UN LIVRE POUR MIEUX CONNAÎTRE LES ANCETRES PAYSANS :
L’ouvrage, selon les premiers lecteurs très autorisés que sont Yves Cosson, Louis Oury, Claude Champaud, dépasse très largement la simple étude du village et fait passer le lecteur de la vie des habitants du Pin à la vie des Français du monde rural à travers les siècles. Les racines familiales plongent dans le passé qu’il faut chercher toujours à mieux connaître. Pour Claude Champaud qui fut pendant 19 ans chargé des collèges d’Ille et Vilaine, un tel ouvrage doit être mis à la disposition des écoles et des collèges car, dit-il, les enseignants trouveront là un outil permettant aux enfants d’accéder à la re-création du passé.
La généalogie est devenu un "sport" à la mode, mais il est clair que cela ne s’arrête pas à trouver les noms et dates des personnages. Il faut leur redonner corps dans l’époque où ils ont vécu, dans les lieux qu’ils ont visités. Ce livre est à ce sujet exemplaire : l’imposante liste des références aux documents d’archives utilisés permet à quiconque d’imiter ce travail de patiente recherche en indiquant les pistes à suivre. Il donne en outre aux étudiants et amateurs d’histoire locale toute possibilité de contrôle et de poursuite de l’étude réalisée. On apprend par exemple qu’il existe des cahiers de doléances rédigés en septembre 1789, soit après le 14 juillet et la nuit du 4 août, or aucune étude n’en a été faite. Les villageois du Pin y ont exprimé leur souhait de conserver leurs privilèges de bretons.
Le style est agréable, cela se lit comme un roman, mais il s’agit de faits vécus, de savoureuses anecdotes véridiques. Les personnages varient forcément d’un chapitre à l’autre, aussi le lecteur peut-il commencer la lecture où il veut, s’arrêter et reprendre selon son humeur. Certes le chapitre portant sur l’étude très détaillée d’un parchemin en latin du XIIe siècle est remarquable d’érudition, c’est le texte fondateur de la paroisse du Pin. Le nom du village lui viendrait d’un immense pin caractéristique dans le paysage de l’époque, dominant les landes, et gardant sa couleur verte en hiver contrairement aux chênes à feuilles caduques de l’immense forêt sur laquelle il se détachait.
La présentation publique du livre, en présence des anciens du village qui ont contribué à ce devoir de mémoire, et d’invités du monde littéraire et historique, a été l’occasion de découvrir ce charmant village méconnu, avec son étang réputé pour ses goélands bruns, son ancien hameau de Rochementru qui garde le cachet des siècles passés avec la maison des gabelous, l’ancienne église habitée depuis sa vente comme bien national en 1791.
Le site personnel de René Boiteau http://perso.wanadoo.fr/r.boiteau nous en fait faire une séduisante visite virtuelle.