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Accueil » Documents » Au fil des registres paroissiaux et des registres d’état civil » Les mentions insolites » Une mort accidentelle au fond d’un puits

Une mort accidentelle au fond d’un puits

Le jeudi 20 mars 2014, par Henri-Claude Martinet, Thierry Sabot

Les morts accidentelles sont nombreuses dans les registres paroissiaux. Elles sont une bonne indication des activités pratiquées et des conditions de leur exercice.

Edme DROY, manouvrier, âgé d’environ trente neuf ans, étant descendu le huit janvier mil sept cent cinquante cinq dans le puit de Simon PONCE pour le nettoyer à l’heure d’environ neuf à dix du matin, au bas duquel étant, il a eu la teste écrasée dans la chute d’une pierre qui lui a donné aussitôt la mort dans le fond dudit puit, dont le corps retiré après vingt-quatre heures d’exposition sur place, a été par moi curé soussigné inhumé au cimetière de ce lieu, ayant un chapelet sur lui comme marque du chrestien, a été par moi, curé soussigné, inhumé au bas du cimetière de ce lieu, en conséquence de l’ordonnance de M. le lieutenant de la justice de Fay, rendue sur les conclusions de M. le procureur fiscal en icelle [juridiction], les procédures préalablement faites et communiquées en pareil cas requis et accoutumé et le tout à moi, curé notiffié qui ay donné l’honneur de la sépulture ecclésiastique au corps dudit Edme DROY à trois heures après midy, le neuf dudit mois et an, en présence de Catherine GATELLIER, sa mère, de Margueritte MOUTON, sa femme, de Jean DROI et Jacques MOUTON, frère et beau-frère qui ont déclaré ne savoir signer de ce interpellés suivant l’ordre signés enfin avec moi sur la minutte des présentés.

J. P. Porlier, Nicolas Roi, Bazin, Maillard curé de Fay

Source : Fays-lès-Marcilly (Aube), registre des Baptêmes, mariages et décès 1574-1792 (vue 327/506).

Notes : Le défunt est un journalier, un cureur, employé à nettoyer les puisards, les fossés, les mares et les étangs.

La mort soudaine et accidentelle de l’ouvrier ne lui a pas permis de recevoir les derniers sacrements. Aussi, afin de préparer l’inhumation dans le cimetière, le curé cherche la preuve que le défunt est un bon chrétien : celle-ci lui est fournie par la possession d’un chapelet, signe majeur de catholicité.

La présence du procureur fiscal est rendue nécessaire par l’ouverture d’une enquête suite à la mort violente de l’ouvrier. En effet, en principe depuis la fin du XVIe siècle, une autorisation de justice est nécessaire pour procéder à l’inhumation d’un défunt privé en tout ou en partie des sacrements, mais il faut attendre la déclaration royale de 1736 pour que la mesure se généralise. Cette enquête explique le délai d’exposition du corps.

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