins de guerres...là-bas, ou ici : mais est-ce une utopie ?
    Je connais le Viêtnam, pour y être né, et y avoir travaillé : faire la guerre, quand on sait pourquoi, et pour défendre les siens, c’est sûrement juste. Mais après, quand les blessures sont cicatrisées, alors on peut rêver : et si cela n’avait pas eu lieu ? Si la France avait ’accordé’ l’indépendance, comme demandé, et ce malgré les enjeux et les lobbies ?
    J’invite aussi le voyageur à visiter, à Hochiminh ville, le musée du père fondateur de ce pays, au bord de la rivière de Saïgon : pas un chat, mais que de souvenirs...émouvants.
    Salutations.

    Manu.

    Répondre à ce message

    • > Aventure indochinoise 9 juin 2006 16:18

      Merci à Manu pour avoir apprécié ma prose...

      Bien sûr, tout est effacé maintenant mais......on aurait pu faire l’économie de milliers de Vietnamiens et de Français, morts pour rien, et aussi la "Cata" Américaine...

      Tout est rentré dans l’ordre maintenant et souhaitons que ton pays, qui est un pays et un peuple que j’aime, refasse surface et reprenne la place qu’il aurait toujours dû occuper.

      Vive le Vietnam Libre.

      Henri Darré

      Répondre à ce message

  • > Aventure indochinoise 25 juin 2006 17:09, par Beauplet Bernard

    Bonjour cher camarade
    Je tombe par un heureux hasard sur votre site
    Je suis un ancien du 1 er BMEO,(marsouin)depuis le 1 er août 1948,dont le PC était à Tra Vinh-province de Tra Vinh, qui étst entourée au Sud par le Bassac(qui borde votre province de Soc Trang) et le Cô Chiên au Nord Nous avonds relevé le 151 è RI (le 15/1)en octobre 48
    Formé comme vous à partir de l’éclatement de la 1re BEO(Brigade d’Extrême Orient) mon Bataillon 1er BMEO, (Ch de Bataillon Duque,puis Fournier)était composé de cambodgiens du Royaume,alors que votre 2 ème BMEO était composé de cambodgiens de Cochinchine(les Khmer Kraôm d’aujourd’hui qui revendiquent leur rattachement au Royaume Khmer et ont rebaptisé par leur nom khmer les provinces de cochinchine-cf le site Khmer Krom) )
    J’ai commandé la 3 ème ,puis la 1 ère Cie,et en fin 49 construisis et fus chef du poste de Bac Trang,jusqu’en fin 1950 ,juste en face de Daï Ngaï,une petite ville sur la rive sud du Bassac,relevant de votre bataillon et sous secteur
    J’étais votre voisin, et au cours de de nombreuses opèrations amphibies ,il m’arriva d’être parfois en liaison avec des élèments du 2 ème BMEO sur le Bassac (avec les "tender d’aviation" Goffeny et Robert Giraud,soit aussi avec les "chalands Graissier" comme la "Dévastation,que vous avez peut être connus)avec la marine Vinh long et le COMAR MEKONG)
    Mon secteur de Tra vinh a longtemps dépandu de Cantho’ (Zône Ouest ),commandée par le lieutenant colonel Gracieux) ;
    J’ai connu de chez vous le Capitaine Cardon ,qui avait eu une jambe coupée ,puis fut tué en opèration
    Je suis arrivé en Indo,par le Sontay, avec un camarade,jeune sous lieutenant venant du 9è tirailleurs algèriens,qui a été affecté au 2 ème BMEO ,et s’est noyé peu après ,dans un arroyo,au cours d’une opèration ,fin 1948 ?J’ai oublié son nom(j’ai aujourd’hui 83 ans)
    Votre site ,dont je vous félicite ,m’a bien entendu fort intéressé et a remué de vieux souvenirs,notamment en découvrant votre visage juvènile et votre minceur dans votre tenue d’été :nous devons être du même âge ou presque.(j’avais 25 ans)

    Bien cordialement,cher camarade, et heureux de vous avoir lu,vous ayant découvert par hasard,en recherchant^,mais vainement,un site du 1er BMEO

