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Le départ de papa

Souvenirs d’enfance

Le jeudi 1er septembre 2005, par Jean-Pierre Bernard

Cette année-là, comme toutes les autres, nous étions en Vendée pour l’été. De la troisième semaine de juin, jusqu’à le deuxième de septembre, nous séjournions aux "Petites Mouettes", une maison simple que mes parents ont loué chaque année, durant des décennies, à Sion-sur-l’Océan, toute petite bourgade (à l’époque !) logée sur la côte, entre Saint-Jean-de-Monts et Croix-de-Vie. Mon père, ma mère et ma tante Maguy nous y rejoignaient au mois d’août, et, le reste du temps, ma grand-mère s’occupait de nous quatre, c’est-à-dire mes deux soeurs, moi-même, et Dominique, un ami d’enfance que nous y emmenions.

C’était vers le 10 août ; je devais avoir onze ou douze ans (1957 ou 1958). Ma mère nous avait prévenus "que Papa ne resterait pas durant tout le mois avec nous". L’ambiance fut triste, et les visages sérieux durant ces quelques jours, chez les adultes. Nous, les enfants, nous sentions bien qu’il s’agissait de quelque chose d’important, de grave. Personne ne songeait à rire et s’amuser, comme c’était habituellement le cas lorsque nous étions à Sion.

Un soir, Maman nous annonça : "Papa part demain pour l’Algérie !"

Bien sûr je savais qu’il y avait une guerre là-bas et, malgré ma jeunesse, je me représentais néanmoins ce que cela signifiait. Fier d’un côté que mon Papa participe à un évènement de l’histoire, j’avais peur aussi de ce qui pourrait lui arriver.

C’était comme s’il devenait une sorte d’incarnation des personnages qui m’enthousiasmaient dans les "B.D" que je lisais à l’époque : Buck John, Buffalo Bill, Buck Dany et autres... mais je savais que la réalité ne ressemblait pas souvent à ce que je trouvais dans ces livres. J’étais horrifié à l’idée qu’il était possible que je ne le revoie plus jamais. Je ressentais ces choses pour la première fois, de manière fulgurante !

C’était son premier "séjour" en Algérie. Il en fit d’autres durant tout le conflit, et nous quittait ainsi pendant des mois. Durant de trop longues périodes nous n’avions pas de nouvelles de lui, et savions seulement qu’il était vivant, tant que l’on ne nous annonçait pas le contraire.

Il ne faut pas oublier que les postes de télévision étaient rares à cette époque, et que c’était surtout la radio qui nous indiquait les évènements qui se déroulaient "là-bas".

Lorsque ses lettres arrivaient, c’était une explosion de joie à la maison, et ma mère nous lisait ce qui nous concernait, quelques phrases, quelques lignes, qui se terminaient invariablement par : "Votre Papa qui vous aime".

Au cours de ses séjours en Algérie, mon père a parcouru tout le pays, de Constantine à Biskra, de Bône à Alger, de Philippeville à Oran...
Ce n’était pas en touriste, bien sûr, et le risque de se faire tuer était sans cesse présent, latent dans toutes les opérations militaires et de maintien de l’ordre, et même lors des temps de repos.
Fort heureusement, mon père s’en sortit sans dommage.

Mais ce jour-là, à Sion, nous ne savions pas encore tout cela ! Il est parti dans l’après-midi. Nous étions tous sur la "Grande plage", et Papa et Maman ramassèrent leurs affaires. Il était l’heure de partir, de prendre le train pour rejoindre sa garnison avant le grand départ, traverser la mer et suivre son destin.

Papa nous embrassa, nous disant simplement : "Soyez sages, les enfants. Je reviendrai bientôt !".

Que de chagrin, de tristesse, dans sa voix, qu’il tentait de ne pas laisser poindre. Maman, blême, ne disait rien. Ils s’éloignèrent tous les deux.

Ma mère resta muette et pâle lorsqu’elle rentra de la gare, et l’effet persista plusieurs jours, malgré toute sa volonté pour le cacher.

Moi, je suis parti errer dans les landes et les dunes durant deux ou trois heures. J’y ai crié et pleuré pour tenter d’évacuer un peu l’immense peine qui avait envahi tout mon coeur de jeune garçon, et d’éradiquer la crainte d’une disparition possible...

