J’habite un quartier de Chelles (77) qui s’appelle Chantereine. Ce quartier a été conçu en 1913 par des employés de la ville de Paris et de la préfecture de la Seine qui ont acheté un terrain de 33 ha qu’ils se sont partagés et qu’ils ont entrepris de lotir. Le président de cette association syndicale nommée Chacun son toit s’appelait Léon Jules HENRION. Il habitait alors à Vitry sur Seine et était employé à l’enseignement rue Lobau à Paris. Il meurt le 15 mai 1915 au cours de son service militaire. Une rue et une place portent son nom dans ce quartier dont il a été le premier responsable.
Je n’ai aucun renseignement pour mieux le connaître :
D’où est-il originaire ? Où est-il né ? Où est-il mort ? Où est-il inhumé ? Quel était le travail d’un employé à l’enseignement ? Avait-il des frères et sœurs, de la famille à contacter ?
Mes recherches ont toutes été sans aucun résultat :
- Il n’est pas sur le site ‘’Mémoire des hommes’’ guerre 14-18.
- Son décès n’est pas transcrit à Vitry sur Seine où il habitait.
- Il n’est pas né à Paris, j’ai cherché dans les 20 arrondissements.
- Son registre matricule n’est pas dans les bureaux parisiens.
- Les Archives du personnel de la ville de Paris n’ont pas de dossier sur lui.
- A Vitry en 1911, il ne figure pas sur les archives de recensement à son adresse rue Ferrier.
- Il n’est pas sur les listes électorales de Vitry.
- Son lot de lotissement a été revendu sans qu’il soit fait mention de son nom car ces lots étaient payables sur 3 ans et son lot était donc redevenu propriété de l’association.
Réflexions :
Il part au service militaire en avril 1915, meurt au cours de ce service en mai, il n’est pas mentionné ‘’Mort pour la France’’. A-t-il 20 ans en 1915 ? (né en 1895) ou bien est-il mobilisé comme réformé rappelé à l’activité ? (âge incertain), ou bien comme territorial ? (moins de 48 ans).
S’il a 20 ans en 1915, 18 ans en 1913 ça signifierait qu’il était le président d’une association regroupant près de 300 membres : ça me semble trop jeune ?
Il semble qu’il était célibataire, sinon son épouse aurait pu continuer à payer son terrain.
Qui pourrait m’aider ?
Merci à tous pour votre aide,
Suite à cette demande d’entraide, voici désormais :
L’histoire de Léon (Jules) Henrion
L’histoire de Léon (Jules) HENRION
Ce personnage avec d’autres employés de la ville de Paris et de la préfecture de la Seine, est un des principaux responsables de la création en 1913, d’un lotissement de 540 lots à Chantereine, commune de Chelles. Président de l’association ’’Chacun son Toit’’, il meurt au cours de son service militaire le 15 mai 1915. Dans les archives du lotissement, très peu de renseignements sur lui, pas d’âge ni de lieu de naissance, pas de lieu de décès, une adresse à Vitry-sur-Seine et comme métier, employé à l’enseignement rue Lobau à Paris. Ce lotissement privé, après des débuts difficiles à cause de la guerre, s’est bien développé et aux employés parisiens d’origine se sont ajoutés bien d’autres gens. Ce quartier excentré de Chelles a été un peu indépendant jusqu’en 1950, date de dissolution de l’association syndicale ’’Chacun son Toit’’. Toute son histoire a déjà été écrite et publiée dans le bulletin n° 16 (1998) de la Société d’Histoire de Chelles (toujours disponible à la SAHC).
Malgré toutes mes recherches, je n’avais trouvé aucun élément sur notre premier Président. La Gazette Web, bulletin gratuit d’informations historiques et généalogiques de Thierry Sabot, publiée chaque vendredi sur internet, m’a donné la possibilité de recourir à une demande d’entraide.
