La reconstitution de carrières individuelles, complétée par une prosopographie des 247 curés en fonctions entre 1695 et la Révolution, fait resurgir les noms de grands curés de Paris : Languet de Gergy, Dulau d’Allemans, Guéret, Cochin, Poupart, le bienheureux Royer. L’histoire du droit devient alors l’histoire de ces hommes que l’auteur du Tableau de Paris, Louis-Sébastien Mercier, considérait comme de petits évêques chacun dans leur paroisse.
Mais, dans la mémoire urbaine, les curés de Paris au XVIIIe siècle n’ont guère laissé de traces, faute d’étude d’ensemble. Ils étaient pourtant à la tête d’une paroisse, institution devenue un rouage essentiel dans la vie quotidienne des Parisiens et dans la vie politique du royaume.
La description des modes très complexes d’accession aux cures montre comment adversaires et partisans du jansénisme ont pu utiliser le système pour s’assurer du gouvernement des âmes par curés interposés. Dans ce combat de la Vérité contre l’Erreur, l’affaire des refus de sacrements apparaît comme le détonateur du basculement religieux de Paris au cours de la décennie 1750-1760.
L’auteur : Archiviste-paléographe, docteur habilitée à diriger des recherches, Ségolène de Dainville-Barbiche est conservateur en chef au Centre historique des Archives nationales.
Un avis : Cette étude « scientifique », rigoureuse mais ardue, s’adresse en premier lieu aux étudiants et aux chercheurs déjà sensibilisés au sujet. Mais, malgré la difficulté du sujet, les historiens locaux et les généalogistes trouveront, à travers le portrait de 247 curés parisiens, de précieux renseignements sur l’institution paroissiale et la vie quotidienne sous l’Ancien Régime.
Thierry Sabot
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