Fort heureusement, je revis mon Papa !

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19 Messages

  • > Le départ de papa 20 septembre 2005 11:11

    J’ai 60 ans, mon frère est parti aussi en Algérie en 1956, il devait revenir au bout d’un an, un mois avant son retour, il est mort.
    Il avait 19 ans et demi et moi, 11 et demi.
    D’habitude, je fuis tout ce qui a trait à ce pays, aujourd’hui, j’ai voulu essayer de lire cet article. C’est encore douloureux.
    Papa était mort en 1955 d’une tumeur au cerveau. Nous sommes brutalement passé d’une vie douillette à une vie très difficile Maman, ma soeur et moi.
    J’ai toujours été hyper positive, j’ai couru toute ma vie après des instants de bonheur.......maintenant, je me sens moins forte.
    Ce que je déteste le plus, ce qui m’a toujours fait mal, c’est cette incessante pitié pour les "pied-noir" on ne parle que d’eux, ILS ne parlent que d’eux, on ne se penche jamais sur tous ceux qui ont perdu un être cher et qui ont souffert, çà continue aussi pour nous.

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    • > Le départ de papa 20 septembre 2005 14:16

      Moi, je suis née à Alger, qui était (je vous le rappelle) un département français, au même titre que le Gard, la Marne, Paris, ou la Corse .... Ce que vous avez vécu, je l’ai vécu moi-même.

      C’était en Août 1944, et j’allais avoir 10 ans. La seule différence, c’est que mon Papa, lui, partait pour libérer la France, sa patrie, envahie par les Allemands. Lui, il a eu également la chance de revenir, à peu près entier (avec un bras hors service, tout de même) .... Mais combien sont morts (y compris dans ma famille), et cela ne nous a jamais empêché de continuer à aimer la France. Nous n’avons jamais pensé à rendre responsable l’ensemble des Français.

      Peut-être, au fond, avions-nous l’habitude (!!!!) puisque, déjà en 1914-1918, nos hommes étaient partis se faire tuer (bataille de Verdun, dans le cas de mon grand-père), afin de venir, encore une fois, au secours de la Mère-Patrie !...

      Je vous souhaite de trouver enfin la paix.

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      • > Le départ de papa 21 septembre 2005 20:36, par Samira

        Bonjour,

        je suis trés émue en lisant vos méssages.
        Je suis algéroise , j’ai 23 ans et je n’ai jamais eu vent de telles histoires , on nous a tjrs caché l’autre facette de l’histoire .

        amitiés,

        samira

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        • > Le départ de papa 24 septembre 2005 16:52, par Jean-Pierre Bernard

          Bonjour, Samira.
          Merçi pour votre message. Je pense que vous devez être très jeune.
          Sans doute cache-t-on souvent la vérité, qui dérange du monde.
          Sans doute aussi faut-il essayer d’oublier ces conflits qui déchirent le monde. Mais les plaies restent trop longtemps ouvertes.
          Il est pourtant facile, je le pense, de s’aimer les uns les autres, et de se tendre la main, à travers nos différences qui doivent être un motif de rapprochement et non de discorde.
          Malheureusement, des intérêts sont souvent en jeu !
          Sans rancune, sans haine, sans remords, mais aussi sans oublier, il faut raconter le passé, afin que nos descendants puissent en prendre "de la graine" !
          Acceptez mes plus amicaux sentiments.
          JP.BERNARD

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      • > Le départ de papa 24 septembre 2005 16:47, par Jean-Pierre Bernard

        Bonjour.
        Combien de douloureux souvenirs planent encore sur beaucoup de familles !
        On dit qu’il faut oublier. Sans doute.
        Dans ma famille : deux "morts pour la France", un trépané, un grand mutilé, un fusillé, et un déporté en Silésie, dans les mines de sel, qui est revenu très diminué !
        Les dirigeants sont souvent fous !
        Mais le baume est bien difficile à poser sur ces plaies.
        Mon salut le plus cordial.
        JP.BERNARD

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        • > Le départ de papa 18 juillet 2006 14:50, par Eliane

          bonjour Bernard,
          Mon grand-père est aussi parti, mais en 1915, pour les mines de sel de silésie comme prisonnier de guerre.. Eternel recommencement, n’est-ce pas ?

