Connaît-on mieux quelqu’un quand on connaît l’origine de son nom ?
Votre premier aïeul désigné fut-il maraud ou seigneur, amuseur public ou chanoine ?
Le nom propre, qu’il s’agisse d’un nom de lieu -toponyme-, ou bien de personne - patronyme-, s’inscrit dans un système structuré. Qu’il soit flatteur, comme Lesage, péjoratif, comme Sac-a-vin, ou vraiment difficile à porter, comme Couillon, il n’est pas né du hasard.
D’un défaut physique (Lenain, Dodu, Lehideux) à un trait de caractère (Fainéant, Paillard, Crétin), ce dictionnaire vous révélera les origines et les significations des 937 000 lieux et du million de noms de personnes dénombrées en France. Résultat de 40 années de recherches, complet et précis, il offre une approche sans équivalent, simple et accessible, thématique et alphabétique.
Saviez-vous que les Kowal polonais, les Fabbro italiens, les Herero espagnols, les Ferrero portugais et les Haddad nord africains sont de la même famille... celle des forgerons ? Que Gaulle signifie « rempart » et Brassens, « orge broyé pour la bière » ?
Ce sont là quelques unes des mille découvertes que vous ferez en consultant cette somme sans équivalent.
Au sommaire : L’ouvrage est en deux parties :
- La première partie, intitulée Etudes : la structuration des noms, l’agglutination de l’article, la composition, la suffixation.
- Le seconde partie est constituée du dictionnaire proprement dit : Les références à l’environnement (la végétation, l’eau, le relief, le sol, le sous-sol, les aménagements, l’utilisation de l’eau, les terres infertiles ou abandonnées, les terres productives, les caractéristiques des parcelles, les constructions), les références à l’individu (le nom-prénom, l’aspect physique, le caractère et le comportement, les noms abstraits divers, la confession, les noms d’animaux, les différentes activités, la place ou le rôle dans la société, l’amitié et l’amour, l’infidélité, les origines, la provenance, les enfants trouvés, les noms originaux).
Une vaste bibliographie et un index complètent l’ouvrage.
L’auteur : Jean Coste, professeur émérite des universités, agrégé et docteur d’État en Espagnol, a fondé et dirigé le séminaire de toponymie et patronymie espagnoles de Paris X Nanterre.
Un avis : Cet ouvrage, écrit par un spécialiste universitaire d’onomastique, se veut novateur :
- dans sa conception, dans son ordonnance et dans son mode de maniement : à la différence des ouvrages traditionnels, ce dictionnaire repose sur une organisation générale inhabituelle, puisque l’ordre alphabétique n’est plus le seul fil conducteur. En effet, l’ensemble est divisé en rubriques, plus ou moins importantes, dont chacune correspond à un champ lexical, et qui se subdivisent en notices individuelles, classées, elles, suivant l’ordre alphabétique des entrées. Toutes les notices sont précédées d’un numéro propre qui permet d’effectuer des renvois non seulement entre elles, mais aussi vers la notice correspondante à partir de l’index onomastique placé à la fin de l’ouvrage.
Mais l’ouvrage se veut novateur aussi, et surtout,
- dans l’apport d’une documentation d’une ampleur sans pareille : à la recherche de la signification ont été déployés des moyens considérables, puisqu’ont été interrogés, non seulement les grands dictionnaires du français moderne (Littré, Larousse, Robert, Rey) et ceux de nos principaux dialectes (occitan, basque, breton, flamand, alsacien, savoyard), mais aussi plusieurs Atlas linguistiques (de France, de Gascogne, du Roussillon, du Massif central, du Lyonnais), complétés par ceux de régions étrangères limitrophes (Atlas de Catalogne, d’Andorre, du Val d’Aran, de Navarre et d’Aragon). De plus, de nombreux lexiques, dont l’inestimable Glossaire des termes dialectaux de Pégorier, et maints vocabulaires régionaux, établis naguère par des érudits provinciaux qui, outre les variantes locales de noms connus par ailleurs, y ont consigné de vieux mots qui n’étaient plus guère usités, les sauvant ainsi d’un irrémédiable oubli, ont été prospectés.
Au final, cette somme sans équivalent de 45 000 entrées fait référence aux 937 000 noms de lieux et au million de noms de personnes dénombrés en France. Elle apporte un éclairage neuf sur la discipline et remet en cause bien des explications hâtives (exemple : Millevaches, nom d’un plateau dénudé de la Haute-Corrèze, que l’on trouve traduit de plus en plus fréquemment par Mille Sources, alors que dans aucun lexique régional, il n’existe, pour désigner une source, un mot qui ressemble à vache, ni de près ni de loin. En fait, il s’agit d’une étymologie « commerciale » qui a pour but inavoué d’attirer le touriste vers une région déshéritée, dont la petite commune éponyme est perdue au beau milieu (Mi-) du (-le-) vaste pays vacant (vaque en patois, déformé en vache), qualificatif à prendre au sens premier du terme, c’est-à-dire inoccupé, vide de toute habitation, dépourvu de toute activité autre que la vaine pâture).