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Faire entendre la voix d’un homme injustement oublié, tel est le but de cet ouvrage fondé sur les témoins majeurs que constituent un journal intime et une correspondance d’une richesse exceptionnelle.
Issu de la petite noblesse bourguignonne, le chevalier de Bonnard, né à Semur-en-Auxois en 1744, fut sous-gouverneur des enfants du duc de Chartres, ainsi du futur Louis-Philippe, roi des Français. Lors de la nomination de Madame de Genlis au poste de gouverneur - une première dans l’Histoire -, sa démission lui valut une notoriété qu’il n’avait point briguée...
« Destin » singulier que celui de ce militaire, franc-maçon, poète galant (l’un des favoris de l’Almanach des Muses... ), à vocation de pédagogue en un siècle féru de pédagogie. Sa vie fut écourtée par le fléau du temps : la variole. Si le chevalier de Bonnard - patriote sincère - ne put connaître la Révolution, sa jeune épouse, Anne Charlotte Sophie de Silvestre la traversa en bonne citoyenne...
Souvent inhérente au genre biographique, l’empathie de l’auteur pour son personnage n’échappera pas au lecteur. Mais Bernard de Bonnard, qui revit ici, sur le fond historique d’une société porteuse des espoirs des Lumières, est réellement une figure attachante : il ne peut laisser indifférent.
Au sommaire :
Première partie : les attaches
- Chapitre 1 : origines et formation
- Chapitre 2 : La piété familiale
Deuxième partie : l’amitié et les muses
- Chapitre 1 : le culte de l’amitié
- Chapitre 2 : le poété galant
- Chapitre 3 : le littérateur
Troisième partie : au service de la famille d’Orléans
- Chapitre 1 : au Palais-Royal
- Chapitre 2 : Madame de Genlis
- Chapitre 3 : Le Journal
Quatrième partie : les dernières années
- Chapitre 1 : la mission normande et après ?
- Chapitre 2 : le Franc-maçon
- Chapitre 3 : une mort édifiante
Annexes :
I. Correspondance
- Lettre du chevalier de Broval (24 mai 1778)
- Lettre du marquis de Thiard à Maurice (12 janvier 1782)
- Lettre de Sophie (mercredi 10 juillet 1782)
- Lettre de Valfort (Castres, le 27 août 1782)
- Lettre de Bonnard à sa belle-sueur (9 janvier 1782)
- Lettre de Bonnard à Sophie (Harcourt, le 8 août 1782)
- Lettre de Bernard à Maurice (Versailles, le 25 février 1783)
- Lettre de Bonnard à sa cousine (s. d.)
II. Le sous gouverneur
III. Fragments (journal ou papier)
IV. Textes sur Bonnard
V. Poésies de Bonnard
VI Textes divers
VII Événements politiques et culturels
VIII Illustrations
L’auteur : Ancienne élève de l’École Normale d’institutrices de Limoges, docteur ès lettres de l’Université Paris 7-Denis Diderot, l’auteur a publié Entre gouvernants et gouvernés : le pédagogue au XVIIIe siècle aux Éditions Universitaires du Septentrion (2000).
Un avis : Cette solide biographie nous restitue le portrait d’un personnage attachant, brillant, cultivé, sensible, honnête et sincère... Un personnage du temps des Lumières vivant dans les dernières décennies de la société d’Ancien régime... Un petit noble de province, sans argent et sans terre (« Je n’avais d’autre propriété, d’autre bien que mon nom et ce nom n’était pas grand chose. Comme on ne peut pas trouver à redire qu’un homme porte le nom de sa terre et que je n’en avais point, je m’en fis une de mon nom ; je me laissai appeler de Bonnard au lieu de Bonnard tout court. Ce de annonce l’opulence ou la naissance ; il faut l’avoir pour vivre comme tout le monde. »).
Au fil des pages, nous suivons le chevalier à travers les différents épisodes de sa courte existence : la vie familiale et les gestes du quotidien (il se nettoie les dents et les gencives avec du tabac), la scolarité, la carrière militaire dans l’artillerie, les expériences poétiques et littéraires, la charge de sous-gouverneur des enfants du duc de Chartres et la digrâce qui s’ensuit, puis enfin les tournées d’inspection en Normandie en qualité de maître de camp au service du duc d’Harcourt.
Esprit si peu courtisan mais qui pratique largement l’amitié, en homme éclairé Bonnard s’informe de son temps et porte un regard lucide et intéressé sur la société qui l’entoure et le contexte historique de son époque (la disgrâce de Necker, la guerre d’indépendance américaine ou encore l’édit de Ségur qui ferme l’accès des grades militaires aux jeunes gens issus des nouvelles familles nobles...).
Les généalogistes seront particulièrement sensibles au contexte familial de notre personnage : sa passion juvénile contrariée pour sa jeune cousine, sa gestion de l’héritage de sa tante, sa correspondance avec sa belle-soeur, ses relations avec ses deux frères, sa piété filiale et son témoignage poignant lors de son recueillement sur la tombe de ses parents trop tôt disparus, l’éducation de son filleul, l’arrangement de son mariage avec sa cadette de plus de vingt ans et son rôle de père notamment lors des soins apportés à son fils atteint de la variole.