          Répondre à ce message

        • > Le départ de papa 27 novembre 2006 17:42, par GUILLOT Patrick

          Bonjour

          Un de mes grand parent a été egalement déporté en Silésie comme prisonnier de guerre lors de la guerre 1914 1918.
          Pourriez vous m’indiquerpar quels moyens je pourais disposer de davantage de renseignements (sites internet ?)
          Par avance Merci
          Cordialement

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    • > Le départ de papa 22 septembre 2005 12:38

      bonjour , je ne comprend pas les personnes comme vous qui parlé du mal des "pied-noir " , nous n’avons pas demandé la guerre ni meme de partir de notre "pays " nous étions bien , nos ancetres avaient déjà fuis MINORQUE , ou d’autres pays à cause de la famine . Nous n’avons pas demandé aux Français de venir se faire tuer , si il y a un seul responsable c’était " DE GAULLE " qui nous avait promis l’Algérie Française et qui n’avait rien compris .Nous aussi nous avons perdus des parents , des fréres et des soeurs , et en plus partir de chez nous avec une main devant et une main derrière , je ne sais si vous vous représenté ce que celà veux dire . Nous avons été obligés de tout recommencer en arrivant en France , et nous n’avons pas été aidé comme les "Arabes qui arrivent de chez eux et profitent de tous les avantages de la France . JE NE SUIS PAS RASISTE . Je me souviens nous avons quitté un pays avec 40° pour arriver à BAPAUME , avec - 15° .
      REFLECHISSE AVANT DE DIRE DES CHOSES QUI FONT MAL . Ne confondé pas les " COLONS " qui étaient des salops déjà en Algérie , et qui sont rentrés avec pleins d’argent dans leur poche . Malheureusement et heureusement , nous étions des petits en Algérie , mon grd-père avait 8 hectares .
      j’en aurait encore plein de choses à dire , mais je pense que vous ferais bien la différence , et que tout le monde à perdu des etres chers .
      merçi de me lire .
      MARTINE GORRIAS
      martine.gorrias chez wanadoo.fr

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      • > Le départ de papa 24 septembre 2005 17:03, par Jean-Pierre Bernard

        Bonjour.
        Pardonnez-moi, si vous pensez que je raconte des "choses qui font mal". Ce n’est pas mon but ! Tout simplement, je raconte des souvenirs d’enfance, de jeune garçon, à travers des souvenirs bons ou tristes.
        Savez-vous : dans un premier temps, je ne voulais pas répondre à votre message, car il est très violent ! Je me suis dit ensuite que vous aviez sans doute souffert, et que vous aviez gardé des plaies encore ouvertes.
        Comme vous, j’ai eu des malheurs dans ma vie. Veuf à 29 ans (mon épouse, décédée en 1975) a vécu à Oran, où ses ancêtres maternels étaient partis vers 1860. Je comprend donc votre tristesse et votre désappointement.
        Mais il faut tenter de vivre tout de même. On ne peut rien bâtir sur cela.
        Je ne répondrai pas à vos allégations politiques et autres. Je pense que cela vous est personnel, et je suis tenté de vous plaindre.
        Accrochez-vous plutôt à la vie, aux belles choses, et sachez qu’il y a énormément de "gens bien" sur cette planète.
        Je ferai dorénavant attention aux articles que je mettrai sur ce site, pour qu’ainsi vous ne soyez plus blessée.
        Puissiez-vous un jour trouver l’apaisement.
        Cordialement.
        JP.BERNARD

        Répondre à ce message

    • > Le départ de papa 24 septembre 2005 16:42, par Jean-Pierre Bernard

      Bonjour
      Comme je comprend votre douleur !
      J’ai eu la chance que mon père "se sorte" de la guerre, et revienne aussi d’Algérie.
      Honnissons les conflits.
      Pour les "pieds noirs", je suis d’accord avec vous. On n’a pas fait grand chose, et on ne les a pas souvent compris.
      J’en sais un peu quelque chose : ma première épouse (décédée maintenant) venait de Oran, où ses ancêtres maternels étaient partis vers 180.
      Je vous envoie tous mes meilleurs sentiments.
      JP.BERNARD

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    • > Le départ de papa 27 septembre 2005 12:57, par Gisèle Vinkler