    Bernard Beauplet

    Répondre à ce message

    • > Aventure indochinoise 2 juillet 2006 17:09

      Bonjour Bernard,

      Cela me fait bougrement plaisir de retrouver un marsouin qui manipule Internet et, qui a bourlingué dans les mêmes rizières que moi en 1948/49. J’ai aussi 83 ans ( dans trois mois) et je pense que la guerre d’Indochine a fait pas mal de ravages, y compris dans notre secteur. Les survivants sont rares en 2006.
      Tu peux me contacter sur mon adresse : henri.darre chez wanadoo.fr
      Amicalement - Henri Darré

      Répondre à ce message

    • > Aventure indochinoise 16 août 2006 10:46, par MANGIN Abel

      Cher camarade,

      C’est en jetant un coup d’oeil sur le Site TDM, que j’ai pris connaissance de votre article . Je suis également ancien Marsouin du 21° RIC , et j’ai sans doute pataugé dans les rizieres en bordure de votre secteur car mon unité, le 1er bataillon du 21°, opérait entre les deux Vaïco en bordure de la Plaine des Joncs de triste mémoire. J’avais 18ans. Merci d’avoir ravivé des souvenirs de jeunesse.
      A. Mangin

      Répondre à ce message

      • > Aventure indochinoise 21 août 2006 09:09, par Henri Darré

        Salut Abel,

        Cela me fait plaisir de voir que mes récits sont interceptés par quelques anciens. Je crois aussi que les jeunes peuvent s’instruire avec nos souvenirs d’une guerre qui n’a pas été plus belle que les autres.....quand on pense que notre matériel était plutôt rustique voire mal adapté..

        Puisque tu bricole aussi sur internet, tu pourras lire quelques-uns de mes récits, en mentionnant simplement mon nom sur GOOGLE, j’ai essayé de me souvenir de toute ma jeunesse passée dans ce fracas..

        Si tu quelquechose a raconter sur ta vie là-bas, tu peux toujours le faire sur un des sites spécialisés pour ça ou, de me contacter sur mon adresse.

        Bien à toi marsouin,

        Henri Darré

        henri.darre chez wanadoo.fr

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    • Bonsoir,

      au détour de recherche sur les combats du 28 mars 1950 à Dau gion, je trouve cet article.

      Le 6 ème RTA est pris en embuscade ce jour alors qu’il partait à Cau Long qui était attaqué.

      Au cours de ce combat Louis SIRI fut tué.

      Avez-vous des détails sur ce combat ?

      Merci, Gilles.

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  • > Aventure indochinoise 31 juillet 2006 22:19, par Barré F

    Bonjour,je cherche des renseignements sur mon grand pere decede,je dispose de peu de documents le concernant.je sais qu’il a ete affecté au 1er bataillon du rmt(chr),debarqué a saigon le 13 fevrier 1946,engagé pour 2 periodes de 3 ans.il s’appelle Henri Barré,caporal chef,cheveux chatain,yeux bleus,né en 1921,il avait une cicatrice au coude (numero d’incorporatin:1090)dpt meurthe et moselle.Est ce que vous le connaissez ?
    sauriez vous me parler du detachement bero ?
    repondez moi svp,c’est tres important ;
    cordialement.

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    • > Aventure indochinoise 1er août 2006 12:11, par henri darré

      Bonjour F. Barré,

      Je vois que votre grand’père était parti , comme moi, avec le 1er RMT de la 2e D.B. mais, presqu’une année avant mon propre départ. Je ne me souviens pas du nom de Henri Barré, peut-être a-t-il été affecté dans une autre zône que celle du Delta du Mékong ?
      Je trouve très intéressant de votre part, de chercher les détails de la vie militaire de votre grand’père en Indochine. Malheureusement, rares sont les survivants de cette épopée. Cependant, il en reste quelques-uns qui ont été marqués par cette guerre et qui creusent leur mémoire pour expliquer ce qu’ils ont enduré sous ce ciel d’Indochine.
      Je regrette de ne pouvoir vous être utile pour ce qui concerne Henri Barré mais peut-être aurez vous pu retrouver dans mes écrits ce qu’aura vécu votre grand’père.
      (voir : www.indochine-souvenir.com (témoignages)
      Cordialement
      Henri Darré

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    • > Aventure indochinoise 21 novembre 2006 14:49

      Je cherche des anciens du R B C E O 1951 1953
      andre-rotella chez tele2.fr

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      • > Aventure indochinoise 3 juin 2007 16:46

        Mon père était sous-Lieutenant au RBCO en 1951 -52 me semble-t-il. Son nom MULLER J-René. l’avez-vous connu ?

