Le frère ainé de mon père, Paul DEDIEU, est né le 29 mars 1906 à Clermont, en Ariège. Il est décédé le 5 août 1995, à Fabas, en Haute Garonne, à l’âge de 89 ans. Agriculteur toute sa vie, il est resté célibataire.
- Extrait de sa fiche matricule
D’après sa fiche matricule [1], suite à la mobilisation, il est rappelé à l’activité le 2 septembre 1939. Affecté au dépôt du Génie, 28e Compagnie télégraphique, 67e DI (division d’infanterie). Arrivé au Corps le 9 septembre 1939. Aux Armées le 19 octobre 1939. Interné en Suisse avec la Compagnie 67/81 le 19 juin 1940 à Lucerne. Rapatrié et démobilisé le 29 janvier 1941. Rayé des cadres le 30 janvier 1941. |
En 1940, la 67e Division d’Infanterie est composée des 211e, 214e, 220e RI, du 57e RA...et de la 67/81e Cie télégraphique [2].
En juin 1940, la 67e Division se trouve en Franche-Comté du coté de Montbéliard. Les accrochages s’intensifient et le 18 juin 1940 des batailles ont lieu dans tout le secteur de la vallée du Doubs à la frontière Suisse. À Pierrefontaine-les-Varans, 35 soldats ont perdu la vie, dont Joseph DULAC, un camarade de Paul, né comme lui à Clermont [3].
Après ces durs combats, c’est la débâcle. Paul se délaisse d’un sac de bougies auprès d’une vieille dame qui en remerciements lui donne une bouteille de vin. Le régiment se dirige vers la Suisse, en direction de Pontarlier.
- Les trois fillettes et le militaire
- Qui les connait ?
Du 19 au 20 juin 1940, la Suisse accueille sur son sol neutre 42600 soldats Français et Polonais appartenant pour la plupart au 45e corps d’armée commandé par le Général Daille, acculé à sa frontière ouest par la poussée de la Wehrmacht. De juin 1940 à Février 1941, les éléments du 45e corps d’armée ainsi que ceux du 7e régiment de Spahis algérien seront internés en Suisse avant d’être rapatriés en France non occupée, dite « libre ». Les soldats Polonais resteront internés jusqu’en 1945. |
L’inaction, malgré de fréquentes sorties sous surveillance et les exercices traditionnels à cheval, l’éloignement de la mère patrie et la crainte d’un lendemain incertain ont pesé sur la troupe au sein de laquelle ne devait pas manquer de se manifester quelques dissensions.
Ces hommes suscitèrent malgré tout la sympathie et l’admiration au sein de la population des petites localités fribourgeoises et bernoises où ils résidèrent sept mois durant. Malgré les recommandations officielles et autres injonctions militaires appelant les civils à garder leurs distances face aux réfugiés en uniforme, une évidente fraternisation se manifesta bientôt entre une population officiellement neutre mais au fond du cœur acquis à la cause française, et ces infortunés soldats entraînés dans une débâcle aussi soudaine qu’incompréhensible.
- Mon oncle Paul soldat
Quand on évoquait son célibat, il prononçait "Elle s’appelait ELSA". Il avait probablement rencontré une personne qui pourrait avoir un lien avec les fillettes.
- Le parc du château ?
- Un réverbère ouvragé
Cette photo a peut être été prise en Suisse. On distingue en arrière plan l’allée d’un parc avec ses arbres bien taillés, une barrière de bois, et de grands vases décoratifs ? A l’angle du bâtiment de droite, un réverbère ouvragé. Maigres indices...Merci de votre aide.