      Moi aussi j’ai 60 ans !
      Votre frère n’a fait que son devoir pendant la guerre d’Algérie ,comme mon père en 1939.
      On ne parle que de nous , dites-vous , on a pour nous une incessante pitié :
      Il faut dire que nous avons eu un accueil admirable quand nous sommes arrivés en France ,avec d’ aprés les dires de vos chers concitoyens les poches pleines ,et aprés bien avoir fait suer le burnous....Seulement nous n’avions qu’une valise !!!!
      J’ai entendu une dame de la croix rouge dire à mes parents : " retournez d’où vous venez, il n’y a pas de place pour vous ici"
      Vous oubliez qu’un ministre a dit que nous étions de simples vacanciers,et que nous allions repartir !!!
      Mon père est mort de chagrin à notre retour : il avait 49 ans
      Nous ne parlons que de nous , pour ne rien oublier de ce qui fut notre bonheur : nous avons tout rebâti . Nous n’avons même plus de tombes pour pleurer les êtres chers .
      Ce qui me désole, c’est un raisonnement aussi simpliste et autant de méchanceté aprés 43 ans ;Bravo
      Gisèle Vinkler

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    • > Le départ de papa 18 octobre 2005 10:45, par Michel Dauphin

      Bonjour,
      Je ne suis pas pied noir. J’ai passé mon enfance à Alger parce que mon père était militaire et travaillait là-bas pour un morceau de France. J’y ai connu ma future femme, pied noire, petite-fille d’immigré italien, maçon qui avait fui la misère de Sardaigne et qui était fier d’être devenu français. Ma belle-mère était concierge, et mon beau-père agent de police. Dans le quartier, nous fréquentions des épiciers, des employés mais pas de riches colons ! Tous ces gens-là se sont battus en 39-45 pour d’autres morceaux de France. Quand en 1962 à l’indépendance, ils sont rentrés, en catastrophe, en métropole, ils ont été accueillis par des dockers qui jetaient leurs affaires à la mer ou refusaient simplement de les débarquer. Au collège où ma femme avait trouvé une place, elle était victime de quolibets y compris de la part de certains professeurs du genre : "Espèce de sale pied noire, retourne dans ton pays". En 1984, nous nous sommes définitivement retrouvés, mariés, et sommes retournés deux fois à Alger dans ce pays que nous aimons. Nous avons été chaleureusement accueillis par les algériens du peuple. La tradition d’hospitalité de l’Islam n’est pas un vain mot ! On aimerait pouvoir en dire autant de notre civilisation occidentale...

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      • > Le départ de papa 8 novembre 2005 15:53, par L’auteur

        Bonjour.
        Merçi pour votre message, suite à mon article. Alger est en effet une belle ville, et vous avez dû y passer de bons moments, dans ce pays qui devrait être un pays merveilleux. Ma première épouse, comme la vôtre, descendait de colons, émigrés là-bas pour y avoir une vie meilleure. Malheureusement...
        Quand à notre civilisation occidentale, elle est, je pense, ni meilleure ni pire qu’une autre. Ce sont les hommes qui déforment tout cela.
        D’où l’importance de ces témoignages pour les générations futures.
        Cordialement.
        JP.BERNARD

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    • > Le départ de papa 13 février 2006 14:48

      bonjour,
      par hasard, en cherchant une amie perdue de vue depuis 43ans, j’ai lu votre message et je
      suis triste pour vous la perte d’un frère dans de telles circonstances ajoutée à celle d’un père
      doit être douloureuse et ancrée en soi pour toujours, mais je vous trouve injuste quand vous
      dites que les pieds noirs ne parlent que d’eux je peux vous assurer que nous avons aussi du coeur
      Les milliers de militaires du contingent morts en Algérie sont dans mon coeur croyez le.
      Bien à vous

      Léopoldine

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  • > Le départ de papa 27 septembre 2005 09:49, par MONTPENSIER

