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Lettres de Picardie (décembre 1916) (9e épisode)

Le jeudi 13 mai 2010, par Françoise et Pierre Férole, Michel Guironnet

Pour lire le précédent épisode

Mon vieux René,

J’avais commencé la lettre pour maman, mais j’ai peur qu’elle ne se fasse de la bile en lisant cela : je te l’envoie.

Il n’y a pas lieu de s’en faire et si l’on voyait que les affaires marchent bien ce serait moins triste.

Ce qui semble dur c’est qu’en pensant à la vie que l’on mène ici, on pense aux saletés qui ont lieu à l’arrière, aux conneries de nos dirigeants, aux engueulades de la Chambre.

Le 114e bataillon de marche de chasseurs alpins fait partie [1] de la 129e division d’infanterie d’août 1915 à avril 1917.

L’historique du 114e BCA raconte :

« Après un long repos près de Toul, consacré à l’instruction et terminée par une manœuvre de Division, le Bataillon s’embarque pour la Somme et occupe là le secteur Barleux-La Maisonnette. Les conditions climatiques sont mauvaises ; la pluie et la boue rendent les relèves difficiles.

Le Bataillon tient le secteur jusqu’en janvier (1917), époque à laquelle il est transporté dans les Vosges ».

En repos et en instruction depuis le 6 octobre vers Blénod-lès-Toul, la 129e Division d’Infanterie est transportée, à partir du 20 novembre 1916, par voie ferrée dans la région de Crèvecœur-le-Grand, dans l’Oise, entre Beauvais et Amiens.

Le 24 novembre 1916, elle fait mouvement vers la région de Conty. Le 9 décembre, les 114e et 121e BCP sont mis à la disposition de la 24e Division d’Infanterie.

Ce secteur de la Maisonnette, vers Flaucourt, (dans la Somme, à dix kilomètres à l’ouest de Péronne) « est extrêmement pénible, la circulation dans les boyaux pleins d’eau et de boue est très difficile… » [2]

Lettres de Picardie

Les lettres d’Auguste Férole, Lieutenant au 114e BCA, communiquées par sa nièce Françoise, sont pleines d’amertume et de résignation :

« 11 décembre 1916

Chère mère,

J’ai reçu hier la bouteille d’encre. Je t’ai demandé diverses choses depuis ; il faut réunir tout cela pour faire moins de frais. Je n’ai plus besoin de rien pour le moment : je te demanderai tout ensemble maintenant.

Nous avons pris les tranchées depuis 2 jours. Nous y sommes pour 8 jours : ce n’est pas le filon, nous avons 40 cm de boue. C’est la 1re fois que je vois un aussi vilain secteur.

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Warfusée détruite. Décembre 1916
Aujourd’hui Lamotte Warfusée, dans la Somme, à quelques kilomètres de Villers Bretonneux.

C’est très tranquille, on ne bouge pas mais il faut être nuit et jour dans la boue.
Nous sommes couverts de terre de la tête aux pieds.

Aujourd’hui un peu de soleil est venu nous réchauffer un peu. C’est un mauvais moment à passer, mais je ne me fais pas de bile pour si peu. Le moral est toujours solide et on se réconforte entre copains de misère.

J’espère que tout le monde va bien chez nous. Ma santé est excellente, je suis bien couvert, et puis, on se fait aux pires situations : nous faisons un repas par jour à 2 heures du matin et froid.

Mon vieux René,

j’avais commencé la lettre pour maman, mais j’ai peur qu’elle ne se fasse de la bile en lisant cela : je te l’envoie.

Il n’y a pas lieu de s’en faire et si l’on voyait que les affaires marchent bien ce serait moins triste : ce qui semble dur c’est qu’en pensant à la vie que l’on mène ici, on pense aux saletés qui ont lieu à l’arrière, aux conneries de nos dirigeants, aux engueulades de la Chambre (des députés).

J’ajoute que dans le fond, je m’en fous et ne travaille pas pour ces salauds là.

Bons baisers à tous »

13 décembre 1916

Chers frère et sœur,

Vous voyez que je vous écris souvent : cela s’explique par l’inaction où nous sommes plongés au fond de nos trous. Nous avons eu un jour sans la pluie.
L’eau s’est un peu écoulée et nos tranchées sont un peu plus habitables. Nous avons pas mal de pieds gelés.
Nous ne resterons sans doute pas longtemps par ici. Du moins tout le monde vit dans cette espérance.

Le boche est heureusement calme et ne se soucie pas de recommencer les histoires des derniers mois.

