Résumé : Une semaine à peine avant la libération de Paris, par les troupes françaises et ses alliés, un dernier train de déportés partait de Compiègne vers l’Allemagne emportant quelques 1250 prisonniers vers un destin inconnu.
Un lieu improvisé, au cœur de la forêt de Rethondes, avait été préféré à la gare servant habituellement de départ aux précédents convois menant vers les camps de la mort. Partis par camion dans la matinée du 17 août du camp de Royallieu par une chaleur extrême, des hommes usés, malades ou meurtris par la torture, allaient être entassés dès l’après-midi à 80 ou 100 dans des wagons à bestiaux. Le convoi ne partira que le lendemain.
L’abbé Marcel Lacour, alors curé d’Athée-sur-Cher (37), faisait partie de ce dernier convoi partant de Compiègne pour arriver au camp de concentration de Buchenwald le 21 août 1944.
L’auteur : Franck Boulinguez est bien connu des lecteurs du magazine-web et de la Gazette puisqu’il propose régulièrement des enquêtes généalogiques à partir de photographies anciennes. Il s’est notamment fait une spécialité d’étudier et d’interpréter le texte situé au verso de ces documents afin d’en tirer le maximum d’informations historiques et généalogiques.
Un extrait : Marcel Lacour, de par ses origines vosgiennes et ses études supérieurs, parle allemand couramment. Le poste de commandement allemand du secteur est établi au château de la Chesnaye. Les fonctions sacerdotales de l’abbé lui permettent d’obtenir un "Ausweis" : le laissez-passer qui l’autorise à franchir de manière régulière la ligne de démarcation. Il fait alors preuve d’une cordialité "calculée" envers l’occupant, en les visitant ou en les invitant régulièrement à venir déguster "le bon vin de Touraine" dans son presbytère. Cela lui permet de connaître avec précision les horaires des patrouilles chargées de surveiller la ligne de démarcation et "d’occuper l’occupant"... Il accueille, nourrit et loge pendant ce temps, avec l’aide des habitants du village, les soldats ou officiers évadés, français ou alliés, les civils persécutés ou réfractaires, et tous les autres candidats à la liberté...
Faisant preuve d’une imagination sans bornes, il les "déguise" en enfants de chœur, en prêtres... Il organise des processions d’où, curieusement, la moitié des "pèlerins" ne reviennent pas... Il traverse régulièrement la ligne de démarcation dans son automobile (une Peugeot 201 qu’il ne conduit pas lui-même) pour aller donner les derniers sacrements à des mourants réels ou imaginaires et en profite pour transporter ses "invités" ou pour déposer et récupérer le courrier à Reignac-sur-Indre ou à Cigogné".
Un avis : De 1883 à 1944, le destin de Marcel Lacour nous accompagne dans la découverte de cette période, longue d’un peu plus d’un demi-siècle qui a vu les Français connaître successivement la Belle Époque et deux guerres mondiales entrecoupées d’une période d’incertitude. Franck Boulinguez a puisé dans toutes les archives disponibles pour présenter avec brio cette courte biographie de ce personnage exceptionnel. En lisant ce livre, j’ai souvent eu le sentiment que l’abbé Lacour aurait pu être un personnage à part entière de la série historique "Un village français". C’est dire si son destin est sans doute représentatif de celui de milliers d’autres personnes (Thierry Sabot).
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Marcel LACOUR : curé, soldat et résistant
15,2 x 22,9 cm
56 pages - broché
10 € - prix public
ISBN : 2956631209 :
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