    Bonjour, je suis très touchée en lisant votre article. Notre histoire est similaire, en effet, mes soeurs et moi avons vécu le même évènement, sinon que nous vivions en Algérie lorsque papa a été envoyé en Indochine pour 18 mois. Son départ par bateau au port d’ ALGER a été un déchirement. Que de prières avons-nous faites pour qu’il nous revienne et en bonne santé !!! si si ça a marché .... Ma petite soeur ne l’a pas reconnu à son retour !!! et pendant son absence, ce que l’on appelle pudiquement "les évènements d’Algérie" avaient commencé et maman est restée et comme tant d’autres, au fil des lettres nous lisait le paragraphe qui nous concernait. J’ai gardé depuis cette période une jolie carte que papa m’avait envoyée pour Noël, et j’y tiens énormément ,c’est ma relique !!! Quant à savoir si nous sommes "pieds noirs" ? eh bien nous ne sommes pas reconnues comme telles (puisque nos parents sont de FRANCE....!!) et n’avons pas été acceptées comme vraies Françaises (puisque nous sommes nées toutes les trois en ALGERIE !!!). Notre attachement à notre Algérie natale est très fort....c’est toute notre tendre enfance jusqu’à nos 13 ans, que des beaux souvenirs, notre attachement à la FRANCE est égal nous y avions nos grands-parents que nous ne voyions que tous les deux ou trois ans. Cordialement

    Répondre à ce message

    • > Le départ de papa 8 novembre 2005 15:48, par L’auteur

      Bonjour.
      Je réponds à votre message, qui m’a fait bien plaisir. Votre papa a dû lui aussi souffrir, comme le mien qui lui aussi a "fait" également la guerre d’Indochine...
      Son parcours fut tumultueux, guerre de 30/45, puis "indo", puis enfin Algérie. Souvent, sans nouvelles de lui, l’ambiance était sinistre à la maison. Il en est heureusement revenu, et n’a qu’assez peu souvent parlé de tout cela, et seulement quelques temps avant son départ "pour ailleurs".
      Ma première épouse, décédée en 1975 à 32 ans, était dans le même cas que vous : né et vivant en Algérie (Oran), elle a regretté souvent ce pays qui était quand même le sien. Ses ascendants, venus du midi de la France, avaient émigré avant 1870.
      Honnissons toutes les guerres.
      Cordialement.
      JP.BERNARD

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  • > Le départ de papa 2 octobre 2005 11:44

    J’ai lu votre article avec beaucoup d’émotion. J’ai moi-même participé à la guerre d’Algérie. Je vous invite à voir mon site : http://gmasd.free.fr
    Ces témoignages sont importants.

    Répondre à ce message

    • > Le départ de papa 8 novembre 2005 15:55, par L’auteur

      Bonjour.
      Merçi pour votre message. Vous avez raison : ces témoignages sont importants.
      J’irai bien sûr faire un tour sur votre site.
      Cordialement.
      JP.BERNARD

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  • > Le départ de papa 11 mars 2007 17:38, par petite cousine

    J’ai lu ce touchant souvenir, et les commentaires qui montrent qu’il y a de la souffrance chez tous, des douleurs diverses qui ne s’annulent pas les unes les autres. Toutes les histoires ont bien existé, ne se sont pas forcément rencontrées ni comprises. Ce n’était pas alors possible. Les témoignages qui remontent à la surface permettent aujourd’hui d’écouter l’autre, peut-être de mieux le comprendre. Un grand cousin à qui on a pas demandé son avis a "fait" la guerre d’Algérie. Sa mère (son père était mort) a eu très peur tout ce temps là. Il en est revenu, n’en a guère parlé ensuite je crois. Ma proche famille n’a sinon pas vraiment subi cette guerre, mais a payé son écot aux précédentes... Un détail toutefois : gamine, je suis un jour arrivée à l’école en pleurant, blessée à la jambe, juste à l’arrière du genou. Un pétard reçu. ça fait très mal ! Dans la classe, la maîtresse m’a demandé ce qui m’arrivait, je m’en rappelle parfaitement, j’ai répondu avoir reçu "une bombe algérienne". Certains pétards s’appelaient alors ainsi je suppose. J’entends encore le rire des gamines, et je ressens encore la brûlure forte sur la peau. Mais de quoi riaient-elles ? Ne vivions-nous pas dans le même monde, avec les mêmes mots ?

    Les témoignages lus font écho à ce que j’ai pu lire, ou entendre de la part de personnes qui, quelque soit leur situation et leur origine, ont souffert de cette guerre et en portent encore les stigmates, parfois encore à vif. Oui, on aimerait pour toutes que ces blessures s’apaisent.

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