Ses origines et sa jeunesse : 1838-1859
Antonin [1], né le 12 mars 1838 à Marguerittes [2] dans le Gard, est le fils de Hyacinthe CHANCEL et Louise Françoise PLEINDOUX, qui se sont mariés le 5 mai 1837 à Beaucaire.
Il est le premier enfant du couple.
Hyacinthe Chancel est désigné comme chirurgien sur l’acte de naissance (N° 15) d’Antonin. Hyacinthe est alors âgé de 33 ans. Louise Françoise Pleindoux, âgée de 21 ans, est dite sans profession.
Hyacinthe, qui mourra en septembre 1869 (Antonin aura alors 31 ans), est le fils d’Antoine, berger propriétaire à Marguerites.
Louise, qui mourra en juillet 1879, est la fille d’Augustin Pleindoux, boulanger à Beaucaire.
La mémoire familiale et la notice nécrologique rédigée au lendemain de sa mort par le Frère Louis [3] rapportent qu’Antonin a été élevé (au moins en partie) par son oncle l’abbé Pierre Chancel, mais n’en précisent pas le motif : difficultés scolaires ou problèmes relationnels avec ses parents (?). Son oncle, curé de campagne [4], l’a envoyé étudier au Petit Séminaire de Beaucaire.
Dans sa notice, le Frère Louis le décrit comme doté d’un « caractère loyal et brave, nature généreuse et enthousiaste ».
Selon la mémoire familiale [5], plus directe : Antonin était doté d’un « fort sale caractère ». Petite anecdote assez révélatrice : accompagnant ses parents à la foire de Beaucaire, il s’était vu confier la charge de porter le pot de chambre en porcelaine que ses parents venaient d’acheter : humilié d’avoir à porter un tel objet, il s’était arrangé pour trébucher et le casser afin d’en être délivré.
Selon son Certificat de Bonne Conduite remis en 1866, à l’issue de 7 ans sous les drapeaux, il mesurait 1m 64, avait les cheveux et les sourcils noirs, les yeux bruns, le front étroit, le nez moyen, la bouche petite, le menton rond et le visage ovale sans marque particulière.
On connaît peu de clichés photographiques le concernant : l’un probable, le montrant en pied, en uniforme, non légendé mais pris à Marseille chez J. Chafré, 121 rue d’Aubagne ; deux exemplaires d’une photo-carte le montrant en buste, prise à Bar-sur-Aube en 1876, peu après son mariage, dont l’un légendé au dos ; un cliché le montrant accompagné de son chien Dick, légendé ; un cliché en robe de bure du Tiers-Ordre franciscain auquel il appartenait depuis 1905-1906, pris sur son lit de mort par Gustave Schmidt, 10-12bis avenue des Gobelins à Paris.
On ne connaît pas de cliché le montrant avec son épouse.
Son (premier) engagement dans l’armée : 1858-1866
Pudiquement, le Frère Louis écrit dans sa notice : « Caractère loyal et brave, nature généreuse et enthousiaste, le jeune Chancel se sentit porté vers l’état militaire. Ses études terminées, il s’engagea et fit la Campagne d’Italie ». La mémoire familiale donne une version moins idyllique des événements : Antonin a échoué au Bac. L’examinateur, un Chancel homonyme, sans lien de parenté connu, aurait dit : « Monsieur Chancel, quand on a l’honneur de porter mon nom, on ne se contente pas d’être bon : on se doit d’être brillant ! Je vous colle … ».
En raison de son fort caractère et blessé par l’échec, Antonin a alors abandonné les études et s’est engagé dans l’armée, ses sentiments militaires ayant été - selon la mémoire familiale - fort aidés par cet échec. Les registres matricules militaires du département du Gard pour cette période ne sont pas numérisés mais on sait que le 10 mars 1858, « à 19 ans révolus [6] », il signe à la mairie de Nîmes son acte d’engagement pour être dirigé vers le 61e Régiment d’Infanterie. Il est enregistré comme étudiant domicilié à Meynes (très probablement chez son père qui y est médecin) et il présente « un certificat de bonne vie et mœurs » délivré par le maire de Meynes et le consentement écrit de son père. On ignore donc le détail de ses affectations ultérieures. On lui attribue le n° matricule 8333.
