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Inventaire des biens de Jean Benoit Valentin (Septembre 1830)

Le dimanche 1er février 2004, par Michel Guironnet

Le 23 septembre 1830 [1], " sur les neuf heures du matin, à la réquisition de Jean Revillet tuteur " Nicolas Corsin, " notaire à la résidence de Tramayes ", se transporte au domicile des Valentin à La Garde " à l’effet de procéder à l’inventaire des meubles, effets et denrées délaissés par les dits défunts mariés Vallentin et Thomas ".

Jean THOMAS de Dompierre les Ormes, subrogé tuteur, est présent.

" Sieurs Léger BERTOUD et Claude BONNETAIN ", tous deux propriétaires cultivateurs de Saint Léger, sont choisis comme " experts appréciateurs ".

Ils sont " plus que majeurs " condition requise " et acceptent la commission de vaquer à l’estimation des meubles, effets et denrées qui leur seront représentés...par serment prêté entre nos mains d’estimer les dits objets en leur honneur et conscience... "

Léger BERTOUD est le beau frère de Jean Benoît, veuf de sa sœur Claudine décédée en 1811.

Il a soixante ans. Claude BONNETAIN est le voisin des VALENTIN à La Garde.

" Avant de procéder à l’inventaire, (le notaire) requiert les tuteur et subrogé tuteur de déclarer si il leur était dû quelque chose par la succession des défunts...(Ils) ont déclaré qu’il ne leur était rien dû ".

Ustensiles de cuisine : pain, soupe...et gaufres au miel ! Outils de travail : de quoi en faire un fromage ! Mobilier, bétail...une vache vaut deux armoires !

Alors commence l’inventaire.

Défile devant nous la liste des " objets usuels " d’un cultivateur en Mâconnais à l’époque de la Restauration : ustensiles de cuisine, outils de travail, mobilier, bétail.

Les termes utilisés pour leur description sont souvent locaux. Le " Dictionnaire du monde rural " de Marcel LACHIVER nous fournit bien des explications. Afin de ne pas alourdir le récit, elles sont indiquées en notes de bas de page.

Beaucoup des articles décrits sont " mauvais " : mauvais draps, mauvais lit, mauvais rideaux. C’est-à-dire vieux, usés, défectueux, de peu de valeur. Ce sont surtout les couchages qui sont usagés et le mobilier d’usage quotidien.

Quelques uns de ces " objets délaissés " sont estimés haut, c’est le cas notamment des deux " beaux meubles " de la maison :

  • " un cabinet [2] ferré et fermant à clef à deux tiroirs " vaut 30 francs.
  • " un cabinet à deux portes et deux tiroirs " n’est estimé que 24 francs. Peut être car il est " sans serrure " ! Ce meuble est très vraisemblablement celui apporté en dot par Benoîte THOMAS pour son mariage avec Jean Benoît VALENTIN.
    Dans leur contrat de mariage en 1811, cette précision importante : " et spécialement la future épouse... un meuble à deux portes fermé et fermant à clef en menuiserie en bois midi ?, un lit garni d’une coétre (couette) et traversin de plumes ". On retrouve également ce lit dans l’inventaire.

" Dans un des tiroirs sont des papiers dont la description est renvoyée à la fin de l’inventaire " note le notaire. Ces papiers sont, depuis, conservés dans notre famille. Ils ont fait l’objet de développements importants dans les chapitres précédents.

Mais ce qui vaut surtout " cher " dans les estimations, c’est le bétail : une vache est estimée à 72 francs... " une autre vache " 30 francs... une génisse 54 francs...un cochon 22 francs.

Les premiers articles de l’inventaire nous prouvent que les VALENTIN fabriquent leurs fromages avec le lait des vaches : il y a, à La Garde, tout le matériel nécessaire !

Ils préparent aussi, comme beaucoup alors, leur pain et leurs salaisons de viande de porc.

La famille se retrouve probablement autour d’une grande marmite de soupe.
Elle déguste même parfois des gaufres faites maison, peut être avec du miel.

Ceux qui seraient curieux " des choses telles qu’elles étaient " avant la modernisation de la France rurale peuvent lire (entre autres) les deux chapitres : " le pain quotidien " et " De la subsistance à l’habitat " qu’Eugen WEBER consacre aux paysans dans " La fin des terroirs ".

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L’inventaire

" Aux présentes est intervenu Jean Marie VALLENTIN, frère du défunt...cultivateur demeurant au dit Saint Léger, lequel déclare qu’il doit à la succession de ce dernier une somme de cent francs, pour prêt que lui a fait il y a quelques temps le dit défunt Jean Benoît VALLENTIN, exigible depuis le mois de juin dernier "

" Pour sûreté de paiement, Jean Marie VALLENTIN déclare qu’il affecte et hypothèque ses biens situés tant au dit Saint Léger qu’à Trambly, consistant en bâtiment, pré et terres "

" Suit la description des titres et papiers... " : quatorze documents sont répertoriés.

Entre autres :

" numéro 1 : expédition du mariage de Jean Benoît VALLENTIN et Benoîte THOMAS, reçu Me ROYER, notaire, le vingt sept mai dix huit cent onze "

" numéro 2 : expédition d’une vente de deux mille francs pour Claude et Benoît VALLENTIN, père et fils, de Me Antoine DELACHARME, reçu Me CHAIX, le vingt trois avril dix huit cent huit "

Ces deux documents, absents des archives familiales, furent ; nous l’avons vu ; heureusement retrouvés au cours de nos recherches !

" Tous les meubles, effets, denrées, bestiaux, titres et papiers qui se sont trouvés dans le susdit domicile où sont décédés les dits Jean Benoît VALLENTIN et Benoîte THOMAS, au dit lieu de La Garde...De tout quoi le dit Jean REVILLET tuteur consent de demeurer chargé pour en rendre compte quand il en sera requis "

" Le montant du présent inventaire s’élève, sauf erreur de calcul, à la somme de trois cent vingt sept francs " (327 francs).

L’inventaire est " clos...sur les deux heures du soir " (cinq heures de travail !)

Les témoins sont Pierre PHILIBERT, Benoît THEVENET, tous deux propriétaires cultivateurs à St Léger. Tous signent le procès verbal rédigé sur place " non le dit Jean Marie VALLENTIN ni le dit THOMAS subrogé tuteur pour ne le savoir ".

L’acte est enregistré à Tramayes le 1er octobre 1830.


[1Le copiste a écrit " ce jourd’hui trois septembre " mais c’est une erreur car à cette date Jean Benoît est encore vivant ! La date du 23 est confirmée au dos de l’acte.

[2Le cabinet est une armoire ou petite armoire. Le cabinet est, un peu partout, l’armoire à linge ou à vêtements.

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