        Répondre à ce message

      • > Aventure indochinoise 6 juin 2007 16:12, par Henri Darré

        Salut André,

        J’ai quitté la Cochinchine fin 1949 donc, je ne peux pas t’aider. Par contre, je pourrais en parler à certains de mes amis qui ont fait des séjours pendant cette période.. Pourrais-tu me dire dans quel coin opérait ton unité ??

        Bien à toi,

        Cordialement,
        Henri Darré

        Répondre à ce message

        • > Aventure indochinoise 14 septembre 2007 12:28

          bonjour,
          je suis toute émue de lire ces récits , mon père, CAMUS François, faisait partie du R.I.C.M 3éme Escadron P.H.R, Il nous écrivait de Haïdüong (fev 1949). Peut etre pouvez vs me renseigner, je recherche des personnes l’ayant connu. mon adresse e mail huguettecamus chez hotmail.fr. Merci

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          • > Aventure indochinoise 14 septembre 2007 15:06, par henri Darré

            Chère Madame,
            Haiduong se trouve au Tonkin , à quelques 50 kms de Hanoï. C’est à dire que, si votre Papa est resté dans cette zône, il se trouvait à environ 1000 kms de l’endroit où je me trouvais, dans le delta du Mékong. En conséquence, il est normal que je ne l’aie pas connu.
            Je pense que le RICM est un régiment d’Infanterie Coloniale de Marine donc, votre père était un "Marsouin" comme moi-même.
            Ayant quelques amis anciens d’Indo, pourriez-vous me dire, le grade de votre père et la période complète de son séjour en Indochine ? Même s’il y à eu, là-bas, plus de 60,000 combattants, il arrive parfois qu’on arrive à se retrouver..
            Je vous remercie d’avoir visité mon récit "Aventure Indochinoise, ces éléments vous permettent déjà, de voir ce qu’à probablement vécu votre père.
            Toutefois,il serait intéressant pour vous,de contacter le site suivant, qui sera sans doute plus à même de vous donner les renseignements que vous cherchez.
            RICM.tdm.free.fr
            Cordialement à vous, Henri Darré

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      • > Aventure indochinoise 22 août 2008 16:02, par Stéphane MASCRIER

        Bonjour Mr Rotella,

        Je suis le fils de Bernard Mascrier, qui a servit de Janvier 1951 à Mars 1953, au RBCEO.
        peut-être l’avez-vous connu ?
        Mon père est décedé depuis de nombreuse année d’un accident de la route.
        De ce fait, je n’ai jamais pu communiquer avec lui sur cette période, je suis preneur de toute information sur le RBCEO pendant cette période.

        Bien cordialement.

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  • Aventure indochinoise 26 mars 2008 15:00, par Sophie Vaugin

    cher M. Darré
    J’ai été très attiré par votre article. Je suis très interressée car le père de mon mari a été à Saïgon entre septembre 1948 et septembre 1949. Peut-être l’avez vous rencontré ou connu voici son nom Pierre VAUGIN. Il était dans l’infanterie de Marine. Il était Caporal Chef. Il était accompagné de son épouse Marguerite. Si cela vous rappelle quelque chose , contactez moi sur mon adresse e-mail : sophietillier chez lavache.com.
    Je vous en remercie infiniment.