Il participe l’année suivante, à tout juste 21 ans, toujours au sein du 61e Régiment d’Infanterie de Ligne, à la Campagne d’Italie menée du 26 avril 1859 au 12 juillet 1859 par Napoléon III, allié aux Piémontais, pour libérer la Lombardie et la Vénétie de la domination autrichienne [7].
En septembre 1859, il est caporal et se voit attribuer la médaille commémorative de la Campagne [8].
Passé au 84e Régiment d’Infanterie de Ligne basé à Strasbourg, il s’y lie d’amitié, avec le fourrier de Beaujeu, le caporal fourrier Trochu (fils du major du 84e Régiment d’Infanterie [9]) et le sergent fourrier Reverdy avec qui il échange des cartes-photos en 1865 ou 1866.
Il termina sa (1re) carrière militaire à l’été 1866 en tant que sergent fourrier (sous-officier chargé de l’intendance). Les membres composant le Conseil d’Administration du 84e Régiment d’infanterie lui décernent le 29 juin 1866 le Certificat de Bonne Conduite [10].
Ses débuts dans l’Administration pénitentiaire : 1866-1870
D’après la notice du frère Louis, après ces huit [11] années de service, « à la suite d’un brillant concours, il entra dans l’Administration Pénitentiaire [12] », mais on ne connaît pas le détail de ses fonctions et affectations dans les années qui ont suivi [13].
Son second engagement militaire : 1870-1871
En 1870, à l’issue de l’imbroglio diplomatique cristallisé autour de l’affaire de la dépêche d’Ems, Napoléon III déclare la Guerre à la Prusse le 19 juillet.
Le frère Louis écrit « la guerre éclate et ranime ses sentiments militaires et patriotiques. [Antonin] redemande du service et le voilà Capitaine des Mobiles des Bouches-du-Rhône, croyant marcher avec eux vers la frontière allemande. Dirigé sur l’Algérie [14], il permute, passe aux Mobiles d’Indre-et-Loire et fait la Campagne de la Loire ».
La réalité semble plus complexe : de fait, il est « nommé au grade de Lieutenant [15] dans le 3e Bataillon de la Garde mobile des Bouches-du-Rhône, à compter du 10 août 1870 [16] » .
Le 2 septembre à Sedan, l’armée capitule et Napoléon III est prisonnier. La République est proclamée le 4 septembre mais la guerre continue.
Le gouvernement présidé par le général Trochu reste à Paris encerclé, mais une délégation gouvernementale est envoyée à Tours pour coordonner l’action en province sous les ordres d’Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Alexandre Glais-Bizoin, ministre sans portefeuille et l’amiral Fourichon, ministre de la Marine et des Colonies.
Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, décrète que les citoyens âgés de 21 à 60 ans doivent s’enrôler dans la garde nationale (il cumulera ensuite le poste de ministre de l’Intérieur avec celui de ministre de la Guerre).
C’est dans ce contexte que, le 15 septembre 1870, toujours dans les Bouches-du-Rhône, le citoyen Chancelle (sic) Antoine, est « nommé Capitaine dans le 4e Bataillon de la Garde mobile des Bouches-du-Rhône (formation) » [17].
A Tours, la Délégation gouvernementale manque d’autorité. Léon Gambetta, d’abord réticent, quitte Paris le 7 octobre en ballon et arrive à Tours le 9 octobre où il rejoint ses collègues.
C’est dans cette ville que le 27 octobre, le Général Directeur par intérim de la Garde Mobile au Ministère de l’Intérieur signe un document autorisant le capitaine Antoine Chancel « à exercer les fonctions de Capitaine dans le corps franc dit 1er bataillon des Francs Éclaireurs et lui confère la qualité de belligérant [18] ».
