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Jacques Darnaud ou le destin exceptionnel d’un enfant du Loiret devenu Baron d’Empire

Le jeudi 2 juin 2011, par Anne-Marie Gilbert-Templier
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Jacques Darnaud

Jacques Darnaud est né le 8 janvier 1758 dans la paroisse de Bricy-le-Boulay, département du Loiret [1].

Il a 17 ans et travaille comme valet à la ferme du Colombier à Bricy, lorsqu’un jour passèrent des soldats. Ils bivouaquaient sur la place du village et Darnaud, après s’être entretenu avec eux, les suivit en sabots le lendemain matin.

Le 10 août 1777, il s’engage volontairement dans le régiment d’Anjou (futur 36e régiment d’infanterie). Il est nommé caporal en 1782, sergent en en 1783, puis sergent Major en 1787.

Il épouse Marie-Anne Clotilde Romet (fille de Guillaume et de Marie Fouquet) le 15 mars 1791 à Alençon, juste avant d’être promu sous lieutenant le 15 septembre 1791.

La révolution qui arrivait le trouva capitaine en 1793. Dès lors sa vie ne fut qu’une suite de triomphes.

Au sein de l’armée du Rhin, 1792-1793, il participe à la prise de Spire et de Francfort. Avec l’armée du Nord, cette même année, il prend part aux durs combats de Hondschoote où avec son bataillon il enlève une redoute et y fait 500 prisonniers. Il est nommé adjoint aux adjudants généraux.

En 1794, Il prend le commandement de la place de Longwy, puis il est nommé provisoirement chef de Brigade dans l’Armée de Sambre et Meuse ; ce grade sera confirmé en 1795 par le comité de salut Public.

C’est avec la division Bernadotte en 1796 qu’il participe aux combats de Lintz et au blocus d’Ehrenbreistein où il couvre la retraite au passage du Rhin à Neuwied. Il est commandant de la place de Frankfort. Le 20 août 1796, sa mâchoire inférieure est fracassée par un éclat d’obus devant Mayence. Il n’en fut guéri que lentement et non sans grandes souffrances.

Un an plus tard, c’est l’armée d’Italie avec également la division Bernadotte.

En 1799 il est fait prisonnier à Cajazzo, puis libéré. Il devient gouverneur de la province de Capoue, poursuit ses campagnes sur Modène et sera de nouveau blessé à la Trébie. Le 30 juillet 1799, il est nommé général de Brigade.

Le 14 décembre 1799, fut une des plus belles époques de la vie militaire du général Darnaud : il occupait avec sa brigade la ligne du Monte-Cornua, lorsque, assaillis tout-à-coup par des masses considérables, et accablés par le nombre, nos soldats s’enfuirent à travers les montagnes. Fort de la terreur qu’il a inspiré, l’ennemi s’avance pour s’emparer du débouché de Nervi, se flattant de couper la retraite à une colonne française placée à plus de deux lieues de ce point ; mais Darnaud a su deviner ces intentions : trois cents hommes de la 73e demi-brigade, commandés par le chef de bataillon Verney, se sont ralliés à sa voix ; il les place à l’entrée du débouché, et leur ordonne de se tenir jusqu’à extinction. Cependant ces dispositions ne suffisent pas à sa prudence, aussi il résolu d’aller observer les autres défilés : « Que les braves qui veulent m’accompagner sortent des rangs, s’écrie-t-il ». Tous demeurèrent immobiles ; deux soldats seulement se présentent et jurent de périr plutôt que d’abandonner.

Il part avec eux ; mais à peine s’est-il éloigné, que les trois cent hommes enfoncés de toute part, livrent le passage du débouché. Les Impériaux sont au moment de pénétrer dans Nervi ; Darnaud qui les a devancés gagne une rue étroite, s’élance sur eux le sabre à la main, les attaque de front, essuie tout leur feu sans en être atteint, et les charge avec tant de promptitude, qu’il les a mis en fuite avant que ses deux compagnons restés en arrière aient eu le temps de le rejoindre. Jamais succès plus prodigieux ne couronna un si beau dévouement : l’ennemi épouvanté se retira en toute hâte et la colonne de Sori, sauvée par une heureuse audace, pu venir en toute sécurité témoigner sa gratitude au général qui, nouveau Coclès, avait résisté au choc de toute une armée. Le lendemain l’ennemi est battu à la Castagna et le héros de la veille trouve encore l’occasion de se couvrir de gloire.