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    • Aventure indochinoise 31 mars 2008 10:15

      Chère Madame,

      Je ne me souviens pas vraiment de votre Beau-Père mais, par contre, il est fort possible qu’il ait eu l’occasion de me voir, du fait que durant le 4e trimetre 1948, j’étais membre de l’orchestre du Théâtre Aux Armées et, que j’ai eu aussi l’occasion de jouer dans différents orchestres à Saïgon ainsi qu’à Radio-Saïgon. Je me souviens, par ailleurs, que l’Infanterie de Marine était souvent très présente lors de nos concerts.
      En Indochine, je peux vous dire que, toutes armes confondues,les petits Français se comportaient comme une véritable famille.
      J’ai peut-être même eu l’occasion de parler à Pierre VAUGIN mais, je n’ai pas de souvenir précis à ce sujet.
      Cordialement
      Henri Darré

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      • Aventure indochinoise 3 avril 2008 10:23, par Sophie Vaugin

        Cher Monsieur,
        Je suis ravie que vous m’ayez répondu. Cela m’a fait plaisir. J’ai des photographies de cette époque et je pourrai certainement vous les envoyer. Cela vous intéresse-t-il ? Si vous avez une adresse internet ou un site où je peux vous les envoyer se sera avec grand plaisir. Je me tiens à votre disposition.
        Avec toutes mes amitiés.
        Sophie VAUGIN

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        • Aventure indochinoise 3 avril 2008 12:30, par henri Darré

          Chère Madame,

          Bien sûre que je serais heureux de recevoir ces photos dont vous me parlez car, si la mémoire des noms me fait parfois défaut, la mémoire des visages est restée très vive chez moi. Vous pouvez me les envoyer à mon adresse email qui est la suivante :
          henri.darre chez wanadoo.fr
          Je vous remercie à l’avance de cet envoi.
          Cordialement.
          Henri Darré

          Répondre à ce message

          • Aventure indochinoise 20 août 2009 23:36, par GUILLEMAND Mie-Magdeleine

            Bonjour Monsieur,
            Je suis très touché par la lecture de ce site sur les aventures en Indochine, et je vois que vous êtes très sollicité pour des renseignements.
            J’ai moi aussi mon père qui est parti pour l’Indochine en 1947 et est revenu en 49. Je possède une centaines de photos qu’il à prises et acheter peut-être, elles vous intéresseraient certainement, je pourrais vous les envoyer. Mon père s’appelait Pierre BROCHARD est-ce que ce nom vous dit quelque chose. Il était à Saïgon au départ mais après je ne sais pas exactement.

            M. GUILLEMAND

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            • Aventure indochinoise 21 août 2009 08:27, par henri Darré

              Bonjour Marie-Magdeleine,

              Ma vie militaire ayant été quelque peu tumultueuse,je ne me souviens assez mal des noms mais, par contre, j’ai gardé la mémoire des visages. Pour ce qui est de l’Indochine, je dois dire que la plupart d’entre nous possédaient des noms d’emprunt, ou plutôt des surnoms. Cependant, si votre père est arrivé en 1947, il est possible qu’il soit venu sur le "Pasteur", comme moi.....et s’il est rentré en France en 1949, il est aussi possible qu’il soit rentré sur " l’ ATHOS II ", comme moi également.
              Il me serait évidemment agréable, d’avoir ses photos, ce qui me permettrait sans doute de savoir, dans quel groupe il était, et peut-être également à quel endroit.
              Je vous retournerais vos photos dans leur intégralité bien sûr.
              J’attends de vos nouvelles,
              Cordialement,
              Henri Darré
              21 rue deMontargis
              45260 - THIMORY

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  • Aventure indochinoise 2 juin 2008 15:06

    Bonjour,
    Depuis longtemps je recherchais des témoignages de vie des militaires qui sont partis en Indochine.
    Mon grand père ( Eugène JEAN né en 1916, originaire de Veynes ( 05) )) était la bas près de Cantho en 47 - 48, il mort en aout 48, suite à une embuscade par des viet sur un fleuve ( Saigon je crois) et il ne savait pas nager... Il était avec un autre français (Sebelon) et des partisans sur une barque pour aller chercher des fusils à Cantho. Peut être l’avez vous connu. ou entendu parler ? J’ai toujours aimé espérer qu’il s’en soit sorti et perdu la mémoire, son corps n’ayant jamais été retrouvé, malgré les barrages. J’imagine que la vie était trés dur et qu’on ne pensait pas au lendemain.Mais pourquoi cette guerre ?........

