Bonjour,
Je note la mise très soignée de toutes ces personnes (tout comme du magasin), qui ne devait pas être de circonstance (c’est à dire pour la photo), car chacun a l’air d’être à l’aise dans ses vêtements, les hommes en cols rigides et les femmes, incroyablement corsetées.
Autre aspect notable, le sourire et l’aisance très commerciaux qu’affiche chacun, qui laisse entendre que le patron avait des exigences de comportement et de caractère pour ses employés.
Tout cela contribue à laisser penser qu’il s’agissait d’un commerce prospère et de qualité s’adressant à la meilleure société nivernaise.
Personnellement je pensais de prime abord que les deux femmes étaient elles aussi des vendeuses (considérant notamment leur mise et leur port), mais à la lecture d’un autre intervenant, je veux bien croire qu’il s’agissait de retoucheuses, car en effet, les vendeuses de chapeaux pour femmes (on n’en voit d’ailleurs aucun dans les vitrines)sont appelées alors "modistes", ce qui n’apparait pas dans l’enseigne, et il est probable, en effet, qu’à cette époque, il fallait des hommes pour vendre des chapeaux à d’autres hommes.
Pour moi,le patron ne peut être que l’homme à l’entrée du magasin, plus âgé, dans une position centrale et de leadership "soft", il pose de manière plus directe et moins convenue face au photographe dont il est le client (or le client est roi...). On sent bien que c’est lui, "l’âme" du magasin.
Enfin, concernant le "groom", je pense également qu’il y avait une rotation importante dans cette fonction qui ne devait pas excéder 1 à 2 ans maximum, d’abord parce qu’on ne pouvait pas y faire carrière (avec certainement un statut d’apprenti et de faibles émoluments), que c’était un rôle dévolu strictement à un enfant (ouvrir, fermer la porte, saluer les gens,...), que ne nombreuses sollicitations de parents faisaient qu’il y avait des successeurs en attente de renouvellement.
J’ai ai vu encore récemment dans des commerces au Proche-Orient (Turquie,..., mais dans les commerces destinés aux autochtones, pas aux touristes (barbiers, confection...)).
Les deux grooms sont deux enfants différents qui, de mon point de vue, ne se ressemblent pas du tout. Celui de la photo de groupe ne semble pas avoir le même "formatage" que les autres employés, il n’est pas particulièrement à l’aise. Peut-être, la photo a t-elle est prise au début de son service, alors qu’il n’était pas encore bien intégré. Le second, au contraire est bien plus à l’aise, on voit bien qu’il est à l’aise dans son rôle et le fait qu’on l’ai pris en photo tout seul (ce qui supposait un certain coût, car dans les années 1900/1930, on n’était pris en photo au mieux une ou deux fois et forcément par un photographe, prouve l’importance qu’il avait dans son rôle (si c’est une photo avant son départ et à la demande de son patron)ou, éventuellement, l’importance qu’avait son rôle pour lui (si c’est une photo faite à la demande de sa famille au début de son service.
Le fait que cette photo se retrouve chez son patron laisse penser que la première hypothèse est la plus probable....
Cordialement.