Mon article présentant le sujet est paru jeudi 28 avril et dès 11 heures, Franck trouve dans l’historique du 35e RIT, un soldat nommé Léon Henrion, décédé à l’hôpital auxiliaire de Villeneuve-Saint-Georges le 15 mai 1915. Est-ce bien notre homme ? A 11h 40, Martine trouve sur ’’mémoire des hommes’’ une fiche à son nom indiquant un décès pour maladie non imputable au service, sa date et son lieu de naissance à Courtenay en 1870. Dans l’après-midi, le registre matricule de 1890, fiche 1359, est pris en compte sur les archives en ligne du Loiret (Montargis).
En cette fin de jeudi 28, des faits concordent, mais des doutes subsistent : le 2 prénom Jules n’apparaît pas sur les archives consultées, les adresses à Montrouge ou rue de St Louis en l’Ile, je ne les connais pas et mon adresse de Vitry ne figure nulle part. Et puis Léon Henrion préside un conseil d’administration de la société fin mars 1915 alors que sa fiche matricule indique qu’il arrive à son service militaire le 11 janvier 1915 et qu’il est affecté au 35e Régiment d’Infanterie Territorial (R I T), il a 45 ans.
Le vendredi 29, un doute apparaît, mais Franck trouve le sens de son affectation militaire comme GVC (d’abord lu par erreur LVC) il est garde de voies de chemin de fer, donc près de son domicile. Et puis Corinne apporte une info capitale, son mariage à Paris 4e en 1896, mais la signature au bas de l’acte ne correspond pas aux multiples signatures que je peux voir dans les registres du lotissement où il signe toujours ’’LHenrion’’ avec un paraphe sous la signature. Sommes-nous donc sur une fausse piste ?
Samedi 30, nous sommes tous perplexes. Michel trouve alors un article de presse de l’époque parlant du président Henrion qui vient de fonder une société en vue d’édifier à proximité de la capitale, une cité-jardin. Ça va bien avec mes sources. Henrion y est présenté comme ’’délégué du personnel’’. Toutes ces sources sont sur le site de Gallica … Mais tout cela n’est pas décisif.
Samedi 30 à 17h 30, c’est encore Corinne qui intervient : à Montrouge, domicile d’Henrion et son épouse en 1901, Corinne trouve un acte de reconnaissance d’enfant par Léon Jules Henrion, 31 ans, épicier-fruitier. Voici mon 2e prénom qui apparaît pour la première fois. Ce fils Charles Raoul se marie à Montrouge en 1911 et là, son père qui a 41 ans, est devenu employé à la préfecture de la Seine et il signe … comme sur les registres du lotissement.
Léon et Léon Jules avec 2 signatures, sont une seule et même personne. Il est né à Courtenay où il a 3 sœurs et un frère. Son père, journalier ne signe pas dans les actes. Léon exerce plusieurs emplois avant d’être employé à l’enseignement à Paris. Cheveux et sourcils blonds, il mesure 1,66 mètre. Son fils reconnu en 1901 a eu deux enfants, Georges Charles HENRION né à Montrouge en 1912, marié en 1945 à Château-Thierry et Noëlle Pierrette Thérèse HENRION née en 1917 à Montrouge.
Pour Léon HENRION, les archives hospitalières de l’armée à Limoges m’ont communiqué la page du registre des décès, qui indique une hémorragie cérébrale. Sa tombe est dans le cimetière ancien de Villeneuve-Saint-Georges, dans la partie haute, 5e Division.
Le Souvenir Français a mis un macaron sur les tombes regroupées des morts victimes de la guerre 14-18 et pour Léon Henrion, la stèle a été érigée par ce même Souvenir Français (il y a 2 erreurs sur sa plaque : date 1916 au lieu de 1915, il n’a pas été reconnu ’’Mort pour la France’’).
L’entraide a merveilleusement fonctionné et j’en remercie les chercheurs-trouveurs-contributeurs, Franck, Martine, 2 Jacqueline, Corinne, Ph(ilippe ?), Joëlle, Michel, Alain, Marie, Françoise, Thierry … et les autres … Cette recherche donne des pistes de sites à consulter.
Il reste à trouver peut-être des descendants des 2 enfants de Charles Raoul (1887-1968), Georges Charles et Noëlle Pierrette. La recherche n’est pas terminée …