Je ne pensais pas passer cet anniversaire dans de telles conditions. J’espère que vous êtes en bonne santé ainsi que Denise.
On se fait quand même à cette vie et cela semble moins dur que les premiers jours.

Vous ne pouvez vous faire une idée du paysage environnant : le sol est bouleversé, les villages ne sont que des amas de ruines.

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Warfusée détruite. Décembre 1916
Aujourd’hui Lamotte Warfusée, dans la Somme, à quelques kilomètres de Villers Bretonneux. Ces deux photos font partie des plusieurs centaines des clichés pris par Auguste Férole tout au long de la Grande Guerre.

Une artillerie formidable est derrière nous et c’est un roulement continu dans l’air. Les premières lignes sont épargnées, étant trop près les unes des autres : l’artillerie risquerait de taper dans ses lignes.

J’espère vous donner bientôt des nouvelles d’un pays plus hospitalier.

Votre frère

14 décembre 1916

Cher René,

Me voici avec un petit éclat d’obus dans la cuisse. Je suis évacué et ne sais où je serai dirigé. Surtout pas de mauvais sang : ce n’est rien du tout. Bons baisers à tous. Ton frère

Brancardiers dans la Somme

Ce jour là, le poste de secours du G.B.D. 24 (Groupe de Brancardiers Divisionnaire 24e Division) à Flaucourt « évacue 3 blessés, dont 1 assis, 8 pieds gelés, 6 malades » et procède à l’inhumation de quatre cadavres.

Les conditions d’exercice des brancardiers sont dures et périlleuses :

« 12 décembre (1916) : le brancardier Devize est blessé par éclat d’obus au niveau de la clavicule en transportant un blessé du PS (Poste de Secours) d’Achille au poste de recueil central de Flaucourt.

13 décembre : à 2 heures du matin, en arrivant du PS rég. (Poste de Secours régulateur) d’Achille au Poste de Recueil Divisionnaire de Flaucourt, et à 20 mètres de ce dernier poste, une équipe de brancardiers qui rapportait un cadavre, reçoit un obus.

Des quatre hommes, l’un meurt dans le transport à l’ambulance (Besse), le 2e meurt après amputation de cuisse à l’ambulance (Dauga), le 3e (Labidoire) est sérieusement blessé à la tête, mais sans enfoncement (incision exploratrice), le 4e brancardier, Echaussier, n’est pas atteint.

Le Poste de recueil de la Brasserie de Flaucourt est l’objet d’un tir continu de l’artillerie ennemie pendant toute la journée, empêchant vers midi de continuer le transport des nombreux pieds gelés vers le poste de recueil.

A 14 heures, le brancardier Gatinel est encore blessé. Le Médecin Aide Major Dupic et le Ph Aux (Pharmacien auxiliaire ?) Bonaty partent à Flaucourt pour étudier la situation et rechercher le moyen d’évacuer, malgré le tir ennemi…. » [3]

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Froid à Cappy décembre 1916
Cappy n’est qu’à quelques kilomètres de Flaucourt
Jean Besse et Paul Joseph Dauga sont tous deux soldats de 2e classe à la 12e Section des Infirmiers Militaires. Ces deux brancardiers meurent " à l’ambulance 10/1 à Cappy (Somme) des suites de blessures de guerre".

  • Jean Besse avait 37 ans, né le 14 avril 1879 à Cussac (Haute Vienne).
  • Paul Joseph Dauga avait 22 ans, né le 17 décembre 1894 à Corneillan (Gers).



D’après le site Mémoire des Hommes.

Sur cette période, l’historique du 114e est très succinct... Pierre Férole a donc fait des recherches à Vincennes pour reconstituer le JMO du 114e (qui est introuvable).

Voici le passage concernant Péronne, entre le 20 novembre et le 18 décembre 1916 :

Sur le front de la Somme à Peronne

20 novembre 1916

La 258e Brigade embarque à Toul par chemin de fer vers le front de Somme. Par un mauvais temps froid où neige et pluie se mélangent, elle débarque à Marseille-en-Beauvaisis et à Grandvilliers (une vingtaine de km au nord de Beauvais).

Une partie des unités cantonne quelques jours à Lachapelle-sous-Poix à 20km au sud ouest d’Amiens. Le 114e, pour sa part, séjourne à Frimoutier.

De là, la Brigade fait route vers le front au sud de Péronne. Les cantonnements du 114e se trouvent à Villers-Bretonneux, Eclusier, Aubercourt et Warfusée.

