Ce que nous savons sur Jean Edouard BROTONNE, nous le tenons uniquement des actes de baptême et de naissance et de décès de sa fille Marie Xaverine.
Malgré toutes nos recherches (depuis 12 ans) nous ne trouvons aucun acte le concernant directement !!!
L’an mil huit cent soixante trois le cinquième jour du mois de mai, à onze heures du matin, pardevant nous Victor Napoléon Oudins, Maire et officier de l’Etat civil de la commune de Longpont, canton de Villers Cotterêts, arrondissement de Soissons, département de l’Aisne, a comparu Jean Edouard BROTONNE âgé de 24 ans, profession de scieur de long, domicilié à La Flamengrie lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin, née hier quatre du mois courant, à dix huit heures du soir, dans un canton de la forêt de Retz, lieudit la Grosse pierre [renvoi en marge : territoire dudit Longpont] de lui déclarant et d’Ambroisine Xavérine POULAIN âgée de 23 ans, sans profession, son épouse et sans résidence fixe, à laquelle enfant il a été donné les prénoms de Marie Xaverine. Le présent acte a été rédigé en présence de Charles Anatole Godet, âgé de quarante ans peintre en bâtiments et de Joseph Alphonse Levasseur, âgé de vingt-quatre ans, boulanger, tous deux domiciliés en cette commune et amis du père de l’enfant, et ont, les témoins, à l’exception du comparant qui a déclaré ne savoir signer, de ce interpelé, signé avec nous le présent acte, après lecture faite. – Signé : J. Levasseur - A. Godet - V. Oudins.
Source : AD02 en ligne - 5Mi0998 - Longpont (1863-1872) - vue 8/104 - acte n°12.
Ce que nous apprenons par ce document sur Jean Edouard BROTONNE :
- Il est âgé de 24 ans en 1863 = naissance calculée ca 1839.
- Il est scieur de long dans la forêt de Retz certainement pour une campagne de coupe.
- Il est domicilié à La Flamengrie, petit village de l’Aisne en Thiérache où il y a de nombreux BROTONNE.
- Il déclare l’enfant dans la commune de Longpont, commune la plus proche de son lieu de travail saisonnier.
- Elle est née de lui et d’Ambroisine Xavérine POULAIN son épouse… il serait donc marié, l’enfant est mentionné légitime.
- Épouse âgée de 23 ans en 1863 mais née le 05 janvier 1841 à La Flamengrie [source : AD 02 en ligne - 5Mi0754 - La Flamengrie NMD (1837-1845) - vue 145/341 - acte 3]
L’an de N-S 1863 le 10 mai a été baptisée Marie Xavérine née le 4 du présent mois du mariage civil et canonique de Jean Edouard BROTONNE et de Ambroisine Xavérine POULAIN son épouse domiciliés à habitants de La Flamengrie doyenné de La Capelle. Parrain : Louis BROTONNE de La Flamengrie, oncle de la baptisée.
Marraine : Pauline MAILLARD de Villers-Cotterêts.
Ce que nous apprenons par ce document sur Jean Edouard BROTONNE :
- Il est marié civilement et religieusement, toutefois le diocèse de Soissons ne trouve pas trace de ce mariage canonique.
- Ils sont habitants de La Flamengrie.
- Le parrain : Louis BROTONNE est oncle de la baptisée = c’est donc un frère de Jean Edouard.
- Qui est cette Pauline MAILLARD ? Il n’y a aucun MAILLARD connu dans la famille, serait-ce une marraine de circonstance ?
L’an mil neuf cent onze, le quatrième jour du mois de février, à cinq heures du soir, en la mairie et pardevant nous FAVRIL Eloi Rémi, Maire et officier de l’état civil de la commune de Wimy, canton d’Hirson, arrondissement de Vervins, département de l’Aisne ; Ont comparu Adolphe CORDELLE, âgé de quarante neuf ans et Alfred CORDELLE, âgé de quarante sept ans, verriers, domiciliés à Wimy au hameau d’Ecrevaux le bas, lesquels nous ont déclaré que Marie Xaverine BROTONNE, âgée de quarante sept ans, sans profession, domiciliée chez le premier comparant, célibataire, née à Longpont, le quatre mai mil huit cent soixante trois, fille des défunts Jean Edouard BROTONNE et Ambroisine Xaverine POULAIN, est décédée en la demeure du premier comparant, ainsi que nous nous en sommes assuré en nous transportant auprès de la défunte, aujourd’hui, à quatre heures du soir, ladite déclaration faite par CORDELLE et CORDELLE ci-dessus désignés, tous deux non parents de la défunte ; Et ont les comparants signé avec nous le présent acte après lecture faite. Signé : CORDELLE – CORDELLE – FAVRIL.
Ce que nous apprenons par ce document sur Jean Edouard BROTONNE :
- De sa naissance à son décès, elle est bien la fille de Jean Edouard BROTONNE et d’Ambroisine Xaverine POULAIN. Certainement qu’à son décès, le déclarant est en possession de son acte de naissance.
- Le déclarant : Adolphe CORDELLE est en fait son concubin avec lequel ils auront ensemble 7 enfants de 1885 à 1902. Tous sont des enfants naturels reconnus.
Notes complémentaires :
L’on peut très bien admettre qu’il ne se soit pas marié (ce que soutient d’ailleurs la mémoire familiale). En effet, Ambroisine Xaverine POULAIN aura 2 enfants naturels en 1867 et 1869 avec Clément Ferdinand BAUDEMONT, enfants qui seront reconnus lors de leur mariage le 11 janvier 1872 à La Flamengrie (source : AD 02 en ligne La Flamengrie - NMD (1864-1873) vues 302, 303 acte n°2)… acte dans lequel l’épouse est déclarée célibataire !
Les scieurs de long étaient des ambulants : parcourant inlassablement la campagne, sans résidence fixe. Dans l’acte de naissance est indiqué « sans domicile fixe ».
La forêt de Retz appartient à l’ensemble des futaies de hêtres de Picardie fortement exposées aux tempêtes hivernales qui les endommagent tous les 5 ans environ. La forêt de Retz est une forêt domaniale de l’Aisne en forme de croissant dont Villers-Cotterêts serait le centre. Elle est située à 80 km au nord-est de Paris. C’est l’un des plus grands massifs forestiers français d’environ 13 000 ha.
La forêt de Retz a connu dans la seconde moitié du XIXe siècle deux tempêtes d’une assez grande intensité. La première, le 10 décembre 1872 mit à terre 33 557 m3 de bois, la seconde, le 13 mars 1876 créa 11 427 m3 de chablis (ensemble d’arbres déracinés).
Plusieurs témoignages de scieurs de long :
[Source : La grande histoire des scieurs de long d’Annie ARNOULT]
- « on partait au mois de novembre et on revenait au printemps ».
- « je suis né à Haramont dans une hutte en bois, j’ai vécu trois ans en forêt de Retz ».
- « on logeait dans le bois comme le loup ».
- « celui du haut avait plus de mal…il s’usait au travail ».
Comment en partant de ces indices suivre le fil d’Ariane qui nous mènera à la découverte de Jean Edouard BROTONNE ?
Voici 12 années que nous sommes bloqués sur notre Sosa 22… un vrai casse-tête.
Merci à tous pour votre aide et vos suggestions...