Résumé : Ingénieur retraité, Pierre Dumez, passionné par l’énigme du Masque de fer, nous livre une enquête romancée, appuyée sur des sources historiques rigoureuses.
Emprisonné trente-quatre ans au secret absolu sans motif offi ciel et devant porter un masque à la fin de sa vie, cet « étrange » personnage n’est certainement pas une légende forgée par des historiens ou des romanciers en mal de copie. Qu’on en juge :
Saint-Mars – son unique geôlier pendant 34 ans – écrit au ministre Louvois à l’arrivée du prisonnier à Pignerol le 21 août 1669 : « Je lui dis… que s’il me parlait, à moi ou à quelque autre, d’autre chose que de ses nécessités, je lui mettrais mon épée dans le ventre », tandis que, sur le registre de décès de la Bastille, on peut lire à la date du 19 novembre 1703 : « Ancien prisonnier de Pignerol, obligé de porter toujours un masque de velours noir, dont on n’a jamais su le nom ni ses qualités », et sous la rubrique Motif de la détention : « On ne l’a jamais su ».
Encore plus « étrange » : le roi Louis XIV s’intéresse personnellement aux conditions de sa détention, même après trente ans d’incarcération : c’est ainsi que Barbezieux, fi ls et successeur de Louvois, écrira à Saint-Mars – promu gouverneur de la Bastille – en date du 19 juillet 1698 : « Le Roi trouve bon que vous partiez des îles Sainte-Marguerite pour venir à la Bastille avec votre ancien prisonnier prenant vos précautions pour empêcher qu’il ne soit vu ni connu de personne. » Que savait donc le mystérieux prisonnier pour inquiéter autant Louis XIV ? La question conduit l’auteur à s’intéresser aux conditions « étranges » de la naissance de Louis XIV et au contexte politique tourmenté de cette époque.