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Les secrets d’écriture de « Laboureurs d’espoirs » Acte 13

Acte 13 - « Les remords de la peur »

Le vendredi 3 avril 2009, par Alain Morinais

Avec « Laboureurs d’espoirs », les Morinays mettent en scène l’histoire des laboureurs bretons vivant leur Révolution, au jour le jour, telle qu’elle put être perçue et vécue dans la campagne rennaise, quand l’espoir s’y invite en 1789.

Jan, Simon et Joseph nous font vivre les labours, les fenaisons, les métiers d’antan, la vie des simples gens, perturbés par les événements, mais, attendant tout des changements annoncés. Nous partageons avec eux les coutumes, les véritables croyances et les superstitions, les pratiques amoureuses, les jeux et les fêtes du peuple des campagnes

Acte 13 - « Les remords de la peur »

Extraits du 8e épisode :

"— Il y a peu, les autorités municipales de Rennes ont été averties qu’un individu, venant des environs de Châteaubriand, racontait à qui voulait l’entendre, que cinq à six cents brigands ravageaient la campagne alentour…

— …

— De tout ce qui s’rapporte, comment savoir si ce n’sont que des rumeurs ou d’bonnes raisons d’avoir peur ?

— C’est bien la question Bertrand ! Comment savoir ?

— …

— Mais, comment ne pas avoir peur ? Il se dit qu’à Fougères, le trouble et la confusion ce sont emparés de tous les esprits. Il n’est plus d’autorité reconnue, plus de police, ni même de discipline militaire. Tout est à la discrétion du plus fort…

— …

— Ne peut-on craindre qu’il résulte de cette anarchie tous les malheurs qui n’en sont que les suites ordinaires, quand les troupes ne reconnaissent plus aucune subordination et se réunissent, tantôt au peuple, dont elles encouragent à présent l’effervescence, tantôt aux riches, dont elles protègent encore trop souvent l’exaction.

— …

— Quelle tristesse ! Il ne faut céder à cette peur dont les désordres ne profitent qu’aux seigneurs, terrés dans leurs châteaux d’où partent ces rumeurs…

… Et c’est ainsi que la peur des brigands, née des rumeurs parties des châteaux pour isoler et réduire le peuple à l’impuissance, se transforme petit à petit en véritable frayeur de la fureur des plus pauvres, qui s’amplifie en revenant au château, d’où le seigneur, esseulé, terrorisé, n’ose plus sortir de crainte d’attiser les esprits, échauffés au point de vouloir parfois mettre le feu à la demeure fortifiée, origine ancestrale de tant de terreurs paysannes…

… Nous ne comptons plus les attaques de châteaux par des foules affamées, incendiant les demeures des seigneurs et détruisant les archives, les titres de propriété des plus gros possesseurs. La renommée de ces insurrections va, courant de paroisse en paroisse, grossissant encore davantage les violences contre la noblesse, accusée de tous les maux, et surtout de vouloir fomenter, avec l’aide des brigands, des désordres contre la Révolution. Des courriers décrivant l’anarchie parviennent aux députés. Les rumeurs amplifient l’agitation et les incendies. Les membres des deux ordres privilégiés vivent dans la crainte, l’angoisse et l’abattement. La Grande Peur qui a parcouru les provinces fait à présent le siège de la Constituante…

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"Cette fois ci la justice est du côté du plus fort"
Anonyme (C) Droits réservés
Crédit photographique : (C) RMN / Agence Bulloz
Paris, musée Carnavalet

… Dans la nuit du quatre août, la peur des nantis, née de la Grande Peur du pays, fit naître les remords, et c’est ainsi que les privilèges ont été abolis…

… Mais, je crains que nous n’ayons encore résolu bon nombre de questions dont certaines nous concernent très personnellement. Les domaines congéables ont été exclus de l’abolition, car ce n’est pas seulement la noblesse qui aurait eu à en souffrir ! Le tiers des villes et même des campagnes y aurait perdu infiniment davantage, qui possède à lui seul, en Bretagne, les trois quarts des fonds à baillées. Il n’est donc pas encore venu le temps mes enfants, s’il vient un jour vraiment, où les Morinays pourront enfin se dire propriétaires de leur domaine et des fruits de leur travail, que ce soit à Caradeuc ou même à Pontchâteau…"



Le Jeu des questions du grand Jacques





Question de l’acte 13 : Comment la Bretagne a-t-elle vécu la Grande Peur du royaume ?

Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 14.

Réponse à la question de l’acte 12 : Qu’est-ce qu’une gerbe sous l’Ancien Régime ?

Revoir l’acte 12.

Gerbe :

Tiges de céréales liées ensemble. On dit une gerbe de blé et une botte de foin ou de paille.

À l’époque de la moisson à la faucille, la gerbe était faite de 3 ou 4 javelles (« poignées »), parfois 7 ou 8, qu’on avait laissé sécher quelques jours sur le sol.

Le mot « gerbe » est aussi employé, sous l’Ancien Régime, dans le sens féodal : il s’agit de désigner la dîme sur les moissons, on disait : « lever la gerbe » pour « lever la dîme ».

Extrait des notes de fin d’ouvrage de "Laboureurs d’espoirs".

Gerbe wiktionary

Dictionnaire féodal

À suivre… Acte 14 - L’ouvrage des fenaisons

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