Quelques jours plus tard, le 3 novembre, également à Tours, Alexandre Glais-Bizoin, charge le Commandant Bonnet et le Capitaine Chancel de se rendre auprès des préfets « afin d’organiser un corps spécial de francs éclaireurs de l’armée en se rendant dans différentes villes pour y puiser les éléments nécessaires à la continuation de cette formation [19].
Cela signifie-t-il qu’Antoine Chancel s’est rendu à Tours à cette date pour recevoir des instructions ou bien qu’on les lui a fait parvenir dans le Midi où il se trouvait précédemment ?
En tout cas, on sait qu’il se trouve à Nîmes le 10 novembre où le Maire Augustin Demians lui confie une lettre destinée à Léon Gambetta, Ministre de l’Intérieur et de la Guerre à Tours :
« Monsieur le Ministre, La Garde Nationale de Nîmes ne dispose que de 500 fusils à percussion dont elle peut être dépouillée d’un moment à l’autre, au profit de bataillons mobilisables qu’elle est y appelée à fournir à l’Armée auxiliaire ». Et lui demande « en conséquence de faire délivrer pour l’armement de sa Garde Nationale, une partie des fusils d’ancien modèle, qui peuvent se trouver dans les arsenaux de l’Etat » [20].
A. Demians remet également à Antonin une seconde lettre destinée à Adolphe Crémieux, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Cultes, qu’il connaît personnellement, pour lui demander de soutenir sa requête auprès de Gambetta.
Cette seconde lettre porte en marge un petit mot d’A. Crémieux - non daté - de soutien à la demande du « maire de Nîmes qui s’est montré si plein de courage et de patriotisme dans tout ce qui a rapport à la Ligue du Midi [21], ce qui semble indiquer qu’Antoine s’est bien rendu personnellement à Tours et a pu contacter le ministre de la Justice.
Pourquoi alors ces lettres sont-elles restées ou revenues dans les archives personnelles d’Antoine Chancel ? Gambetta était-il déjà reparti de Tours et Antonin a-t-il été empêché par le déroulement de la guerre de le rejoindre à temps pour les lui remettre ? Ce point serait à vérifier, de même que celui de savoir si la demande du maire de Nîmes a eu des suites et lesquelles.
En revanche, il est probable que ces documents ont été utilisés plus tard par Antonin pour étoffer son dossier de demande de réintégration dans l’administration pénitentiaire [22].
Antonin reçoit le 18 novembre 1870 un « Titre provisoire de nomination [comme] lieutenant à la 2e compagnie du 1er bataillon de la Garde mobile du département d’Indre-et-Loire », sur papier à en-tête de la 18e Division Militaire, 1re subdivision, qui lui est remis le lendemain [23], puis un autre, daté du 25 novembre 1870 et remis le jour même, émanant également de la 18 région Militaire et signé et cosigné des mêmes personnes, le nommant « Capitaine à la 4e compagnie du 2e bataillon de la Garde mobile du département d’Indre et Loire en remplacement de M. Vigouroux nommé [24] Chef de bataillon [25] ».
Les hostilités prennent fin le 28 janvier 1871 avec la signature d’un armistice. Faute d’accès au registre matricule d’Antonin, on ne dispose pas d’éléments précis sur son activité pendant l’automne et l’hiver 1870-71 mais un document rédigé à Tours le 18 mars 1871 [26], indique que « Mr le capitaine Chancel, entré au 88 régiment mobile le 18 novembre 1870, y a fait toute la Campagne de le 2e armée de la Loire jusqu’au licenciement de ce régiment survenu le 18 mars 1871 [...et ] reconnaît les services que cet officier y a rendus. L’énergie, le zèle et la distinction avec lesquels il a commandé sa compagnie dans les moments difficiles, l’esprit de discipline qu’il a toujours su y maintenir. Cet officier a été l’objet d’une proposition pour le grade de chevalier de la Légion d’honneur à la suite d’une opération brillamment conduite par lui et sa compagnie devant Meung [probablement en décembre1870] ». Comme l’attestera le Général commandant de la 18e Division Militaire, « dès que son corps a été licencié, Antonin s’est immédiatement remis à la disposition de l’autorité militaire pour accomplir de nouvelles fonctions [27].
