Une petite photographie (format 85mm x 60mm), trouvée dans les archives familiales, attise notre curiosité.
D’après nos informations, nous supposons qu’elle a été prise avant 1929. Nous avons bien connu notre grand-mère (°1872 - †1964) – ici, au milieu du cliché – mais pour ce qui est de notre grand-père (°1865 - †1931), si désormais nous avons pu reconstituer les grands traits de son histoire, nous avons toujours cru ne jamais posséder aucune photo lui. Après avoir abandonné le domicile conjugal, il termina sa vie misérablement quelques années plus tard à l’hôpital Saint-Joseph de Nantes (inhumation dans le carré des indigents au cimetière du même nom). Cependant par sa fiche militaire, nous le savons de petite taille. En zoomant, nous voyons nettement que le voisin de Joséphine a passé son bras derrière elle et nous nous prenons à rêver d’avoir ENFIN trouvé une photo de cet ancêtre énigmatique.
Jean et Joséphine, qui vivaient ensemble depuis 1904, ne s’étaient mariés à Nantes qu’en 1911. À notre connaissance, ils vécurent dans cette ville et ses environs à Orvault et Pont-du-Cens.
Joséphine, native de Toulon, était handicapée. Sur les rares photos en notre possession, elle paraissait toujours triste et plus vieille que son âge. Sur celle ci-dessus :
- Dans l’angle de la pièce il semblerait qu’une étoffe de couleur noire ait été posée.
- Sur le mur principal, on devine un drap également noir et le reflet d’un flash portatif de l’époque. - La table est décorée de centres de table floraux ; on note un même gobelet par personne.
- Hormis la jeune femme souriante qui pourrait être au service de l’établissement, les personnages sont vêtus de couleurs sombres.
Ce qui nous intrigue c’est que seule notre grand-mère a devant elle une sorte de torchon plié et roulé et nous pensons voir comme un papier glissé sous sa bague.
Passionnés, nous avons continué à passer en revue les photographies transmises de génération en génération. Nous nous sommes arrêtés sur un cliché de format 90mm x 140mm.
Au dos, en lettres d’imprimerie :
CARTE POSTALE – Correspondance – partie illisible se terminant par … et Cie Paris.
Deux inscriptions de la main de notre tante, « Mon père et Gustave Thoret avec sa pipe », nous confirment qu’assis au premier rang, marqué d’une croix, il s’agit bien de Jean [1], notre grand-père
et sous l’autre croix, au dernier rang, de Gustave, un collègue.
Hasard de la vie, Gustave est-il devenu un intime de la famille car douze ans après le décès de Jean, ledit Gustave âgé de 57 ans épouse notre tante âgée de 37 ans ? Par leurs actes d’état civil respectifs l’un est déclaré serrurier, l’autre brossier.
En octobre 2007, les amis de La Gazette de Thierry Sabot – que nous remercions une nouvelle fois – avaient fait preuve d’une observation particulièrement pertinente relative à une photographie de ma grand-mère. Nous avions été stupéfiés par les suppositions détaillées qu’elle avait suscitées.
L’entraide et la persévérance faisant souvent des miracles en généalogie, peut-être :
- que de judicieuses remarques nous éclaireront sur la nature de la cérémonie de la première photographie ;
- que certains détails qui pour l’instant nous échappent nous guideront sur l’année et le lieu approximatifs de la manufacture de la seconde ;
- et que des témoignages nous apporteront quelques évidences sur les coutumes et habitudes de l’époque.
Merci à tous pour votre aide...