Les conditions météo sont exécrables : des pluies diluviennes n’ont pas cessé depuis plusieurs jours et la température est tombée aux alentours de zéro. Aussi, depuis le début du mois de novembre, l’offensive a t-elle été repoussée de jour en jour, dans l’attente d’une amélioration atmosphérique qui ne vient pas.

A la 257e brigade, déjà en position à la hauteur de Barleux, on déplore de très nombreux pieds gelés, qui sont la conséquence à la fois du temps et des conditions très dures d’existence sur le front.

Un secteur difficile avec une météo exécrable

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Le secteur de la Maisonnette
Carte réalisée par Pierre Férole

27 novembre 1916

Une reconnaissance du secteur est opérée par des officiers de la 258e Brigade en vue de la relève.

Le front confié à la Brigade part de Biaches, descend jusqu’au lieu-dit la Croisette, où se trouve le saillant 426 (qui s’enfonce à quelques mètres de la ligne ennemie), puis oblique en direction du sud-ouest vers Barleux, qui est englobé dans les 1res lignes allemandes.

Les 2 tranchées adverses de 1re ligne sont très proches l’une de l’autre et donc épargnées par les tirs d’artillerie des 2 bords. Par contre, à l’arrière, les parallèles et les boyaux qui, surtout du côté français, se situent sur une longue pente dénudée, véritable glacis très exposé aux tirs ennemis, sont soumis à de constants pilonnages qui rendent les communications et les ravitaillements des 1res lignes excessivement dangereux et précaires.

01 décembre 1916

La brigade prend pied sur son nouveau secteur, qui se subdivise en 4 sous-secteurs, A B C et D du nord au sud entre Biaches et Barleux. Les chasseurs sont d’abord en réserve et cantonnent à Eclusier, Villers-Bretonneux, Warfusée et Auberdourt.

C’est le 297e qui engage le fer. Une légère accalmie des pluies faisant suite à un adoucissement relatif des températures permet de drainer les tranchées.

02 décembre 1916

Mais de violents pilonnages allemands endommagent nos boyaux sur toute la largeur du front et des tirs de représailles de notre artillerie leur répondent dans l’après-midi.

Entre temps le 297e a dû repousser l’attaque d’une patrouille ennemie sur le saillant 426, dont la pointe avancée n’offre qu’un système de défense précaire, sans réseau de barbelés et se trouve régulièrement la cible de coups de main. Il fait un temps affreux et froid.

3, 4 et 5 décembre

De nombreuses rafales de mitrailleuses s’échangent en premières lignes, tandis qu’un intense travail de réparation des boyaux et parallèles s’avère indispensable des 2 côtés du fait des bombardements et des effondrements dus aux intempéries récentes.

On doit repousser plusieurs incursions de patrouilles ennemies manifestement à la recherche de renseignements sur l’état de nos retranchements. De fortes rafales de vents soufflant en tempête ont succédé à la pluie.

06 décembre 1916

A 15h30 démarre un violent bombardement de mines complété à 16h40 par des impacts de 240 au centre du secteur et sur le point 425.

Ces bombardements rendent encore plus urgente une remise en état des parallèles, boyaux et abris déjà endommagés les jours précédents, tandis que les pluies diluviennes reprennent de plus belle.

09 décembre 1916

Les 114e et le 121e relèvent le 297e RI. Le 114e occupe le secteur D, au sud. Le mauvais temps persistant ralentit les travaux de remise en état dans une boue qui provoque des éboulements continuels.

La circulation dans les boyaux est très pénible et les communications avec l’arrière sont précaires et dangereuses du fait des pilonnages incessants de l’artillerie allemande sur les pentes de la vallée.

L’après-midi du 9, en particulier, un violent bombardement s’abat sur le boyau Achille, qui assure le ravitaillement du 114e, et aux environs du PC du 258e, vers le Bois Achille.

Dégradation des conditions de vie dans les tranchées

10 décembre 1916

Le colonel de Susbielle adresse alors à l’Infanterie Divisionnaire un rapport sur les difficultés extrêmes de circulation, le manque d’abris, la grande fatigue des hommes auxquels on demande un effort continu dans des conditions matérielles et climatiques particulièrement pénibles. Il demande des renforts urgents de territoriaux et la création, sur le boyau Achille, d’une voie ferrée étroite pour les approvisionnements.

11 décembre 1916

Un violent pilonnage allemand sur tout le secteur occasionne de nouveau de gros dégâts sur les tranchées et boyaux de 2e lignes.

Puis a lieu un coup de main allemand sur le secteur D qui fait ressortir l’urgente nécessité d’un réseau de barbelés en avant de nos premières lignes et de nos postes d’écoute, travaux qui semblent avoir été retardés en prévision de l’offensive avortée.