Tout cela ne l’empêche pas de repartir avec la division Watrin pour les combats de Novi, Bosco, Rivalta et Nervi. Trois coups de feu le blessent à Castagna au moment où il venait de faire 1 200 prisonniers.

Les campagnes d’Italie, au sein des divisions Miollis, Soult et de Ligurie se terminent mal car il est gravement blessé. Juste avant, le 12 mai 1880, il eut le bonheur d’avoir un fils prénommé Jacques-Marie-Auguste.

Le 28 mai 1800, après avoir pris d’assaut plusieurs redoutes, il poursuivait de rapides succès lorsque, arrivé à travers la mitraille et les boulets au pied d’un retranchement qu’il se disposait encore à franchir, il fut renversé par un coup de feu ; aussitôt on s’empressa autour de lui ; des braves, qui l’avaient suivi dans toutes ses guerres, tremblèrent pour la première fois ; ils redoutaient d’avoir perdu leur père. Leurs craintes n’étaient que trop fondées ; Darnaud survécut à sa blessure, mais on ne put le sauver qu’en lui faisant subir l’amputation de la cuisse gauche.

Après sa guérison, il commanda la place de Gènes, où l’un de ses premiers soins fut d’ériger un monument au commandant Dutrey, mort au champ d’honneur, en combattant à ses côtés. Mais, tandis qu’il honorait ainsi dans les autres le dévouement à la patrie, lui-même attendait encore le prix du sang qu’il avait si généreusement versé. Dans la distribution des récompenses on était descendu jusqu’aux derniers rangs ; Darnaud était le seul à qui l’on n’eut pas songé : indignés de cette injustice, tous les officiers-généraux de l’armée se rassemblèrent, et leur amitié l’obligea à abjurer la modestie qui l’empêchait de réclamer contre un pareil oubli. Il ne demandait qu’un sabre d’or ; le premier consul le lui décerna le 23 avril 1800.

En 1802, ne pouvant plus assurer un service en campagne, c’est le retour en France où il commande le département de la Corrèze, puis celui de l’Orne en 1803.

Il est nommé baron d’Empire le 15 janvier 1809.

Après divers commandements de divisions militaires, il est nommé Lieutenant général commandant des Invalides en 1811. Il sera promu au grade de grand Officier de la Légion d’Honneur le 24 août 1820 et commandeur de l’Ordre de Saint Louis Le 27 mars 1821. Louis XVIII lui accorda en 1814 le grade de lieutenant général et le titre de comte, mais Darnaud refusa ce nouveau titre.

À cette même époque, il préserva du pillage le dépôt du Génie militaire, les Archives de la guerre et la Galerie Royale des Invalides où sont entreposés les plans reliefs des fortifications.

Il conservera le commandement des Invalides jusqu’en 1825.

Le Général Darnault est décédé le 3 mars 1830 à Paris.

Son nom est inscrit au coté nord de l’Arc de Triomphe de la capitale.

Ses armes étaient d’azur à 3 grenades enflammées d’or au comble d’argent, chargé de 2 étoiles d’azur, francs quartiers de baron tiré de l’armée (Darnault famille de L’Orléanais. cf. D’ozier Armorial 429. Darnaud, originaire de Provence, Conseiller à la cour d’Orléans, 1814 (AD Loiret).

Sources :

  • Les « Fastes de la gloire » ou « Les braves recommandés à la postérité  » par une société d’Hommes de Lettres et de Militaires.
  • 3e tome édition de 1825 – Chez TESSIER - 29 rue de la juiverie – Paris
  • Archives Départementales de l’Eure-et-Loir.
  • Merci à la Mairie d’Alençon pour l’acte de mariage de Jacques Darnaud.
  • Merci à Éric Vasse pour son aide aux Archives d’Orléans.
  • Merci à mon ami et cousin +Jacques TEMPLIER pour la photo de Jacques Darnaud.

[1Le patriote Orléanais du 28 janvier 1916 qui donne son acte de naissance indique la date du 8 janvier 1758.

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