Le sujet : L’histoire de Marguerite, nourrice représentative de toutes celles du XVIIIe siècle, demeurant jusqu’à 2 ou 300 km autour de Paris. Habitant aux confins des diocèses du Mans et de Sées, elle élève d’abord les enfants des bourgeois de proximité, puis accomplit régulièrement le voyage à la capitale pour en rapporter un nourrisson légitime, plus rémunérateur. Par l’intermédiaire du meneur et munie du certificat de bonne vie de son curé, elle voyage en groupe jusqu’aux bureaux des recommanderesses parisiennes. Elle y rencontre celles venues de Champagne, de Picardie, de Bourgogne, des pays de Loire... Combien de temps dure le périple, où se font les étapes, combien coûte-t-il, comment ramène-t-on les bébés et leurs linges, comment se règle l’intendance ? Combien de morts en route, combien à l’arrivée ? Peu à peu, l’organisation se structure, les autorités règlementent, la police légifère.
Sur fond d’un village intéressant dont on comprend l’évolution, sous la houlette de son seigneur et de son curé, dans un contexte qui amène doucement vers la Révolution, on suit cette nourrice qui complète ses "clients" par les enfants abandonnés de l’hospice proche. Puis ceux de l’hospice des Enfants Trouvés de Paris, complètement débordé par un afflux croissant, sont distribués sans ménagement de plus en plus loin de leur base et constituent un appoint pour ces provinciales qui n’ont pas besoin d’effectuer le déplacement. Grâce à l’idée nouvelle de l’allaitement artificiel, même les veuves et les nourrices âgées peuvent en recevoir, même s’ils sont moins rémunérateurs que les légitimes.
Appartenant à la classe la plus pauvre, ces nourrices s’émancipent grâce à leurs voyages et au transfert d’argent qui s’effectue de la capitale vers la province, jouant un grand rôle dans l’élévation de son niveau de vie et sans doute, des idées. A l’approche de la Révolution, le pragmatisme l’emporte sur les interdits moraux et religieux : preuve en est, on ne se déclare plus fille-mère, on abandonne son nouveau-né, provoquant une pénurie de nourrices, métier qui peut aussi être considéré comme le plus vieux du monde.
L’auteur : Christian De la Hubaudière, retraité de l’Education Nationale, est chercheur et écrivain, auteur de la saga des faïenciers de Quimper (éditions Coop-Breizh), dont un tome fut récompensé pour le style et la précision historique. A publié également "L’art de la fayence des Caussy", manuscrit de ses ancêtres (2e quart du XVIIIe siècle), dans sa version scientifique, illustré de la biographie et de la production de ces faïenciers de Rouen et Quimper. Prépare un site participatif gratuit pour recueillir et consulter les données sur les familles parisiennes collectées au cours de ses recherches et de celles des généalogistes (tousauparadis.com).
En souscription :
Au Sein de Paris (roman historique), 288 p, éditions Lilou.
Souscription au prix de 15 € port inclus, puis 19 € + port après le 31 mai 2016.