12 décembre 1916

Dans l’après-midi un pilonnage de l’artillerie allemande sur l’arrière du secteur D cause d’importants dégâts qui s’ajoutent à ceux de la veille et doivent pourtant être réparés impérativement pendant la nuit.

Le moral des combattants est dans les talons à une époque où montent la grogne et la désespérance au sein de toute l’armée française. La pluie redouble. On nage dans la boue !

13 décembre 1916

Pour soulager les unités, deux postes avancés du 114e sont évacués sur ordre du colonel de Susbielle qui vise à équiper leur emprise pour en faire des obstacles à d’éventuelles incursions ennemies et souhaite ainsi limiter les pertes en cas de coups de main adverses. Les postes restants seront protégés par des défenses annexes et gardés par des chasseurs d’élite.

Le colonel de Susbielle propose de plus de supprimer le saillant 426, difficile à défendre et dont l’intérêt est nul et, et de le remplacer par 2 bretelles parallèles. Des tirs de mines ont lieu dans la journée.

14 décembre1916

Par un temps épouvantable, le lieutenant Férole, blessé lors d’une mission risquée durant les opérations de retrait sur cette zone, est transporté au centre de Marcelcave puis opéré à la jambe à l’hôpital d’Abbeville.

16 décembre 1916

Une amélioration atmosphérique s’amorce avec l’arrêt des pluies diluviennes mais l’arrivée de températures très négatives, qui vont s’aggraver et se prolonger jusqu’en Février, annonce déjà l’exceptionnelle vague de froid qui va marquer l’hiver 16-17.

17 décembre 1916

L’état-major décide de supprimer le saillant 426, mais les travaux de terrassement devront être effectués de nuit pour ne pas attirer l’attention.

18 décembre 1916

Le 114e et le 121e sont relevés par le 297e sous la neige et par un froid intense. Les travaux continuent sur les retranchements jusqu’aux premiers jours de Janvier, date à laquelle la division est relevée du secteur.

Les pertes sur le front de Péronne s’établissent ainsi :

  • 297e : 16 tués ou disparus, 58 blessés
  • 114e : 7 tués ou disparus, 21 blessés
  • 121e : 10 tués ou disparus, 18 blessés.

On compte de nombreux pieds gelés parmi les blessés.

À partir du 22 décembre, la 129e DI occupe un secteur entre le nord de Barleux et le nord de Belloy en Santerre.


[1avec les 297e et 359e RI et les 106e, 115e, 120e et 121e BCP

[2JMO du 121e BCP. 11 décembre

[3Extrait du JMO des Brancardiers de la 24e Division

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2 Messages

  • Lettres de Picardie (décembre 1916) 23 mai 2010 09:48, par André Vessot

    Bonjour,

    Je lis toujours avec beaucoup d’intérêt cette série d’articles magnifiques. Quel travail admirable de reconstitution. Et puis ces lettres sont très émouvantes ; je suis aussi en admiration devant toutes ces photos, prises par Auguste Férole, d’excellente qualité et qui n’ont pas pris une ride. Merci pour ce témoignage et ce travail de mémoire indispensable. Bien cordialement.

    André VESSOT

    Répondre à ce message

  • Lettres de Picardie (décembre 1916) 3 juin 2010 17:45, par Robert

    Bonjour
    je suis attentif à ce qui est publié sur le 114e BCM car mon père (2 citations, 2 blessures, médaille militaire) venant du 53e BCP, y a fait campagne depuis sa création juqu’à la dissolution a Aix. Je vous signale donc

    le carnet souvenirs de Maurice Olanier, fourrier de la 2 eme compagnie du 114 BCP , pour la période d’ aout 1917 (Chemin des Dames ) à novembre 1918 (campagne en Belgique )sur le site http://chtimiste.com/carnets/olanie.htm

    Il s’agit d’un carnet remarquable par les précisions des détails , les noms de ses camarades, de ses sous-officiers, officiers blessés, cités ou compagnon d’assaut (bien que fourrier-comptable, il participait aux assauts, garde...etc), entre aout 1917 et novembre 1918, une quarantaine de noms. Son carnet etait sans doute le brouillon du JDM de la compagnie

    Il indique son commandant d’unité , le lieutenant Férole.

    Bien entendu, c’est une autre vision d’un même combat, tout aussi authentique

    Merci pour votre publication

    Robert

    Voir en ligne : carnet de Maurice Alanié

    Répondre à ce message

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