La date du licenciement du 88e Régiment de Mobile, précisée dans ce document rédigé le jour même (18 mars 1871), correspond très exactement au déclenchement de la Commune de Paris. La nouvelle des événements parisiens était-elle déjà connue à Tours [28] et faut-il voir un lien direct entre le licenciement du régiment où servait Antonin et l’insurrection ?
Des missions de surveillance des gares dans le contexte de la Commune de Paris
Quoi qu’il en soit, la révolte de la Commune de Paris contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale qui vient d’être élue au suffrage universel (masculin), commence ce 18 mars 1871 et durera jusqu’à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. C’est probablement dans ce contexte nouveau qu’il faut "lire" les dispositions prises par le général commandant la 18e division pour mieux contrôler les gares.
Le 22 mars, le Général donne des ordres précis : « Les postes de service aux gares de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps seront sous la surveillance d’un capitaine de la garde mobile : les capitaines Izarn et Chancel, qui se relèveront entre eux toutes les 24 heures ; leur service commencera à midi et se continuera jusqu’au lendemain midi, et ainsi de suite en alternance.
M. M. Izarn et Chancel iront visiter aussi souvent que possible le poste de Saint-Pierre des Corps : les officiers commandant les postes à la gare de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps devront se conformer strictement en plus de la consigne qu’ils ont déjà, aux ordres que le capitaine de service pourra leur demander. Le capitaine rendra compte au général de tout ce qui peut intéresser le service et la discipline.
Ce service commence dès aujourd’hui. Les Lts et sous-Lts commandant les postes sont tenus d’obéir en tout au capitaine de service » [29].
Mais cela ne semble pas suffire puisqu’il renforce les consignes dès le lendemain : « Le capitaine commandant des postes [de la gare de Tours et de celle de Saint-Pierre des Corps], veillera à la stricte exécution des consignes données aux différents postes placés sous ses ordres. Tout acte de négligence ou de faiblesse commis par les soldats ou les chefs de ces postes serait signalé sans retard dans un rapport au Général. Il fera arrêter immédiatement et conduire en prison les militaires voyageant isolément qui se feraient remarquer par des actes ou des paroles contraires à la discipline. Il veillera à ce que main forte soit prêtée en cas de besoin aux agents de l’autorité chargés de surveiller l’arrière des trains. Il prendra enfin toute mesure que comporteraient les circonstances pour assurer et maintenir le bon ordre » [30].
Cette insistance pourrait indiquer une peur de la contagion révolutionnaire propagée par des militaires démobilisés ou déserteurs ...
Sous réserve de confirmation à partir de son registre matricule ou de sources émanant de l’administration pénitentiaire, il semble que, à la mi avril Antonin ait manifesté son intention de mettre fin à ses fonctions militaires. Le 20 avril 1871, le Lieutenant Colonel du 88e regt de Mobile, lui remet une attestation reconnaissant « les services rendus […], son zèle, son dévouement, sa valeur » et ajoute qu’il « serait heureux de lui voir obtenir, à sa recommandation, un emploi en rapport avec ses aptitudes » [31].
De même, quelques jours plus tard, « Le général commandant la 18e division militaire à Tours atteste que Monsieur Chancel Capitaine de la Mobile d’Indre-et-Loire s’est mis à la disposition de l’autorité dès que son corps a été licencié le18 mars, et qu’il a été chargé à la gare de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps d’un service actif dont il s’est acquitté avec zèle jusqu’au premier mai 1871.
Ce capitaine mérite des éloges pour l’énergie et l’intelligence avec lesquels il a accompli les fonctions difficiles qui lui étaient confiées à Tours » [32]
Un traité de paix, qui consacre la défaite de la France, est signé le 10 mai à Francfort-sur-le-Main.