    Amicalement

    S.JEAN

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    • Aventure indochinoise 2 juin 2008 17:56, par Henri Darré

      Cher Monsieur ou Madame,
      D’après mon récit, strictement conforme à la réalité,vous avez une idée assez précise de ce que votre grand’père à vécu pendant son séjour dans ce delta du Mékong.
      Peut-être avez-vous l’opportunité de m’indiquer l’Unité où servait votre grand’père et, peut-être avez-vous des photos, ce qui pourrait m’aider car, si je n’ai pas vraiment la mémoire des noms, j’ai celle des visages et, comme j’ai aussi servi à Saïgon , il est très possible que je l’aie rencontré.
      Oui, beaucoup de Français ont péri également sur les nombreux cours d’eau de l’Indochine-Sud et, je me souviens que beaucoup de corps flottaient au gré des courants, sans pouvoir y distinguer les bons parmi les mauvais.
      J’ai personnellement fait de nombreux récits sur cette guerre que j’ai vécue, ceci pour mermettre justement aux familles des disparus d’obtenir les renseignements sur la vie des leurs, ce qu’ils n’ont pas eu par la presse Française du moment.
      Si vous désirez d’autres renseignements, je reste bien entendu à votre disposition...votre grand père était un de mes frères d’armes !!
      Cordialement
      Henri Darré

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  • Aventure indochinoise 28 janvier 2009 10:36, par BB

    Bonjour, je vous remercie pour votre récit. C’est trés intéressant d’avoir tous ces détails. Je sollicite votre aide, je recherche les origines de mon grand-père qui serait mort pendant la guerre du Vietman à Soc Trang. Il s’appellait ILET Michel, il faisait parti de la section Armée de Terre-CHARS. Il a disparu à Soc Trang. Je ne sais pas où il était né ? donc je ne connais pas l’"origine" de mon sang. Merci de m’aider si vous avez des pistes de recherche.

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    • Aventure indochinoise 28 janvier 2009 18:05, par Henri Darré

      Bonjour,

      Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour avoir pris le temps de lire mon récit, qui est en somme, l’exactitude de ce qu’à vécu la plupart de mes camarades en Indochine.

      En ce qui concerne votre grand’père, j’aurais besoin, si possible, d’avoir quelques renseignements complémentaires, dates où servait votre grand’père dans la région de Soctrang, son unité, son grade, etc....

      Donnez-moi le maximum de renseignements afin que je puisses essayer e vous aider.

      Cordialement,

      Henri Darré

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  • Aventure indochinoise 1er avril 2011 01:34, par BONNEMAZOU CLAUDY

    Bonjour Monsieur Darré

    Je viens de lire votre récit (un peu en retard, mais mieux vaut tard que jamais), un récit qui ma profondement touché, car il retrace ce que mon père à vécu dans les rizières de la cochinchine.

    Il a embarqué à Toulon sur le Duguay-Trouin en Janvier 1946.
    Affecté à l’UM Saigon de février 46 à aout 48.

    Peut-être que vos chemins se sont croisés.

    LAURIOL André matricule : 4325 T 45
    canonnier matelot 2e clase

    Il reste très discret dans ses souvenirs (bons et mauvais)
    il me parle néanmoins de ses fréres d’armes qui ont laissé leur vie (ce qui la profondement marqué) et de certains comme GALIGAUD Marius ou encore AZIBERT Sylvain dont il n’a plus de nouvelles.

    Peut-être que ces noms peuvent vous être familiers...... Après tant d’années.... qui sait......

    Il me parle du centre de Dalat ou il y a été pour faire des réparations ou des amènagements (il lui arrive parfois que la mémoire lui fasse défaut,il faut l’excuser).

