Victimes de la misère, du relâchement des mœurs et de l’égoïsme, les enfants de personne, pauvres petits êtres venus de toute la Cornouaille et exposés dans le tour de l’hospice de Quimper situé sur la hauteur de Creac’h-Euzen, n’ont pas demandé à être abandonnés.
Affublés de patronymes pour le moins originaux, beaucoup de ces enfants trouvés, déclarés de père et mère inconnus, meurent dès leur plus jeune âge chez les nourriciers auxquels l’hospice les a confiés. D’autres, mauvaises graines corrompues dès l’origine, empruntent des chemins interdits en marge d’une société qui tend à les rejeter, tandis que les plus chanceux ou les plus courageux parviennent à fonder une famille.
L’auteur utilise des archives peu exploitées pour conter l’histoire de l’hospice et de ses petits pensionnaires. Dans un XIXe siècle méconnu, l’évolution chaotique de l’assistance aux plus démunis ne peut laisser personne indifférent.
Les exposés : ce sont les enfants de père et mère inconnus, déposés au tour de l’hospice.
Tour : c’est la boite pivotante installée dans le mur de l’hospice. L’enfant est déposé anonymement à la nuit tombée par une personne qui actionne une cloche avant de s’enfuir au plus vite.
Creac’h-Euzen : c’est le nom de la colline de Quimper où se trouvait l’hospice civil de Quimper. Avant la Révolution, c’était le séminaire et aujourd’hui c’est l’hôpital Gourmelen.
3816 enfants trouvés, exposés à l’hospice de Quimper.
545 mariages.
Une soixantaine de communes concernées.
Des milliers de parents nourriciers et de maîtres d’apprentissage.
La vie de ces enfants à l’hospice et en campagne, comme elle se déroulait dans toutes les régions de France.
L’histoire de Quimper : ses maires, ses habitants, ses rues, ses commerçants et artisans, les crises et épidémies qui l’ont touchée, etc...
Extrait de la préface d’Annick Le Douget, docteur en sciences humaines et sociales :
Cet ouvrage est un excellent révélateur des mentalités et sensibilités de cette époque. L’auteur a réussi le tour de force de reconstruire un pan majeur de l’histoire de l’enfance abandonnée en Bretagne.
Extrait de la préface de Christian Bolzer, président de l’antenne quimpéroise du Centre Généalogique du Finistère : Les généalogistes finistériens, sans l’aide desquels ce livre n’aurait pu être écrit, y trouveront l’explication de l’origine et des conditions de vie de leurs ancêtres, nés de parents inconnus.
Le livre est divisé en 4 parties :
- l’histoire de l’hospice civil de Creac’h-Euzen à Quimper, de son tour et des enfants trouvés qui y sont exposés.
- 4 parcours d’enfants trouvés (dont Paul Faine, exposé en 1848 et guillotiné à Quimper en 1888).
- les parcours de vie de tous les enfants trouvés exposés de 1841 à 1861
- et enfin de ceux exposés de 1803 à 1840.
Un avis : Il existe très peu d’études locales sur le sujet passionnant et poignant des enfants trouvés. Celle que nous propose Pierrick Chuto avec cet ouvrage est de la même veine que ses précédentes publications : le texte est remarquablement bien écrit, très agréable à lire, captivant, et surtout fort bien documenté. À partir d’un dépouillement rigoureux des registres des enfants trouvés, l’auteur a analysé de nombreux concrets, autant de destins individuels mais représentatifs des situations rencontrées à l’époque. Que vous ayez ou non un ancêtre trouvé, en Bretagne ou ailleurs, je vous conseille de lire attentivement cette étude qui vous dévoilera bien des pans de l’histoire sociale de vos ancêtres.
Livre en vente : dans une quinzaine de librairies en Cornouaille
sur le site : www.chuto.fr
par courrier : association de Saint-Alouarn
19, Porrajenn. 29700 Plomelin