Pendant cette période de guerre, Antonin se lie avec le maréchal des logis Pierre Robine (du 2e régiment de dragons de Chartres), un officier Gersen (ou Gerson ?), un autre, Ch. Bonnet (probablement tué peu après), le baron Charles de la Gâtinerie et le comte d’Ornano, avec qui il échange des cartes-photos dont plusieurs dédicacées en souvenir de la Campagne de France [33]
Dans son album photo figure également une carte-photo représentant un homme assez jeune, en costume de ville, portant l’inscription au crayon bleu « Manuel de Gramedo » qui pose question. Elle est de la même graphie que celle rajoutée (dans le cadre du dossier de demande de réintégration d’Antonin) au dos au dos de la lettre rédigée le 10 novembre 1870 par le maire de Nîmes à l’attention de A. Crémieux et probablement que celle de l’inscription figurant au dos de la lettre du maire de Nîmes adressée à L. Gambetta : « M Berthier / 21 boulevard Notre Dame / Manuel / de Gramedo » [34].
Antonin recevra la médaille militaire (« Valeur et Discipline 1870 »), puis en 1912, la médaille commémorative de la Campagne de 1870-1871 instituée par la loi du 9-11-1911 [35].
Sa seconde carrière dans l’Administration Pénitentiaire, son mariage et la naissance de ses fils : 1871-1896
Après avoir quitté l’armée, il reprend ses activités dans l’Administration Pénitentiaire. Comme indiqué plus haut, il a très probablement utilisé divers documents militaires pour étayer son dossier de demande de réintégration.
Le 12 juin 1876, « âgé de trente huit ans, employé à la Maison centrale de Clervaux », il épouse à Bar-sur-Aube, Isménie Hortense Eugénie BABEL. C’est là que naît leur premier enfant, qui meurt quelques jours plus tard. Un second fils, Edmond Louis Victor (dit Louis), naît en juillet 1878, alors qu’Antonin est en poste à la Maison d’Arrêt de Fontevrault.
Sa retraite et ses engagements religieux : 1896-1912
A Dijon, où il s’est fixé au début de sa retraite pendant que son fils unique, Louis commence des études de médecine, Antonin participa, puis anima « chaque après-midi pendant plus d’un an, avec une exactitude absolue, militaire (sic), […] la récitation du Rosaire aux pieds de Notre-Dame de Bon-Espoir ».
Après avoir effectué son internat à Dijon, Louis “monte à Paris” avec ses parents pour y terminer ses études et y obtenir son diplôme de docteur en médecine. La famille s’installe 25 avenue des Gobelins, dans le 13e arrondissement, et Louis y ouvre son cabinet.
« Fixé sur la paroisse de Saint-Médard, [Antonin] apporte son concours à la Conférence de Saint-Vincent de Paul, en particulier pour l’Œuvre des Mariages », à une époque où la tension entre cléricaux et anticléricaux bat son plein. Il y rencontre un frère de la Pénitence de Saint-François d’Assise (Obédience des FF. MM. Capucins) qui le fait entrer dans le Tiers-Ordre de Saint-François.
Antonin s’y présente au postulat le 29 octobre 1905, en pleine polémique autour de la future loi de Séparation des Églises et de l’État [36] et est « admis à la Vêture le 28 janvier 1906 sous le nom de Frère Baudille [37] […].Novice exemplaire, il fit sa profession le 24 février 1907 après s’y être préparé saintement, car tous les matins il [communiait. Ses] grandes qualités de cœur le firent choisir comme Zélateur [par la Fraternité de Paris …] mais les années commençaient à peser sur ses épaules, et amenèrent des misères de santé. Une maladie de cœur vint l’arrêter complètement [et il dut] garder la chambre pendant les dernières semaines de sa vie ».
Antonin meurt à près de 74 ans à son domicile, 25 avenue des Gobelins, à Paris le 15 janvier 1912. « Il est le 172e inscrit sur le Nécrologe de la Fraternité depuis sa réorganisation en 1857 ». Il est inhumé dans la sépulture familiale acquise dans le cimetière parisien du Kremlin-Bicêtre, aujourd’hui Val-de-Marne.
C’est un mois après son décès que la médaille commémorative de la Campagne de 1870-1871, qui vient d’être instituée par la loi du 9-11-1911, lui est accordée le 21 février 1912.