    Mais il se souvient parfaitement qu’un jour en redescendant
    de ce centre de convalescence dans un fourgon dans lequel ils avaient embarqué des religieuses pour les rapatrier sur Saigon, ils avaient eu un accident tragique, le camion à quitté la route est a dévalé dans le ravin (la raison je ne la connais pas), mais le commandant qui conduisait à perdu la vie, quand à papa il à été dans le comas et ne se souvient plus de rien,si ce n’est celui de se retrouver à l’hopital.

    Je vais voir papa dans 15 jours, je sais qu’il a quelques photos, ci cela vous interesse.....

    mon adresse mail : herve.bonnemazou chez orange.fr

    Il faut continuer à parler de l’Indochine, et je vous en remercie par vos nombreux témoignages, un grand hommage aux anciens de la royale et à ceux qui ont perdu la vie, ils étaient si jeunes.....

    Bien cordialement, et avec tout mon respect.

    Claudy fille d’un ancien marin

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    • Aventure indochinoise 21 juillet 2011 17:35, par Henri Darré

      Merci Claudy de vous préoccuper des anciens d’Indo.
      J’ai sans doute rencontré votre père à Saïgon et, en conséquence, si vous avez des photos, je les accepte volontiers...on sait jamais..il n’y à que les montagnes qui ne se rencontrent pas !!
      Cordialement à vous
      Henri Darré

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    • Aventure indochinoise 22 juillet 2011 15:20, par marie france

      bonjour,
      je suis la fille de Sylvain Azibert, je suis très touchée de vos messages...mon père est décédé en 1980. Je serais ravie de pouvoir vous parler et même de connaitre votre papa. J’ai quelques photos et je serais heureuse de vous les faire parvenir...
      Merci pour mon père et pour tous ceux qui étaient là.
      Marie france

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      • Aventure indochinoise 22 juillet 2011 18:32, par Henri Darré

        Bonjour Marie-France,
        C’est avec plaisir que je recevrais vos photos concernant votre père. Il est possible que je l’aie rencontré, du fait que j’ai vu beaucoup de monde, au théâtre Aux Arméees et également au Cinéma aux Armées, où nous faisions des représentations dans les unités de toutes les armes.
        Je reste à votre entière disposition pour toute question en rapport avec ceux qui ont servi en Indochine, qui ont tous, plus ou moins vécu, cette vie pleine de risques, à l’autre bout du monde...
        Bien amicalement à vous,
        Henri Darré

        Répondre à ce message

  • Aventure indochinoise 21 juillet 2011 12:03, par alain

    bonjour,je suis tomber par hasard sur ce site,et je m’aperçois que l’on parle de mon père Azibert sylvain cela ma beaucoup ému,car dans ma jeunesse il me parlais souvent de ce temps la. mais j’aurais aimer en savoir encore plus mais hélas mon père et décéder en 1980,j’ai un très grand respect pour tous ces hommes qui sont parti se battre aussi loin . je vous adresse tous mes respects sinceres

    Répondre à ce message

    • Aventure indochinoise 21 juillet 2011 18:05, par Henri Darré

      Bonjour,
      En effet, dans le précédent message d’André Lauriol, on parle d’un de ses amis qui se trouve être votre père Sylvain Azibert, qui devait lui aussi, être matelot à Saïgon.

      Tous ces matelots dont votre père, sont très certainement venus au Théâtre Aux Armées à Saîgon, où j’étais en 1947/48 chef d’orchestre. Votre père m’a sans aucun doute connu ou tout au moins vu..

      Malheureusement, notre combat dans ce pays lointain,tend à être oublié...c’est la raison pou laquelle je me suis employé à publier mes nombreux récits sur Internet.

      Cordialement à vous,
      Henri Darré

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  • Aventure indochinoise 22 juillet 2011 15:28, par marie france

    bonjour, je suis la fille de sylvain azibert... mon frere Alain vous a parlé de notre père...je serais heureuse si vous pouviez me faire parvenir des photos et si d’autres personnes ont connu notre père... d’avance je vous remercie...marie france

    Répondre à ce message

  • Je recherche des traces de mon père à saigon de 1946 à 48.
    Arnaud Henry de Brianson ne le 27 mai 1920. Si qq à une piste. J aimerais tant connaître son histoire en indochine

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